Lors de la formation initiée le week-end dernier à l’hôtel Al Farouk (ex-Kempinski) par le Parti citoyen pour le renouveau (PCR) sur l’économie libérale à l’endroit de sa jeunesse, le président du parti, Ousmane Ben Fana Traoré, est monté au créneau pour fustiger les nominations entreprises par son mentor, Chef de l’Etat ATT.
« La jeunesse pense qu’aucune raison ne doit continuer de justifier le fait que ceux qui ont soutenu le Président ATT avec une constance vérifiable et avérée continuent de se sentir en permanence à l’écart, au profit de ceux qui l’ont combattu avec acharnement. Si c’est pour servir le Mali, cette situation crée un malaise », a indiqué Ousmane Ben Fana Traoré. Cette boutade du président du PCR est une déclaration majeure, mais qui laisse entrevoir chez lui un goût amer. C’est que comme le diront certains, Ousmane Ben Fana Traoré n’est pas un militant « de la 25è heure » à avoir soutenu de bout en bout le candidat ATT.
Le président du PCR a été on ne peut plus clair : il a proposé d’ouvrir le débat sur la question. Selon lui, les gens doivent savoir comment la jeunesse a fait, comment ils ont fait pour qu’un indépendant, historiquement connu certes, mais sans parti politique, gagne les élections de 2002? Plus loin, le président du PCR informer que dans un futur proche, le parti animera plusieurs débats dans ce sens. De son point de vue, la jeunesse est incontestablement la cheville ouvrière des services étatiques et privés du pays. Cependant, le président du PCR estime que la perception et la sensation montrent que « ce sont toujours les mêmes et ils sont uniquement entre eux ».
« Ce jeu fait comme si la nouvelle génération, cette jeunesse compétente, souvent formée à bonne école, n’existait pas », dira-t-il avant d’ajouter que depuis on ne sait plus quelle époque, les mêmes personnes qui ont des relations vont à la retraite et reviennent. Aussi, Ousmane Ben Fana Traoré s’insurge contre cet état de fait entretenu par le Président ATT. Selon lui, il faut éviter de créer l’immobilisme, le conservatisme, la non reconnaissance du mérite et les perpétuelles liquidations des meilleurs.
ATT se trouve donc sur le banc des accusés de certains qui l’on aidé à accéder au pouvoir. Ces gens se sentent abandonnés, sinon mal servis sur la table à « déguster le plat ». Le gâteau est donc mal partagé, peut-on comprendre, ou encore il n’y a pas eu de « renvoi de l’ascenseur » par celui pour qui on a consenti tous les sacrifices. Le Général-Président les a-t-ils oubliés? La balle est donc dans le camp d’ATT pour éclaircir l’opinion sur cet aspect, car la boutade est dure pour ceux qui l’ont dit et plus amère pour celui à qui elle s’adresse. Un proverbe ne disait-il pas que « plus une parole dure, plus elle se bonifie et qu’elle est plus âgée que celui qui la lance » ?
Fakara Faïnké
