Partis politiques : Mon général ! Garde-à-vous !

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Depuis l’avènement de la démocratie, rarement le débat d’idées dans  le paysage politique malien n’a été aussi calme, aussi uniforme aussi plat, qu’en ce moment. Est- ce un calme d’avant la tempête ? Et quelle tempête ? Serait- ce une tempête dans un verre d’eau ? Serait-ce une bourrasque ? L’avenir nous le dira, mais quelques indices et pistes pourront nous orienter sur les scénarios possibles des réactions de la classe politique malienne dans les mois à venir et notamment de l’agitation sociale qui pourrait en découler, même s’il est vrai qu’en matière de prospective politique, de grands changements «imprévus» ont toujours pris de cours les politologues avertis.

Avant de répondre aux questionnements que nous nous sommes posés, permettez-nous d’abord de relever une réalité politique actuelle à notre sens. Laquelle ? C’est une évidence de dire que la situation politique et la vitalité de l’activité politique au Mali dépendront, encore pour longtemps des «trois grands partis» que sont l’ADEMA-PASJ, le RPM et l’URD et dans une moindre mesure le CNID. Autrement dit, des partis issus du Mouvement démocratique qui a balayé la dictature militaro- udépémiste en mars 1991.

En effet, ces partis continuent d’engranger encore les dividendes de la rente de la Révolution du 26- Mars 1991. Le Malien ordinaire est généralement fidèle une fois qu’il a opéré un choix. Ce n’est pas un hasard si ces partis, malgré leurs problèmes internes, demeurent toujours les premières forces politiques au Mali.

De la rupture du fameux «consensus» par l’un de ces «trois grands» ou de la coalition de deux d’entre eux ou des trois, dépendront la surchauffe et l’élévation de niveau du débat politique au Mali. La rentrée parlementaire d’octobre 2007 illustre bien notre assertion à savoir : qu’une combinaison ADEMA-PASJ-URD est décisive.

En bon général, ATT sait bien que pour sa quiétude, il faudrait éviter à tout prix un scénario où se retrouveraient deux des «trois grands». Même s’il est général issu  des rangs des paras, il n’a nullement la tête en l’air et sait aussi bien qu’un mathématicien que le nombre de combinaisons deux par deux de trois éléments est égale à trois

Il est aussi évident que tous les états-majors de ces «trois grands» et même ceux des formations lilliputiennes en sont conscients. Que constate-t-on sur la scène politique nationale ? Partis politiques en allégeance au prince du jour, partis en manque ou en panne d’idées, et partis manquant de courage politique. Est- ce à dire qu’aucune formation politique ne veut de la présidence ?

Notons tout d’abord, qu’en dehors des partis qui n’existent qu’au niveau du général Kafougouna Koné, de la nébuleuse «Mouvement citoyen» et son rejeton le PCR, qui ont le mérite de ne jamais cacher leur objectif à savoir : exister pour le général, et uniquement pour lui, il nous semble difficile de ne pas croire d’emblée au probable candidat ATT, ne soit que le masque d’un manque de confiance en soi pour la plupart des autres partis. Cette attitude de démission s’appelle «du réalisme politique», dans le bréviaire de l’opportunisme politique.

L’allégation selon laquelle un parti, qui se dit et se veut grand, ne peut en son sein avoir un candidat crédible, est un aveu d’impuissance ! Normal quand on constitue un organe de direction pléthorique avec des vues le plus souvent divergentes voire totalement opposées.

Une direction ou la notion de démocratie et de discipline au sein du parti sont les cadets des soucis de la plupart de ses membres. Il est clair qu’en agissant de la sorte ces partis qui «poussent» le général à la candidature ne lui font pas du bien.

Malgré ce tableau peu reluisant des partis que l’on vient de dresser, l’espoir est encore permis.
Hamidou ONGOIBA

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