Parrainage des Candidatures à l’élection présidentielle: Le syndrome Marie Le Pen ou la course aux signatures !

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Le parrainage des candidatures à l’élection présidentielle fait planer le syndrome Marie Le Pen au bord du Djoliba. A défaut des signatures, le dossier de candidature sera purement et simplement rejeté par les 9 sages de la Cour constitutionnelle.

L’une des conditions légales pour valider les dossiers de candidatures à l’élection présidentielle consiste à réunir la signature de dix députés ou de 5 élus communaux dans chacune des régions et le district de Bamako. La loi portant code électoral dans son article 147 est claire comme de l’eau de roche. Et les sages de la Cour constitutionnelle n’ont pas tardé à le rappeler dans le communiqué faisant état de la disponibilité des imprimés des déclarations de candidature.

A deux mois du premier tour de l’élection présidentielle, c’est une course de vitesse qui est engagée par les candidats en lice pour obtenir les signatures indispensables à la validation de leur dossier. Dans les tractations, tous les coups sont bons. Et l’essentiel est d’arriver à ses fins. Des promesses fallacieuses en passant par l’achat direct de voix et éventuellement des accords pour bénéficier de l’apposition de signatures sur la base d’alliances pour le second tour de l’élection présidentielle.

Quand les élus marchandent leur signature !

Les prétendants qui n’ont ni d’élus à l’Assemblée Nationale, ni de conseillers suffisants leur permettant de valider leur candidature auprès de la Cour Constitutionnelle, procèdent par la tactique d’achat de voix. Ainsi, pour se prévaloir du soutien de députés ou d’élus communaux nécessaires à la validation de leur candidature, des sommes faramineuses ou d’autres faveurs sont proposées par les candidats en quête du précieux sésame.

C’est un véritable business center pour les élus qui n’ont aucune gêne à marchander leur signature. Il s’agit d’une opportunité indéniable pour les élus notamment les honorables députés de faire des sous afin de mieux financer leurs campagnes dans la perspective d’une probable réélection. « L’argent n’a pas d’odeur », dit on. Qui est alors fou pour refuser de donner sa simple signature contre un, deux ou trois petits millions ? Quid des consignes des partis politiques ?

A ces questions, certains élus interrogés sous le couvert de l’anonymat répondent sans ambages. « Mais vous aussi, ce n’est pas le parti qui a financé la campagne. Ce sont mes fonds propres qui m’ont amené à ce poste », confient-ils.

Malgré cette position tranchée de certains élus, les états-majors des principaux partis politiques s’activent pour barrer la route aux auteurs des candidatures fantaisistes qui pourront tenter d’obtenir la signature de leurs élus.

Le risque de voir les petits candidats subir le chantage des grandes formations politiques est grand. Les signatures sont considérées comme un moyen de négociation pour ne pas dire de pression afin de sceller des alliances pour le second tour. Il s’agit d’un moyen intelligent qui consiste à accorder les signatures d’élus à un candidat en échange d’une alliance au second tour.

Dans cette course folle à la signature, la région de Kidal avec la situation actuelle, apparait comme un cas particulier où l’obtention des signatures serait plus ou moins difficile. En effet, plusieurs élus communaux sont dans le maquis tandis que d’autres sont réfugiés. Peut-être, il faut aller chercher leur signature dans le maquis. C’est une histoire de courage politique.

Par Daouda T. Konaté

 

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