Paysage politique malien : Où est la conviction politique ?

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C’est dommage, puisque ceux qui se sont abreuvé près de dix ans, à la soupe à eux proposée par ATT mettent pieds et mains pour rallier la cause d’IBK. A quelques exceptions près, la plupart d’entre eux, inlassablement, font des opérations de charme en direction d’IBK et les plus audacieux vont au-delà. Ils ont déménagé carrément avec armes et bagages au RPM. A l’évidence, ils sont déterminés à faire en sorte que le gâteau ne soit pas partagé à leur absence. Pour ainsi dire, la politique alimentaire  a toujours cours dans la démocratie malienne. Cette politique en vigueur est la preuve que, jusqu’ici, la conviction politique est faible au Mali. Grosso modo, les uns et les autres font la politique pour le grain. Ils n’ont  malheureusement pas souci  des préoccupations fondamentales des populations.

IBK avec la classe politique
la classe politique (photo archives)

Il ne fait pas de doute aujourd’hui que le paysage politique malien est en pleine recomposition et cela en faveur  du RPM. L’Adema  PASJ est en train de maigrir comme  une peau de chagrin. Ces  cadres et militants hier ennemis, pardon, adversaires politiques sont en train de se retrouver, de sympathiser et de s’unir pour le meilleur et pour le pire. En effet, Iba N’ Diaye, faisant partie du groupe de ceux qui ont combattu le clan CMDT de l’Adema est aujourd’hui un des vices présidents de l’URD, le parti de Soumaïla Cissé, un cacique du clan CMDT. Oumarou Ag Ibrahim Haïdara a préféré, selon ses calculs politiciens rallier les rangs du RPM. Ainsi, à ce rythme l’Adema est en train de se vider de ses hauts cadres. La question que l’on se pose aujourd’hui, c’est de savoir que restera-t-il de l’Adema au terme d’un processus de recomposition du paysage politique qui n’est qu’à ses débuts. Peu d’acteurs politiques acceptent de rester à l’écart du jeu politique de la mouvance présidentielle. Au finish, ce sera de la cacophonie autour du Président de la République dont le Premier ministre est d’ailleurs fortement combattu par certains de ses alliés.

Tous ces agissements se font autours des querelles parfois silencieuses de places. D’ailleurs, au sein de l’opposition également, il y en a qui sont en train de tout mettre en œuvre pour participer aux négociations sur la paix au nord, prétextant qu’ils ont été exclus. Tout tourne là également autour de la question de per diem de participation à ces rencontres. Bref, ce que certains observateurs avertis de la scène politique regrettent également, c’est la participation au gouvernement actuel de certains fidèles compagnons d’ATT. Dans ces conditions, on ne saurait parler de rupture. Or, beaucoup de Maliens pensaient que le pouvoir IBK procéderait à la rupture avec le pouvoir qui l’a précédé, avec les pratiques politiques machiavéliques d’hier. Mais hélas, jusqu’à la preuve du contraire nous sommes loin de cette approche. Ce qui est sûr, c’est qu’au rythme de la recomposition du paysage politique, le RPM sera nettement mieux positionné sur la scène politique. Mais, pendant combien de temps cela durera-t-il ?

Tiémoko Traoré

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