A six mois, 1 semaine et 1 jour des élections présidentielles maliennes qui commencent le 28 avril 2012, le Parti pour le Développement Économique et la Solidarité se trouve, sans doute, dans le cercle restreint des favoris pour occuper Koulouba : la Colline du pouvoir. Car, malgré la cachette du nom de son candidat, le PDES qui n’a qu’une quinzaine de mois d’existence est, pour la domination du terrain politique, en dures bousculades avec des partis nés depuis 15 ou 20 ans.
Dans sa logique de consolidation et d’élargissement de ses acquis politiques sur le terrain, une prestigieuse délégation du PDES conduite par son président, Hamed Diané Séméga, composée de, N’Diaye Bah, Hamed Sow, Cheick Sow, Séricelli Magassa, Dioukamady Sissoko, Fadiala Soumano dit Alphadios, Hamadi Bathily, Djibril Diop, mesdames Gakou Salimata Fofana et Cissoko Fatoumata Traoré, s’est regroupée à Bamako au siège du parti. Cette délégation a, le vendredi 14 octobre, a démarré dans un convoi de 5 véhicules dont celle de la presse pour se rendre à Kayes, la première région. Une escale dans la Commune de Lakamané pour des échanges entre la délégation et des militants et responsables du PDES de cette localité a aussi permis aux visiteurs de se restaurer et effectuer leur prière du vendredi. Le chef de village Mamadou K. Diallo et le Maire Bourlaye Diallo ont très bien apprécié la visite de la délégation qui a été informée de la bonne santé du parti dans Lakamané. Le président Séméga les a remerciés pour leur humanisme et militantisme remarquables avant de se remettre en route avec sa délégation. A l’entrée de la ville de Kayes, cette délégation a été accueillie et conduite par de nombreux militants et responsables en auto et à moto jusqu’au Stade municipal Bassi Coulibaly.
Au stade, le patriarche s’exprime, le public s’exclame!
Depuis la porte de ce stade, sous des applaudissements nourris de la foule, Séméga et sa suite ont fait le pourtour de l’aire de jeu en saluant les militants, avant d’occuper leurs places réservées pour la circonstance.
C’est Mme Gakou Salimata Fofana, Coordonnatrice régionale qui a ouvert le bal des discours de remerciement et de dévouement au PDES. Elle a été suivie sur cette lancée par des points focaux de Bafoulabé, Diéma, Kayes, Kéniéba, Kita, Nioro et Yélimané. Quand le président du parti a été invité pour clore la séance des allocutions, il s’est fait voler la vedette par l’une des plus grandes personnalités de la région de Kayes, le richissime patriarche et surtout père de l’actuel Ministre de la Culture, Amane Niang. «Je connais bien cet homme de confiance Hamed Diané Séméga…Bien avant lui, j’ai cheminé avec Sékou Séméga l’homme qui lui a donné la vie. Son père et moi avons collaboré au Congo, en Europe et ici. Son père a adopté et rendus heureux plusieurs enfants d’autrui. Donc Hamed, issu d’une famille nantie, ne fait pas de la politique pour s’enrichir. S’il veut, avec Amane Niang et d’autres camarades, pérenniser les nobles idéaux du président ATT, nous devons tous le soutenir», a conclu le doyen Niang sous une longue et forte ovation.
Visiblement ému par ces paroles d’un vrai connaisseur de sa famille, le président du PDES a été bref en appelant les militants à redoubler d’ardeur dans la mobilisation sur le terrain pour le rayonnement du parti partout au Mali. Il a remercié les représentants des partis politiques présents. A noter que, dans une salle de conférence de l’hôtel Kamankolé où logeait Séméga avec sa délégation, il a participé à une houleuse, mais fructueuse Conférence régionale sur la vie du parti tenue de 22 à 02 heures du matin. Des représentants et des délégués de Kéniéba et de Bafoulabé ont bien voulu donner leurs impressions sur cette nocturne et opportune rencontre. «Je suis Abba Savané, Secrétaire général du PDES de Kéniéba. J’ai été, à la fois, Secrétaire général de l’ENSUP et président de la Commission Contrôle des activités du bureau de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM) de 1993 à 1996. Nous félicitons les Kayesiens qui ont bien organisé cette Conférence régionale et prouvé la grande force de notre parti. Nous y avons appris le report de la Convention nationale initialement prévue les 29 et 30 octobre 2011. C’est mieux de faire un report que de se précipiter pour aller à un fiasco quand on n’est pas prêt. Contrairement à d’autres partis qui sont sur le terrain depuis 15 ou 20 ans, nous sommes une jeune et grande formation qui n’a qu’un an d’existence. Donc, mieux vaut finir l’implantation de nos structures que de tenir une Convention bâclée. Car, notre candidat sera le futur président de la République», a pronostiqué Savané qui est actuellement le Directeur des ressources humaines de BCM dans la mine de Loulo à Kéniéba.
