C’est environ plus d’une quatre vingtaine de partis politiques qui soutiennent le régime d’IBK, à travers le regroupement des partis politiques de la majorité présidentielle. Mais à cause de la volonté du parti au pouvoir (RPM) à ne rien céder, ces partis de la majorité ne sont que l’ombre de leurs premiers dirigeants. Eux cloitrés dans l’antichambre du pouvoir derrière un rideau de fer, dressé par les proches du prince du jour.
Avec l’arrivée au pouvoir d’IBK, tous les ingrédients étaient réunis pour donner une lisibilité claire au paysage politique national. Qui se configurait avec deux mouvances : la majorité et l’opposition. Mais en réalité, aucune de ces deux mouvances ne conglomère. Cependant, si généralement, les fissures se ressentent au niveau de l’opposition, compte tenu des enjeux économiques et de la promotion des cadres qui veulent leur part de gâteau, actuellement c’est la majorité qui souffre de cet handicap au Mali. Après plus d’une année d’accession au pouvoir ce n’est pas la grande union entre les partis de la mouvance présidentielle. Leur relation est autant timide qu’elle se caractérise par un déficit de concertation sur fond de méfiance. A part les cérémonies de signature de plateforme, ces partis de la mouvance présidentielle ne se sont jamais réunis autour d’une question d’intérêt national. Et jamais, ils n’ont réussi à faire une convergence de vue sur un sujet d’actualité, laissant du coup leur mentor faire son pouvoir dans le pilotage à vue sans apport politique, ni de soutien partisan. C’est pourquoi, malgré la succession des crises de gestion, aucun parti de la mouvance présidentielle, encore moins le regroupement de la majorité lui-même n’a osé élever la voix. Ce rôle est resté à l’opposition. Qui traite et maltraite les informations d’ordre national à son gré. Ce forcing communicationnel a fini par faire adhérer la majorité de l’opinion publique nationale à sa cause.
Un accompagnement, non une gestion commune du pouvoir !
C’est le constat qui se dégage au regard de l’option maximaliste prônée par le parti du prince du jour, la scène politique de la majorité est sérieusement déserte. Les dirigeants des partis qui ont décidé d’accompagner IBK sont tous sur des braises. Une véritable crise de confiance s’est instaurée au sein de leurs partis respectifs. Pour les militants à la base, le partage du gâteau ne se fait pas dans la règle de l’art. Au moment où ces dirigeants s’estiment laissés pour compte. « Nous ne sommes pas au pouvoir, nous accompagnons le pouvoir » a affirmé un dirigeant d’un parti de la mouvance présidentielle pour clarifier les choses aux militants et cadres de son parti qui piaffaient d’impatience des retombées de leur soutien à l’accession au pouvoir d’IBK. « On nous a taxé d’opportunistes pour avoir soutenu la candidature d’IBK. Maintenant ce sont les membres du parti présidentiel qui nous traitent d’arrivistes », regrette un jeune responsable d’un parti de la mouvance présidentielle. Lequel regrette ce sentiment de méfiance dont font preuve les tenants du pouvoir actuel. A l’en croire, pour la gestion efficiente du pouvoir, aucune concertation, échange ou partage d’expérience n’a été rendue possible depuis l’installation du RPM à Koulouba. Pour lui, les militants du RPM sont animés par l’idée que tous ceux qui ont gouverné avec ATT ne méritent plus d’être appelé à table. « Si c’est ça, même le RPM a eu à accompagner le PDES pendant une période bien significative », confie-t-il.
Du coté du RPM, on estime que les uns et les autres sont en train de leur faire un mauvais procès. « Nous ne sommes qu’à une année de la gestion du pouvoir. Le choix des hommes pour gérer la relève de la seule discrétion du président de la République. Qui a accueilli l’adhésion massive des partis politiques sur la base de la confiance et non sur un relatif partage de gâteau, une fois au pouvoir » souligne un dirigeant du RPM, sous l’anonymat. Lequel soutiendra que même au sein du RPM, les mêmes remous sont d’actualité. Faux, rétorque S.S, un militant de l’ADEMA. A l’en croire les tisserands ont pris d’assaut toutes les sphères de l’administration publique. « Ils ne veulent rien partager avec personne » a-t-il jugé. A titre d’exemple, il est revenu par l’éviction du jeune Ousmane Maiga (un cadre de l’ADEMA) de la direction de l’ODRS par Bocar Tréta. Et de Makan Moussa Sissoko de l’ANPE par Mahamane Baby.
En effet, sans pour autant donner un jugement de valeur à ces affirmations. Le constat laisse apparaître qu’il n’existe pas une majorité soudée de partis politiques derrière IBK. Du coup, le « Mandé Massa » est condamné à affronter seul toutes les épreuves. Si les partis qui le soutiennent confirment qu’on a fermé la porte devant eux, ses proches l’accusent d’avoir trop donné aux autres. Notamment, la nomination de Mara à la Primature.
Où sont les vrais amis d’IBK ?
Force est de reconnaître que le « Kankéletigui », malgré sa forte assise politique, n’a jusqu’à présent pas bénéficié d’un véritable soutien politique, autant sur le plan national qu’international. Et ce, malgré son statut de membre de l’instance dirigeante de l’international socialiste. Plus d’un an après son accession au pouvoir, on n’a assisté à aucune action politique d’envergure en sa faveur. A part l’accueil sobre que quelques affidés du pouvoir lui ont réservé à l’aéroport international Bamako Senou, lors de son retour du forum économique de Tianjin en Chine.
En outre, parce que son parti joue de l’indifférence aux autres forces politiques de la majorité, celles-ci aussi se résignent à lever le ton contre des attaques de l’opposition, qui reste la seule force politique ayant voix au chapitre. Du coup, elle prêche dans toutes les chapelles. Et le parti au pouvoir manque du répondant, car ne disposant plus d’hommes politiques de grande carrure à la trempe de ‘’Bakary Pionnier’’. Aussi, il peine à laisser le terrain aux dirigeants charismatiques des partis de la majorité. Partant, les dirigeants essuient les tirs, car la communication du régime est au creux de la vague.
Une évidence, reconnue par le président de la République lui-même. Qui, lors d’une interview accordée à « Jeune Afrique » a reconnu que sa communication fut lamentable. Il s’agit évidemment de la communication politique.
En somme, pour sauver encore ce qui peut l’être, il sied au parti au pouvoir d’établir un cadre judicieux de concertation avec leurs autres homologues de la majorité. Afin de recueillir leurs préoccupations, leur permettre de donner leur point de vue sur les grandes questions de la nation et entreprendre avec eux des grandes actions politiques pour soigner l’image du régime commun. Au demeurant, si l’on doit laisser toutes ces forces peupler les rangs de l’opposition, ‘’Mandé Massa’’ risque de franchir la frontière guinéenne par Sébenikoro, sans craindre l’Ebola.
Moustapha Diawara
Dès l’instant qu’il est établi que ce n’est plus une histoire de Mali d’abord,mais bien un festival de la famille Présidentielle,il faut bien être maudit pour foncer tête baissée. IBK a été déloyal vis à vis du peuple,de son propre Parti et des partis alliés. Que sa famille sorte pour le défendre,puisque tout ce beau monde qui l’a accompagné dans sa victoire a été traité avec mépris. Maintenant qu’il a chaud qu’il se débrouille avec sa famille.
Ibk Traitre
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