Porté sur les fonts baptismaux le 17 juillet 2010 par des partisans du Président ATT pour soutenir les actions de ce dernier, le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) se caractérise par sa particularité inédite : ceux qui sont venus du Mouvement citoyen (MC) qui constituent les fondements même du parti, ceux qui ont quitté d’autres partis pour des intérêts inavoués et ceux qui n’avaient jamais fait de la politique et qui sont considérés comme des opportunistes politiques. Ensemble, ils forment tous un parti à trois identités.
Un parti, trois identités : voilà ce à quoi ressemble aujourd’hui le PDES. Un parti formé de toutes pièces, composé de militants et militantes venus de tous bords et qui vont, dans un premier temps, essayer de converger leurs efforts pour soutenir les actions du Président ATT jusqu’à la fin de son mandat, et dans un second temps, rivaliser avec les autres partis politiques pour se faire une place au soleil.
Mais avec un parti formé sur une telle base et dont les visions et les attentes sont difficiles à se concilier, le risque d’implosion est-il inévitable ? En fait, il y a tout d’abord ceux qui sont venus du Mouvement citoyen (MC), qui se prétendent d’ailleurs les précurseurs de cette formation politique et qui se réclament de la paternité de l’héritage commun. Il y a ensuite ceux qui ont quitté d’autres partis pour rejoindre le « navire (le PDES) qui cherche à accoster au large de la mer politique malienne » et qui sont venus avec des ambitions qui n’ont pas été comblées de l’autre côté. En empruntant ce « bateau avec plusieurs commandants à bord (toujours le PDES), ils tenteront par tous les moyens de satisfaire leurs besoins, au risque de ne pas devenir la risée politique parce que c’est sur fond de crise qu’ils ont claqué la porte de leurs partis d’origine : des leaders politiques qui, pendant des dizaines années, ont milité ici et là et qui, tout d’un coup, virent vers un autre parti.
La troisième catégorie de ces militants, moins importante, c’est cette franche qui n’avait jamais fait de la politique, mais qui, tout d’un coup, se retrouve « commandant de bord » au devant d’une formation politique. C’est pour conduire le navire vers quel rivage ? En tout cas, avec un parti à trois identités, le mélange est bien fait. Il reste à s’entendre sur la cohabitation et les modalités de fonctionnement.
Par Zakariyaou Fomba