«Je suis Fadiala Soumano dit Alphadios, Secrétaire national chargé des NTIC au PDES et Point focal de Bafoulabé. Sur le plan national notre parti est légèrement en retard dans les installations de certaines structures, surtout des Coordinations. Dans les sept cercles de la région de Kayes, Bafoulabé est parmi ceux qui n’ont pas totalement finalisé la mise en place des structures pour deux raisons. D’abord, la rareté des pluies qui préoccupent beaucoup nos nombreux cultivateurs. Ensuite, des militants d’autres partis qui ont décidé de se joindre à nous méritent d’être intégrés dans les bureaux de nos structures pour ne pas les frustrer. Seulement, dans les prochains jours, nous allons tout finaliser. Notre Conférence a été une réussite à Kayes qui est symboliquement la première région du Mali. La Conférence a longtemps duré parce qu’il fallait consacrer un minimum de temps aux militants pour qu’ils s’expriment. Nous sommes un parti souverain qui a trouvé nécessaire de reporter la date de la Convention nationale pour mieux se préparer. Certes, un parti ne peut pas tout régler, mais on voudrait s’assurer d’un maximum d’implantation et d’organisation permettant à la Convention de mettre en place, dans de bonnes conditions, un bureau national définitif. Quant à la question de candidature, nos responsables sont suffisamment mûrs pour s’entendre sur l’essentiel.», a-t-il mentionné.
Validation de la revitalisation à Nioro du Sahel
Après la clôture de la Conférence régionale dans la ville de Kayes, à deux heures du matin, les commentaires entre participants ont continué au-delà de trois heures. Cette longue veillée n’a pas empêché le président Séméga et la moitié de sa délégation de s’embarquer dans les véhicules à 8 heures pour rencontrer les responsables du cercle de Nioro. Ceux-ci étaient visiblement heureux d’avoir fait douloureusement, mais utilement une purge de désintoxication à l’ancien bureau par l’extirpation des éléments qui y causaient la stagnation. C’est ce bureau renouvelé et revitalisé qui a été présenté à la délégation nationale du PDES composée de Hamed Diané Séméga, NDiaye Bah, Céricelli Magassa, Cheick Sow et Hamady Bathily. Comprenant plus d’une vingtaine de membres, ce bureau est dirigé, entre autres, par son Secrétaire général, non moins président national du PDES, Hamed Diané Séméga qui est suivi hiérarchiquement par Samba Kane, Secrétaire général adjoint; Cheickné Camara, Secrétaire politique et Ibrahima Diallo, Secrétaire politique adjoint. Validée par les signatures de NDiaye Bah et de Céricelli Magassa, cette liste des membres a été remise au Secrétaire général avec des félicitations verbales des signataires. Le tout nouveau Secrétaire général de la Coordination de Nioro du Sahel a exprimé toute sa fierté de porter cette lourde responsabilité de diriger le PDES dans sa ville natale : «J’ai accepté d’être Secrétaire général d’ici pour redonner de la vitalité au parti. La politique est très difficile. La politique ne se fait pas sans moyen, mais la politique n’est pas le moyen, elle est plutôt le social. Le Secrétaire général est mon adjoint, Samba Kane, qui est constamment en contact avec vous au moment où je suis à Bamako. Soyez unis autour de Samba Kane qui utilise son temps et ses moyens pour aider le parti. Seule l’entente nous fera avancer. Que Dieu nous donne la force de travailler dans l’intérêt du Mali tout entier», s’est ainsi substantiellement adressé, Hamed Diané Séméga, nouveau Secrétaire général de la Coordination, aux membres de son bureau et aux représentants des 16 communes du cercle de Nioro du Sahel. Après quelques visites de courtoisie, la délégation nationale a ensuite visité le nouveau siège du PDES situé au centre-ville de Nioro. Elle s’est arrêtée à Didiéni dans la cours d’une école nouvellement construite pour s’entretenir avec des militants et responsables du parti avant de revenir, aux environs de minuit, passer la nuit à Bamako.
Kita est la rampe de lancement et d’élargissement politique de Kayes
Kita est le plus grand cercle dans la région de Kayes. Plus de 400.000 personnes habitent dans ce cercle qui comprend 33 communes. En plus, Kita est un grand vestibule des maîtres de la parole que sont les griots qui incarnent la mémoire populaire.
