Parfum de pré-campagne : Chassé-croisé

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Les candidats investis, déclarés ou potentiels multiplient les sorties sur le terrain.

Mois après mois, semaine après semaine, la pré-campagne pour l’élection présidentielle ne peut que gagner en intensité. Le chassé-croisé entre les candidats investis, déclarés ou potentiels meuble désormais l’actualité politique. Et le mouvement sera de plus en plus intéressant à suivre au fur et à mesure que l’échéance cruciale se rapprochera. Les différents candidats semblent privilégier à l’étape actuelle de la pré-campagne, l’électorat des régions. Le candidat assuré mais non encore investi du Rassemblement pour la République (RPM), Ibrahim Boubacar Keïta, a pris le chemin de l’intérieur du pays par la Région de Sikasso à la faveur d’une conférence régionale du parti qui s’est tenue dimanche à Koutiala. Après un détour à Sikasso-ville, l’ancien Premier ministre est arrivé à Koutiala, une ville avec laquelle il entretient des liens particuliers pour y avoir vu le jour. Sur « ses terres », Ibrahim Boubacar Keïta n’a pas manqué de tancer vertement les responsables régionaux du parti qui ne mouilleraient pas suffisamment le maillot en matière de mobilisation. Un appel à l’action dont l’effet édifiera sans doute dans les semaines à venir.

Après la région de Sikasso, c’est celle de Ségou qui accueille ce week-end le chef des « tisserands » pour une autre conférence régionale qui se tiendra dans la « Cité des balazans ». A quelques encablures de là, précisément à San, un autre candidat non encore investi sera « chez lui ». Il s’agit de Jeamille Bittar, le 1er vice président du Parti pour le développement économique et la solidarité, en froid avec d’autres responsables du parti depuis qu’il a manifesté son intention de briguer la magistrature suprême. Après le lancement national en grande pompe le 22 octobre de l’Union des mouvements et associations pour le Mali (UMAM), un rassemblement d’associations de jeunes qui sollicitent sa candidature à la plus haute charge de l’Etat, Jeamille Bittar continue donc de se préparer pour la course à Koulouba. Le 19 novembre, il avait récidivé en procédant au lancement du mouvement pour les communes de Ségou. Samedi, à San, il s’agira du lancement pour l’ensemble de la Région de Ségou.

Les assises de San seront donc les premières du genre au niveau régional. « La cérémonie de San est très importante pour nous pour sa forte symbolique », confie un membre de l’entourage du président du Conseil économique, social et culturel et patron de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. Au fait comment évoluent les relations du candidat annoncé avec d’autres responsables de la direction du PDES qui jugent sa déclaration de candidature « prématurée » et ses « ambitions folles » ? « Nous gardons le contact. Le dialogue est permanent. En fait, il y a une sorte d’incompréhension. Bittar a pris les devants, car il estime que ce serait incompréhensible que le parti n’ait pas de candidat à la présidentielle. Or le parti tarde à décider. Je ne suis même pas sûr que la convention nationale prévue pour les 17 et 18 décembre aura lieu. Une conférence préparatoire du bureau exécutif national sur la convention qui devait avoir lieu mercredi passé a été annulée », soutient l’interlocuteur. Le Congrès national d’initiative démocratique (CNID FYT) a dû également réaménager son agenda. Le parti avait programmé d’investir son candidat, Me Mountaga Tall, le 10 décembre. Mais ce rendez-vous a été finalement repoussé au 15 janvier. Deux raisons sont avancées pour expliquer ce report. D’abord le deuil que porte le candidat qui a récemment perdu sa mère. Ensuite, des sections et sous-sections auraient demandé de repousser la date d’investiture pour mieux préparer l’évènement. Entre-temps, des missions de la direction nationale du parti sont programmées, notamment à travers le District de Bamako et à Kati.

Au quartier général de l’ancien Premier ministre, Soumana Sacko dont la candidature est portée notamment par le parti Convention nationale pour une Afrique solidaire (CNAS-Faso Hèrè), l’on ne chôme pas non plus. Selon son entourage, l’ensemble des partis politiques présents dans la commune de Nyamina dont est originaire Soumana Sacko, a décidé de soutenir sa candidature. La localité a abrité le 27 décembre, une cérémonie officialisant ce soutien. « Mais au-delà de la commune de Nyamina, nous avons le soutien de beaucoup d’autres partis. Pas moins d’une vingtaine », assure un proche de l’ancien Premier ministre qui sera à Moribabougou dimanche à l’invitation de la sous-section et d’un groupe de jeunes de cette localité située entre Bamako et Koulikoro. Le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) va-t-il présenter un candidat ? La question taraude les esprits. Et il va falloir encore patienter un pour être fixé. Le parti tiendra son congrès du 23 au 25 décembre prochains. Certes ces assises sont statutairement destinées au renouvellement de la direction du parti. Mais elles ne pourront aucunement occulter la question des élections à venir « Chez nous ce n’est pas le congrès qui désigne le candidat pour l’élection présidentielle. Cette prérogative revient au bureau exécutif national. Mais dans le contexte actuel, c’est sans doute le congrès qui décidera de la démarche à suivre. Beaucoup de partis nous ont déjà contacté pour d’éventuelles alliances électorales », confie un député du parti en précisant que sur tous ces sujets, c’est le congrès qui est compétent.

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