En ce « jour historique », on devait voir ce qu’on allait voir. Et on a vu, on les a vus, on les a tous vus. Des ministres, des élus, des directeurs généraux, des cadres qui ont pour point commun, outre ATT qu’ils « idolâtrent », le fait d’avoir pillé le pays pour la plupart d’entre eux. Les casseroles qu’ils traînent comportent des dizaines de milliards de manque à gagner pour l’Etat. Et c’est là le véritable héritage qui est le leur, pas le bilan de ATT.
Ça devait arriver. Bien avant de rendre publique leur volonté de créer un parti politique, de nombreux observateurs suspectaient les « amis » de ATT de vouloir franchir le Rubicon. Malgré toutes leurs déclarations antérieures (voir les extraits de quelques discours de Séméga). Leur comportement les trahissait. Car pour quelqu’un qui affirme ne pas aimer le poisson, passer tout son temps au bord du fleuve est plus que suspect nous enseigne la sagesse populaire. En « ce jour historique du 17 juillet 2010 » (nous empruntons à Séméga), ils ont donc franchi le pas. On nous avait promis une démonstration de force, nous eûmes droit à une farce à nulle autre pareille. De supposés commis de l’Etat qui se découvrent subitement des allures partisanes au point de monter de toute pièce un parti politique. « Il s’agit pour nous de soutenir, d’amplifier, de consolider et de pérenniser la vision politique de ATT » déclare le président du nouveau parti. Ces propos ressemblent point pour point aux mêmes propos qu’il tient depuis au moins 2004 quand il énumérait les objectifs du Mouvement citoyen. A se demander si pendant tout ce temps, lui et ses camarades n’avaient rien piu entreprendre pour « soutenir, amplifier, consolider et pérenniser la vision de ATT ».
Hamed Diané Séméga s’attendait certainement à voir son parti accueilli triomphalement par l’opinion publique et peut-être par la classe politique. Pour le moment c’est raté. Avant même la fin de son rassemblement au Palais des Congrès, les railleries ont fusé de tous les côtés. Essentiellement pour deux raisons. La première raison est due au fait que c’est véritable « armée mexicaine » qui tient lieu de bureau provisoire avec une marraine, 15 présidents d’honneur, 24 présidents, un bureau de 17 membres et six présidents de commission. Au total, ils sont 149. Fait gênant, on y trouve 7 membres du gouvernement, des présidents de chambres de métier, des directeurs nationaux, des commerçants etc. Beaucoup se sont dit que le parti-Etat est de retour. Du temps de l’UDPM, on parlait de cooptation ; avec le PDES, ça ressemble à de la réquisition. La seconde raison, c’est que dans le lot, on retrouve tous les clients potentiels de
Pour le moment, Séméga aura réussi deux choses. La première, c’est d’effaroucher les partenaires politiques du président de
En attendant la clarification que la création du PDES devra apporter quand même sur l’échiquier politique, nous promettons de faire tinter quelques casseroles la semaine prochaine.
Bassaro Touré