«Parlement pour la victoire» : un club d’arrivistes

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Arrivistes, le mot est bien choisi ; ou si vous voulez, ouvriers de la 25ème heure. Ils n’attendent que la direction du vent, en ce qui concerne le pouvoir en place, pour se positionner ou se repositionner. Ils pullulent dans notre pays. Parmi eux, nous pouvons citer Boubacar Boré de l’association Yèrèwolo Ton, Mahamane Mariko du Cadre de réflexion et d’actions des jeunes (Craj), Mamadou Lazare Traoré de l’association Serment et Ousmane Mahamane Touré de la Nouvelle jeunesse africaine (Nja).

En effet, après avoir tenté et obtenu une part du «gâteau de Koulouba», ils viennent de se regrouper dans un club, pardon, dans une plate-forme qu’ils dénomment : «Parlement pour la victoire». Une plate-forme qu’ils ont lancée le 5 mai dernier à la Maison de la presse. Évoquant les raisons de sa création, ils nous parlent du «26 mars comme date-repère pour la jeunesse malienne, tant elle a suscité l’espoir et l’espérance pour le peuple malien par l’instauration de la démocratie dans notre pays. Mais très vite, cette démocratie s’est transformée en désillusion, à cause des contrastes liés aux comportements de la plupart des acteurs politiques et de la société civile. La corruption gangrène notre pays devenant du coup le facteur majeur de l’instabilité de notre système de gouvernance. La faiblesse de nos institutions passe par la substitution de la famille des chefs de certaines institutions et courtisans de l’Etat».

Dans leurs élucubrations, ils se posent cette question : Pourrons-nous construire une démocratie forte quand les ressources de l’Etat sont considérées comme un gâteau à partager entre amis politiques ? Gâteau à partager. Bien dit. Oublient-ils que c’est pour calmer leurs ardeurs, notamment de certains d’eux alors leaders de l’Aeem, qu’on leur a donné des miettes du gâteau ?  Ne soyons pas dupes et n’ayons pas la mémoire courte !

Après le coup d’Etat débile du capitaine Amadou Haya Sanogo et de ses acolytes, qui a contraint le général ATT en exil à Dakar, au Sénégal, Boubacar Boré de l’association Yèrèwolo Ton, Mahamane Mariko du Cadre de réflexion et d’actions des jeunes (Craj), Mamadou Lazare Traoré de l’association Serment et Ousmane Mahamane Touré de la Nouvelle jeunesse  africaine (Nja) croyaient dur comme fer que leur heure avait sonné pour goûter aux délices de Koulouba. Alors, ils décident de soutenir bec et ongles la junte militaire. Très vite, ils sont désillusionnés avec l’intervention de la communauté internationale pour mettre fin aux velléités du capitaine Sanogo, en détention actuellement à Manantali. Il s’en est alors suivi la désignation de Dioncounda Traoré comme président de la République du Mali par intérim.

Que faire alors ? Boubacar Boré de l’association Yèrèwolo Ton et ses acolytes ne lâchent pas prise : il faut empêcher Dioncounda Traoré d’exercer son pouvoir durant cette transition. Ils organisent un meeting qui se transforme en marche dont le point de chute était Koulouba avec comme finalité, le tabassage du président Dioncounda dans son bureau. Auparavant, en connivence et en intelligence avec la junte militaire, ils avaient tout fait pour contraindre le Premier ministre d’alors, Cheick Modibo Diarra, à la démission.

Puis, vint IBK à la Magistrature suprême après presqu’un plébiscite du peuple malien (plus de 77% de suffrages exprimés). Il faut alors changer de tactique, de veste, pour se faire distinguer et être dans les bonnes grâces du nouvel homme fort du pays. D’ailleurs, c’est dans cette mouvance que Mamadou Lazare Traoré de l’association  Serment aurait eu une place dans la Cellule de communication du président IBK lors de la présidentielle de 2013. Qui dit mieux !

Comme on le voit, ce sont ces gens-là qui se sont regroupés au sein d’une plate-forme dénommée «Parlement pour la victoire» et parlent «de la désinformation, de l’immobilisme, du manque d’organisation et de cohésion des associations et organisations pour faire face aux attentes des idéaux du 26 mars 1991». De quels idéaux parlent-ils, quand on sait qu’ils empêchaient le retour à la normale des institutions de la République et quand leurs militants tabassaient le président de la République par intérim ? Quelle crédibilité veulent-ils qu’on leur accorde ?

À méditer profondément !

Bruno E. LOMA

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