C’est la dernière ligne droite dans la précampagne électorale avant la fin de l’année.
Les fêtes de fin d’année vont logiquement imposer une pause pour les deux week-ends à venir. En attendant, chaque semaine continue d’avoir sa vedette (candidat ou parti). Celle de la semaine dernière aura été incontestablement le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) qui tenait sa première convention nationale samedi et dimanche. Porté sur les fonts baptismaux le 17 juillet 2010, la formation affrontait son premier grand test. Le challenge était de taille d’autant que le parti était englué dans une profonde crise depuis que le 1er vice-président a affiché ses ambitions présidentielles. Cela contre l’avis d’une partie de la direction du parti. Au regard des différents épisodes qui ont fait éclater ces dissensions internes au grand jour, les observateurs de la scène politique nationale étaient fondés de pronostiquer que la convention nationale serait les assises de tous les dangers. Mais dans un sursaut peut-être dicté par l’instinct de survie, le parti a su déjouer les pronostics pessimistes en affichant une belle unité.
Quid alors de la question de fond qui est une candidature du parti à l’élection présidentielle ? La question reste posée. En faisant l’impasse sur le sujet, la convention n’a fait que repousser le moment où il va falloir trancher. Sans doute dans le vif. Et cela ne devrait pas tarder car le 1er vice-président, Jeamille Bittar, du reste reconduit à son poste par la convention, n’a aucunement renoncé à ses ambitions à la plus haute charge de l’Etat. On attend la suite.
Au moment où le PDES tenait sa convention, l’un des candidats déclarés était officiellement investi : l’ancien Premier ministre Soumana Sacko. Il défendra les couleurs de la Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS-Faso Hèrè) dont il est le président d’honneur. Il a été investi au cours du 1er congrès ordinaire de ce jeune parti. Soumana Sacko avait déjà été candidat à l’élection présidentielle en 1997. Mais il s’était retiré avant le scrutin, en même temps que les candidats des formations regroupées au sein du Collectif des partis politiques de l’opposition après le fiasco des législatives du 13 avril 1997. Toujours durant le week-end, le parti Avenir pour le développement du Mali (ADM) tenait son premier congrès ordinaire à Tombouctou (voir article ci-contre). Une initiative à saluer pour une ville qui reste toujours sous le choc de la récente prise d’otages occidentaux. Cette semaine, c’est le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) qui focalisera l’attention. Le parti qui se réclame de l’ancien président Moussa Traoré, tient trois assises en même temps : le congrès du parti et ceux des mouvements des jeunes et des femmes. Les assises commencent vendredi pour se prolonger samedi et dimanche. Entre-temps, le renouvellement des sections commencé il y a quelques mois se poursuit. Il devra s’achever aujourd’hui ou demain.
Bien que selon les statuts du parti, le congrès ne désigne pas le candidat à l’élection présidentielle, la question de la présidentielle planera forcément sur les assises. Depuis des mois, le débat en interne est en cours. Certains estiment que le parti doit obligatoirement présenter un candidat pour briguer la magistrature suprême. Une question de principe, disent-ils. D’autres trouvent que la démarche serait contreproductive pour le parti. Un député partisan de la seconde option argumente : « Je pense que nous ne devons pas présenter de candidat. Il est évident que nous ne pouvons pas remporter l’élection présidentielle. Or une campagne présidentielle demande énormément de moyens. Dès lors, je pense que nous devons réserver les ressources dont nous disposons pour les législatives. Si on arrive à avoir une vingtaine de députés, ce sera pas mal. Mais si dépensons nos maigres moyens pour la présidentielle, comment va-t-on faire pour les législatives ? ». Dans quelle proportion, la froide lucidité de l’élu de la nation est-elle partagée au sein des « Tigres » ? Difficile de le savoir pour le moment.