Parfum de précampagne : La fin d’un faux suspense

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La confirmation de la candidature de l’ancien Premier ministre à l’élection présidentielle donne une visibilité plus précise des forces en présence dans la course à Koulouba.

Chaque semaine de la pré-campagne pour l’élection présidentielle fournit sa vedette. Pour cette semaine, c’est bien l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, qui a fait l’événement en confirmant sa candidature même si celle-ci n’est pas encore formalisée. Donné depuis son départ de la Primature comme partant pour la conquête de Koulouba en 2012, l’ancien chef du gouvernement avait jusque-là plus ou moins entretenu l’ambigüité sur ses intentions. Restant ainsi fidèle à un trait de caractère qui fait partie de son image : la discrétion et le sens de l’économie de la parole. Et suivant aussi une stratégie et un plan bien arrêtés. Certes, il y avait eu des signaux envoyés qui ne laissaient guère de place au doute. D’abord, la constitution de multiples clubs et associations de soutien à sa candidature. Ensuite sa démission du corps de la police le 6 septembre pour être en conformité avec les dispositions constitutionnelles régissant les conditions des candidature des personnels des forces armées et de sécurité voulant briguer la magistrature suprême. Et puis, il y a eu ces visites aux chefs traditionnels et notabilités de Bamako. L’ancien Premier ministre a fait d’autres sorties circonstancielles comme à l’occasion de la rentrée culturelle de l’espace Blonba et la séance de prière pour la paix au Mali organisée par des associations au Centre islamique d’Hamdallaye. Mais c’est la rencontre de samedi dernier avec les clubs et associations de soutien à sa candidature qui a permis d’en avoir le cœur net. Cette rencontre qualifiée de « réunion interne » a donné l’occasion à l’ancien chef du gouvernement de lever toute équivoque sur ses ambitions, en acceptant formellement l’appel à la candidature de ses partisans et sympathisants. C’est bien la première fois que Modibo Sidibé s’exprimait publiquement sur la question. Et il l’a fait avec solennité comme il sied dans ce genre de constances avec des accents churchilliens comme « il faut beaucoup de sueurs, d’actions et d’efforts sur le terrain ». Le ton est donné. En franchissant le pas, l’ancien Premier ministre permet à beaucoup de monde de se situer. A commencer par ses supporters qu’il rassure. Ensuite les autres prétendants au palais de Koulouba qui savent maintenant à quoi s’en tenir. Il donne aussi une visibilité plus précise des forces en présence dans la course à Koulouba.

Mais toujours pas question de donner une date pour l’investiture. Juste un agenda qui prévoit de regrouper les associations et clubs de soutien au sein d’une coordination nationale, une tournée à l’intérieur du pays et la présentation des partis et personnalités ayant annoncé leur soutien à sa candidature. C’est dire que le travail ne fait que commencer, comme a d’ailleurs averti le candidat lors de la rencontre de samedi. On attend évidemment et impatiemment la suite. D’autres candidats déjà investis ou déclarés appuient sur l’accélérateur de la pré-campagne en investissant le terrain. C’est le cas du candidat de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Soumaïla Cissé qui a annoncé la couleur de sa campagne à l’occasion de la conférence régionale de son parti tenue le week-end à Ansongo. A la tête d’une forte délégation, l’ancien ministre et président sortant de la Commission de l’UEMOA, a fait une démonstration de force dans la Région de Gao avec une mobilisation soigneusement mise en scène. Cela fait évidemment partie du jeu. Surtout lorsque l’on se trouve dans une partie du pays avec laquelle l’on beaucoup d’affinités.

la conférence régionale de Gao, le candidat devrait momentanément interrompre ses sorties sur le terrain pour se rendre à Ouagadougou pour passer le témoin à son successeur à la tête de la Commission de l’UEMOA et entreprendre ensuite une tournée dans les différents pays membres de cette organisation sous-régionale, en vue de remercier les chefs d’Etat, selon l’agenda communiqué par le candidat. Le parti majoritaire l’ADEMA-PASJ et son président et candidat, Dioncounda Traoré, ont également multiplié les contacts avec les militants, ici à Bamako comme à l’intérieur du pays dans le cadre d’une mission nationale du Comité exécutif, commencée le 6 novembre et qui doit se poursuivre jusqu’au 26 du mois. L’objectif déclaré de la mission ? Aller à la rencontre des militants du parti pour recueillir leurs attentes et en même temps leur expliquer les enjeux des élections de 2012. Dans la foulée de ces rencontres, l’on a appris que 17 partis politiques sont prêts à soutenir la candidature de Dioncounda Traoré. De fait comme nous le relevions la semaine passée dans cette rubrique, la compétition pour rallier les partis qui n’ont pas de candidats, est bien lancée, le Rassemblement pour le Mali (RPM) ayant annoncé que plus de 20 partis adhèrent à « l’appel à candidature » en faveur de son champion, Ibrahim Boubacar Keïta, tandis que l’URD cherche à constituer un vaste regroupement autour de son candidat, Soumaïla Cissé, au sein des partis membres du GPS-2012 (Groupe de partis solidaires), un regroupement de 44 formations réclamant l’organisation des élections sur la base d’un fichier consensuel et fiable. De toute évidence, l’on s’achemine vers la constitution de grands pôles de partis autour de certains candidats. Qui s’en plaindra, hormis, bien entendu, les candidats qui vont devoir y aller en solo ?

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