Si la politique est conçue, depuis Aristote, comme étant l’art de gérer la Cité, il a fallu attendre Machiavel pour disposer d’un manuel achevé de conquête et de conservation du pouvoir. Ce dernier nous apprend, entre autres, que « gouverner, c’est faire croire ». Ce que des politiciens de seconde zone, qui ont mal assimilé les écrits de Machiavel, ont sans doute voulu appliquer à la lettre.
Ainsi, les responsables du Rassemblement pour le Mali (RPM), dans leur tentative effrénée pour la conquête du pouvoir, ne cessent, à travers leurs comportements, de surprendre les observateurs politiques. A commencer par le n°1 des tisserands qui aurait fait de la religion, de la victimisation, de la dignité, son credo. Pour cause, des mots comme « Inchallah », « Que Dieu aide la vérité », « Qu’à Dieu ne plaise », « on m’a volé ma victoire », « Je ne cautionnerai jamais le mensonge parce que je suis un fils digne du Mandé. Je dirai la vérité même si on doit m’égorger » revenaient fréquemment sur les lèvres de Ladji Bourama dans ses discours. Des propos qui ont valu à l’homme des qualificatifs comme « le Mandé massa », « le Kankéléntigui ». Par contre, certains observateurs voyaient en l’homme, un personnage chimérique qui se pose en redresseur de torts, mais aussi quelqu’un qui voit partout des adversaires imaginaires. D’autres de s’interroger : à quoi sert-il de s’emporter au nom d’une pseudo-dignité, pour aller ensuite négocier des postes ministériels dans un gouvernement dont vous ne partagez pas les mêmes idéologies ? La vraie dignité eut été de faire prévaloir son statut d’opposition pour faire l’alternance (ambition de tout parti d’opposition), plutôt que de se réduire en quémandeur de postes. Ces observateurs de donner partiellement raison à ceux qui assimilent la politique à l’absence de vérité avant de se réjouir que, heureusement, il existe encore des hommes politiques véridiques. Allusion faite au parti SADI de Cheick Oumar Sissoko et du Dr Oumar Mariko qui ont refusé de rentrer dans l’actuel gouvernement pour le respect de leur statut d’opposant.
D’autres responsables, sachant que les Malinkés sont majoritaires, de faire croire que tous ceux qui ne sont pas avec IBK ne sont pas des vrais fils du Mandé. Des propos dangereux qui, à un moment donné, ont menacé la cohésion sociale dans beaucoup de quartiers, notamment ceux de la commune IV, reconnus comme des quartiers malinkés.
Aussi, un certain Thiam, considéré comme le conseiller islamique de IBK, avait également coutume, après chaque prière de vendredi, précisément à la mosquée de Sébénikoro, de présenter son mentor aux fidèles comme « le plus croyant parmi tous les candidats qui ont des ambitions pour Koulouba. » Lorsque des voix se sont levées pour dénoncer cette situation, M.Thiam n’hésitera pas à dire que la mosquée est belle et bien un lieu où on peut faire de la politique, que même le prophète Mohamed (PSL) faisait de la politique. Certes, mais la politique du Messager d’Allah était celle de la vérité, de l’économie et du don de soi pour le bien-être de ses semblables.
En somme, il nous faut assainir nos mûrs politiques et, pour cela, les mouvements citoyens et les forces vives de ce pays doivent unir leurs efforts.
Aux politiciens d’éviter de tenir des propos qui ne jurent avec l’art de la politique.
Boubacar Touré
(étudiant, Sébénikoro-secteur 7)