Paysage politique : Un nouveau bloc d’opposition se crée autour de l’Adp-Maliba

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L’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-Maliba) quitte officiellement le groupe APM appartenant à la majorité présidentielle. Le parti présidé par le jeune honorable Amadou Thiam va former un autre groupe parlementaire résolument ancré dans l’opposition. Ce groupe dont la création n’est qu’une question de jour sera formé avec la participation de Solidarité africaine pour la Démocratie et l’Intégration (SADI) du Dr Oumar Mariko. Un nouveau bloc d’opposition qui n’entend pas s’aligner derrière le chef de file Soumaïla Cissé est en gestation et compte poursuivre son renforcement avec d’autres députés en provenance du RPM.

C’est officiel, le parti Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-Maliba) a quitté définitivement le groupe parlementaire Alliance pour le Mali (APM). L’annonce a été faite hier jeudi 13 octobre 2016, en séance plénière, dans la salle Aoua Keita de l’Assemblée nationale, lors de la relecture du règlement intérieur de l’institution. Le parti, piloté par l’honorable Amadou Thiam, non moins deuxième vice-président de l’hémicycle est dans la logique de créer un groupe parlementaire. Il faut dix députés pour former un groupe parlementaire. Le parti à lui seul compte neuf députés et va former un groupe parlementaire avec le parti Sadi (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance) qui a cinq députés. Ce qui fait qu’il y a la gestation du groupe parlementaire Adp Maliba-Sadi totalisant quatorze députés pour le moment. Ce nouveau groupe parlementaire qui sera officialisé dans un bref délai, lors de la mise en place du bureau, des commissions et des groupes parlementaires entend jouer le rôle de l’opposition. Avec le groupe parlementaire Vigilance républicaine et démocratique (VRD) et le groupe parlementaire Adp Maliba- Sadi en gestation, les rangs de l’opposition parlementaire seront renforcés.

L’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-Maliba) était membre du groupe parlementaire Alliance pour le Mali (APM) depuis le début de cette cinquième législature en 2013. Ayant eu le poids maintenant avec l’arrivée des députés dans ses rangs, l’Adp-Mali veut former un bloc avec le parti Sadi et former un groupe parlementaire, assorti des avantages qu’y sont liés (temps de parole, membre du bureau et bien d’autres).

Au sortir des élections législatives, l’Adp-Mali a eu deux députés (Amadou Thiam, Mamadou Alpha Diallo). Puis le parti s’est adjoint l’honorable Souleymane Ouattara élu à Kadiolo sous les couleurs du Parti pour la renaissance nationale (Parena) et Mme Fatouma Simpara, député CNID élue en commune I du district de Bamako. Plus de trois ans après, le 26 septembre dernier, quatre députés claquent la porte du Rassemblement pour le Mali (Rpm) pour rejoindre l’Adp-Maliba. Il s’agit de Mamadou Doumbia, élu en commune II du district de Bamako, Kalilou Ouattara, élu en commune III du district de Bamako, Bakary Diarra, élu à Sikasso et Soiba Coulibaly, élu à Kati. Le mardi passé, 11 Octobre, Adama Paul Damango élu à Bankass sous les couleurs de l’Union pour la République et la démocratie (Urd) a fait son entrée à l’Adp-Maliba. Ce qui porte à neuf le nombre de député du parti d’Amadou Thiam, qui a le vent en poupe.

Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale demande dix députés pour former un groupe parlementaire. Le parti Adp-Maliba, piloté par le député Amadou Thiam et avec comme président d’honneur l’opérateur minier Aliou Boubacar Diallo, fera un bloc avec le parti Sadi de Oumar Mariko qui a cinq députés.

Contacté par nos soins, le groupe VRD n’a pas souhaité réagir pour l’instant à cette recomposition du paysage politique, car selon un membre de ce groupe contacté à l’Assemblée nationale, la création du groupe parlementaire Adp Maliba- Sadi n’est pas encore officielle. Quant au groupe parlementaire RPM, nos tentatives d’avoir sa réaction ont été vaines. Ni nos appels ni les sms n’ont été répondus
Aguibou Sogodogo

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2 COMMENTAIRES

  1. Il faudra une sérieuse relecture de la charte des partis politiques au Mali pour qu’on assiste à un fonctionnement sincère de ceux-ci et qui permettrait également de limiter les transhumances au cours des mandatures.

  2. La question qu’on est en droit de se poser en tant qu’électeur est la suivante: Pourquoi la personne pour qui j’ai voté sous la couleur d’un parti peut en toute impunité quitter ce parti et aller lutter contre celui ci avec le mandat que je lui ai donné?
    Je demeure convaincu que c’est mal saint, cette façon de faire. Au mieux, on devrait les permettre d’être indépendant et non de rejoindre un camps adverse. Ainsi, un parti qui n’a eu que 2 (ADP) députés aux suffrages se retrouve avec près de 10. Et un parti qui en a eu 4 (PARENA) se retrouve dépouillé. Pourquoi?
    Ce jeu fait l’affaire et de l’opposition et de la majorité présidentielle. Chacun d’eux en a tiré profit au moment de mettre en place les groupes parlementaires. Et cette mascarade continuera tant que le bon sens n’aura pas prévalu. ET tout semble dire que ce n’est pas à l’ordre du jour.
    Pitoyable.

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