Ce que pense Soloni : l’ Etat démocratique au Mali

La démocratie est le régime des institutions et non de la famille.

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La démocratie est le régime des institutions et non de la famille. Nulle part ailleurs la suprématie de l’institution n’est aussi efficace que dans l’Etat démocratique. Au Mali, le régime démocratique comporte beaucoup de vices que nous voudrions, tous ensemble, combattre.

Selon les spécialistes du droit, l’Etat de droit est le régime démocratique. C’est-à-dire un Etat où dominent les institutions et les juridictions. La démocratie, c’est la liberté de s’exprimer. La démocratie se comprend comme le régime du plus grand nombre (la majorité) et non celui de tous sans exclusion. Toute fois, l’existence et le respect de la minorité ou d’une opposition est une dimension constitutive de l’Etat démocratique.  L’opposition ne désigne pas seulement le groupe politique le moins représenté à l’assemblée nationale, mais surtout l’ensemble formé par les citoyens hostiles aux objectifs et croyances du régime démocratique, fussent-ils organisés ou non.

En fondant son exercice sur le principe de la majorité, l’adhésion du plus grand nombre, le régime démocratique avoue son impuissance vis-à-vis d’une opposition aussi résolue. Cette imprudence n’est pas synonyme de faiblesse. Elle signifie tout simplement que l’Etat démocratique ne devine pas le consentement populaire. La voix du peuple n’est pas celle de Dieu. La démocratie ne désigne pas un idéal de conduite morale, mais une forme d’organisation de l’action politique.

Elle n’a pas non plus pour objectif premier la perfection de l’homme, la félicité individuelle, mais la régulation de la vie  collective, la coordination des rapports entre des individus aux aspirations divergentes  à l’intérieur  d’un ensemble qui est l’Etat. Le dirigeant de la collectivité n’en est pas propriétaire mais le représentant. Il a été délégué par ces concitoyens pour servir de garant à l’intérêt collectif.  « Nul n’est voué par sa naissance à guider ses semblables », dit-on. L’édification de l’autorité organisatrice du corps politique résulte d’un pacte entre les hommes.

Hobbes, Locke, Spinoza, Rousseau et, à leur suite, Kant et Fichte, qui sont les promoteurs de cette théorie du pacte social, sont les principales sources d’inspiration de la démocratie moderne. Certes, le contrat censé engendrer le corps politique ne se conçoit pas comme un évènement historique, il demeure une idéale régulation en fonction duquel l’action politique se doit d’être appréciée.

C’est ce qui fait de la démocratie le pouvoir du peuple. Et les différents organes de l’Etat démocratique et leurs responsables justifient leur existence par la volonté de servir la collectivité, le peuple. Le devoir de respecter fidèlement la volonté populaire est la principale maxime du régime démocratique.

Pierre Poudiougo

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