Depuis très longtemps et encore aujourd’hui, cette situation continue d’être dénoncée par les femmes politiques. Hélas ! Elles ne se fatiguent pas, elles se battent de jour comme de nuit pour franchir tous les obstacles.
Les femmes sont la chance d’une nation. Elles jouent un rôle primordial dans le développement du pays. Pour ce rôle, elles n’ont jamais failli. Des discours et des stratégies n’en finissent pas alors que le constat reste amer. La preuve, malgré les deux stratégies nationales développées dans le sens de promouvoir l’égalité en 2007 et 2009, le Mali n’a jusqu’à présent pas pu augmenter valablement le nombre de femmes élues, alors qu’il a été constaté une augmentation du nombre de candidates. Il est temps de prendre des mesures fermes pour permettre aux femmes d’émerger convenablement. Les femmes sont sous représentées dans les instances de décision. Alors qu’il suffit juste d’une volonté politique pour changer la donne. Pour ce faire, les femmes ne seraient pas en marge de ce combat.
Sinon, les chiffres parlent et les statistiques confirment : 147 députés dont 15 femmes sur 132 hommes ; sur 703 Maires, il y a 8 femmes sur 695 hommes ; sur 10. 774 Conseillers Communaux, il n’y a que 927 femmes. Les autres structures on n’en parle pas. Juste quelques chiffres sur 14 conseillers de la CCIM, on compte 2 femmes ; 3 parmi les 32 conseillers de l’APCAM ; 6 sur 75 conseillers nationaux et 3 parmi les 30 conseillers à la Chambre Consulaire des Métiers. Au Conseil Economique, social et culturel, composé de 58 membres, on compte seulement 6 femmes et le Haut Conseil des Collectivités, 5 sur 75 membres.
Avec la stratégie nationale de participation et de représentativité accrues des femmes aux élections générales, certains vides seront comblés.
La secrétaire générale du Parti Yelema, Mme Assétou Sangaré, donne son avis sur la question en déplorant cet état de fait. Elle dit ceci « C’est regrettable de constater dans les rencontres politiques qu’il y a beaucoup plus d’hommes que de femmes. Au sein des partis politiques, ils créent des bureaux de femmes et de jeunes. Ils cartonnent les femmes dans leur bureau et les jeunes dans leur bureau. Ils donnent les responsabilités à une femme c’est-à-dire la présidente qui émerge. C’est pareil pour les jeunes aussi. Gare à celui ou celle qui ne sont pas du même avis ou qui n’ont pas les mêmes positions que la présidente du bureau des femmes ou le président du bureau des jeunes. Sa voix ne sera jamais portée. Il est temps que la réalité de notre pays soit adaptée à la réalité démographique dans ce sens que ces bureaux de femmes et de jeunes créés au sein des partis politiques doivent purement et simplement disparaître pour mettre tout le monde sur le même pied d’égalité pour conquérir aux postes de responsabilité au sein des partis respectifs. Par exemple comment on peut venir parler d’un atelier d’échanges de communication interactive avec les citoyens sans la participation de plus de femmes de partis politiques dans la salle ? C’est déplorable. Il est temps que les choses évoluent ».
Mme Diabaté Fatoumata Diombana, maire signataire de Baco-Djicoroni, élue de l’Adema, elle se dit fière d’être une femme politique. Elle dira que les femmes se sont battues aux côtés des femmes pour la démocratie au Mali, qu’elles ne doivent pas être ignorées et disqualifiées. Elle précise que les femmes doivent s’accepter entre elles en se donnant la main. « Tant que nous les femmes nous ne nous donnons pas la main, nous ne nous entendons pas, la réussite sera difficile », a-t-elle dit.
Mme Daou Oumou Dembélé, présidente du Mouvement des femmes de l’UMP, porte parole du Cadre de concertation des femmes des partis politiques, invite tout le temps les femmes politiques à se mobiliser afin de relever les défis. Aussi, le Cadre doit tout mettre en œuvre pour donner la chance et l’opportunité aux femmes de « survoler » au plus haut niveau. Au-delà, les femmes doivent travailler davantage et redoubler d’efforts afin de bannir ce phénomène, qui a longtemps existé dans notre société. En plus de cela, elles doivent cultiver la solidarité entre elles, pour ne pas être manipulées par les hommes.
Salimata Fofana