Au Mali, le mode de fonctionnement des partis politiques laissent à désirer. Les partis politiques sont en effet devenus des véritables bureaux de placement.
Comme on peut le constater au quotidien, le « multipartisme intégral », au lieu de favoriser l’émergence d’une société ouverte, synonyme de prise en main de son destin par le citoyen, s’est avéré être, au Mali, un foyer de propagation de la violence et de la corruption, réfractaire à l’épanouissement du citoyen. Le système des partis réalise ainsi un hold-up sur l’Etat et transforme la République en une « ruine publique » aux mains et au service de groupes de citoyens plus ou moins maffieux !
En effet, le Mali compte 207 partis politiques qui fonctionnent comme des bureaux de placement pour leurs barons et offrent une protection de parrain à leurs membres affairistes ! Leur trafic d’influence et leur interventionnisme permanent dans les administrations d’Etat pour placer « x », pour assurer l’impunité à « y », pour faire attribuer tel marché public à « z », pour faire accorder telle exonération à « x’ », pour contraindre l’administration fiscale à annuler les pénalités, sinon les droits sur la déclaration d’impôts de « y’ », ne sont pas de nature à assurer l’égalité de tous les citoyens devant la loi et à accorder une égalité de chances à tous les citoyens.
Cet interventionnisme qui fait peser une pression constante sur les agents publics et va jusqu’à faire perdre à des hauts cadres leurs postes, infléchit le cours de la justice et paralyse les services de contrôle externe de l’Etat. Une fois le Rubicon sauté du fait des partis politiques, que reprocher à l’agent public qui monnaie ses services contre espèces sonnantes et trébuchantes ? Que reprocher aux pauvres citoyens qui n’ont d’autres alternatives pour exprimer leur ras-le-bol que d’utiliser les manifestations de rue ?
Ina Maïga