Le président de
En réalité, l’annonce, samedi dernier, de la création du parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) est l’aboutissement d’un long processus de tractations politiques de la part d’hommes et de femmes ayant profité de leur fonction dans les méandres du pouvoir auprès de l’administration locale. En clair – et nous l’avons déjà écrit – des ministres et directeurs de services publics ont régulièrement conduit des missions de tractations politiques sous le couvert de "visites officielles" à l’intérieur du pays pour asseoir les bases de ce qui fut finalement leur parti politique. Donc, d’un "mouvement" dit citoyen tous ceux-là qui aspirent à pérenniser leurs privilèges économiques et matériels en sont venus à se faire une place au sein du parti pour le développement économique et la solidarité. Un parti dont la configuration est significative de l’opportunisme et des ambitions démesurées de ces "leaders naturels". La preuve est largement donnée par le nombre des membres du bureau 120 dont une vingtaine de vice-présidents.
En d’autres termes, s’il le pouvait, chacun des membres du bureau national, serait "désigné" président du PDES. Puisqu’un siège ne peut contenir, à la fois et tout au plus, qu’une pair de fesses, chacun doit se contenter de son poste. En attendant le congrès constitutif. A présent, aucun analyste politique ne peut s’empêcher de manifester une certaine curiosité à la lecture de la composition du bureau provisoire du PDES. Un mélange hétérogène d’individus que rien, en apparence, n’unit. Tout ce qu’on retient de ce parti, c’est qu’il est le regroupement des impopulaires et arrivistes de tout bord. Nous reviendrons sur ces aspects dans nos prochaines éditions.
Pour l’instant, il s’agit de s’interroger, non pas sur les ambitions de cette foule d’hommes et de femmes ne jurant que pour ATT. Mais sur leurs capacités politiques réelles. En effet, il ne s’agit pas d’avoir les moyens financiers de créer un parti politique ; surtout si l’on a longtemps exercé sous l’ombre d’un président de la trempe d’ATT. L’important reste la capacité intellectuelle et surtout l’audience politique des uns et des autres. Ce sont, pour le moins, ces qualités qui manquent aux ténors naturels du PDES. A commencer par son président Hamed Diane Semega.
Un jeune que d’aucuns – à juste raison – qualifient de parvenu politique. Tant il est vrai que Semega est venu du néant. Puisque sa fonction de ministre, il la doit à ses relations d’amitié avec la famille de l’épouse du président Touré. Là s’arrêtent ses mérites politiques. Est-ce suffisant pour ambitionner de continuer à exercer de hautes fonctions d’Etat après 2012 ? Évidemment non ! Surtout avec la création d’un parti politique dont il s’est presque naturellement imposé à la tête. Idem pour les autres "cocos" qui pensent pouvoir réaliser un rêve politique : Jamil Bittar, Bakary Togola, Hamane Niang, et surtout N’Diaye Ba. Dont le cas est symbolique à plus d’un titre.
Il s’agira, pour l’illusionniste Semega – qui a eu le temps de s’enrichir – et sa bande de jubartes, de se trouver un électorat conséquent dans un concert politique que se disputent âprement l’Adema et l’URD. Qui auront été les principaux partis politiques dont les attitudes ont créé les conditions de la naissance du PDES. Nous n’en sommes qu’à la première semaine de l’euphorie pour les nouveaux venus sur la scène politiques. Le temps se chargera de nous édifier sur la représentativité politique des animateurs du PDES qui pourraient connaître une perte de vitesse avec l’approche de la fin de mandant de leur maître à penser :ATT.
Abdoulaye Ladji GUINDO