Ces hommes et ces femmes, griots et griottes, ont une capacité de persuasion innée et de conciliation inégalée. Obtenir une majorité de ces 33 communes de Kita qui ont toutes des ramifications sociales dans les autres cercles, facilite l’acquisition de région de Kayes. Une réalité socio-culturelle qui n’échappe pas du tout aux partis et hommes politiques avertis. Malgré leur rentrée tardive la veille à Bamako, la délégation nationale du PDES a quitté son siège pour participer au lancement officiel des activités du parti à Kita. Sur ce trajet, des hauts représentants du PDES qui ambitionnent de ratisser largement sur le terrain politique, ont effectué de nombreux arrêts pour des visites de courtoisie dans plusieurs villages, communes et hameaux dont Soribougou, Kasaro, Sébécoro et Badenko. Dans toutes ces localités, les populations sont sorties massivement pour accueillir la délégation qui s’est entretenu brièvement avec des militants et responsables de ces différentes localités.
A une dizaine de kilomètres de la ville de Kita, une centaine de militants sur des motos et une cinquantaine dans des autos ont accueilli la délégation pour la conduire à la grande place des évènements qui était bondée de monde. Aux sons des instruments de musique et des coups de fusils assourdissants du groupe de chasseurs, les hôtes ont serré de nombreuses mains avant de s’assoir aux places attribuées à eux. Quelques minutes après le démarrage des activités, Hamed Sow, président d’honneur du parti et conseillé spécial du président ATT, a rejoint la délégation nationale sous l’égide du président du PDES, Hamed Diané Séméga entouré de, NDiaye Bah, Cheick Sow, Dioukamady Sissoko et Daouda Dicko. L’évènement politique a été merveilleusement animé par trois différents groupes musicaux. Celui des griots, des chasseurs et de Sogonikoun qui ont fait chacun des prestations remarquables.
Gigantesque élargissement de 7 à 62 conseillers
Après le message de bienvenue adressé à la délégation par le Point focal de Kita, Diédi Diallo, le premier adjoint du Maire, Mahamadou Touré et le président du PDES de Kita, Moussa Fofana ont souligné leur dévouement au Parti qui reste sur la ligne du président ATT. Le 2ème vice-président du PDES, NDiaye Bah a précisé que «la référence du PDES… Kita est à la pointe de la première région, Pour gagner cette première région, il faut d’abord gagner Kita».
Quant au président Séméga, il a insisté sur le fait que «tous les militants soient régularisés pour pouvoir voter aux différentes élections…Ainsi nous ne serons pas un parti des applaudisseurs seulement».
Au moment de sa création le 17 juillet 2010, le PDES n’avait, dans tout le cercle de Kita, que 7 conseillers. Mais, au lancement des activités du parti ce dimanche 16 octobre 2011, le PDES compte 62 conseillers à Kita. Donc, en 15 mois, 55 autres conseillers ont quitté l’URD, le PARENA, le CNID, le MIRIA et l’ADEMA pour élargir le PDES. Le plus récent changement de camp a été réalisé par le premier adjoint du Maire, Mahamadou Touré qui a adhéré au PDES avec une vingtaine de conseillers sortis du PARENA. C’est pourquoi le président Séméga et sa délégation sont allés remercier M. Touré chez lui lors de leurs visites de courtoisie rendues aux notables dans les grandes familles de Kita : les Keïta, Tounkara, Camara, Cissé et Kouyaté. Ensuite chez le docteur Samakou Keïta puis dans le «Birco-Blon» de Gaoussou Sidibé avant de terminer les visites à Ségoubougouni dans la Médersa franco-arabe appelée «Sabilou Nadiahi» ou 16 Imams étaient autour de l’imam Moussa Keïta. Celui-ci a souhaité être soutenu pour rénover cette Médersa construite depuis le 1er octobre 1966.
Vers17 heures, la délégation a été au stade municipal de Kita pour assister à la finale de la coupe PDES qui opposait les équipes Makanbougou et Lenguikoto. Le match a été d’une facture technique élevée des deux finalistes. Malgré l’expulsion de deux joueurs de Makanbougou par l’arbitre pour des brutalités répétées, cette équipe a pu vaincre celle de Lenguikoto par 1 but à 0. L’unique but de la rencontre a été marqué à quelques secondes de la fin de la rencontre par l’avant-centre de pointe sur une lumineuse passe faite par son milieu de terrain. Makanboubou a ainsi gagné la coupe remise à leur capitaine par le 2ème vice-président du PDES, NDiaye Bah, avec une enveloppe de 75.000 FCfa contre la fleur et 50.000 FCfa obtenus par Lenguikoto, le finaliste malheureux.
Du terrain, la délégation nationale a repris le chemin du retour est rentrée à Bamako vers 22 heures.
Lacine Diawara
Ecrivain et Consultant en communication