Parenthèse : Ibrahim Boubacar Kéïta : le destin d'un sauveur : L'embarras du président des ''Tisserands''

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Une union Adema -Pdes éliminerait imparablement Ibrahim Boubacar Kéïta de la course en 2012. Mais, pour l’heure, l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, semble embarrassé. Il brille surtout par la ringardise des thèmes et son "penchant" plus ou moins étrange de toujours  caresser le président ATT dans le sens du poil.

Le président du Rassemblement pour le Mali (Rpm), Ibrahim Boubacar Kéïta continue avec ses tournées à l’intérieur du pays.  Pour ses détracteurs, ses voyages à l’intérieur du pays ressemblent  plutôt à ceux d’un ancien Premier ministre. Bains de foule, conférences de cadres, visites aux notabilités. Quant à son discours, il brille surtout par la ringardise des thèmes et son " penchant "  plus ou moins étrange de toujours  caresser le président ATT dans le sens du poil, c’est à dire  d’éviter à tout prix  des critiques qui fâchent dans le camp présidentiel.

Ses récentes sorties sur l’école malienne à Kadiolo (voir le bel article de Mohamed Koné, notre correspondant dans la région) gardent piteusement un mauvais air de déjà entendu. En effet, comment cet ancien Premier ministre  peut -il convaincre  les parents d’élèves et partenaires de l’école malienne que sa grande  "agonie"  n’a, enfin, commencé que sous l’ère ATT ?

Une malédiction liée au poste !

Pour les esprits superstitieux, la réponse est évidemment non. Ancien premier ministre du président Alpha pendant six ans, un record jamais égalé dans la sous – région IBK saura -t-il démentir les oracles qui ne prédisent rien de bon pour les anciens Premiers ministres ? Le cas le plus emblématique étant naturellement celui d’Alassane Dramane Ouattara. Y’a-t-il une malédiction liée au poste ? La remarque est aussi valable pour Soumana Sacko, ce " monsieur propre " " l’anti-modèle " pour la nouvelle génération, dont le principal handicap reste cependant l’absence d’une formation politique digne de ses ambitions. Car peut -on vraiment remporter une élection présidentielle avec seulement l’aide de quelques forces supplétives et sans aucun soutien clair et manifeste du président sortant ?

A deux ans seulement de la sortie définitive d’ATT, de nombreux Maliens s’interrogent : le troisième essai du " kankélétigui ", cette personnalité politique  jouissant de préjugés si favorables, sera-t-il enfin le bon ? La réponse appartient plus sûrement à Dieu, mais il apparaît sans aucun doute  comme " le meilleur candidat du peuple capable aux yeux d’une opinion désabusée, frustrée, trahie par les dix ans du pouvoir d’ATT, de donner à notre pays meurtri et exsangue, la véritable place qu’il mérite dans le concert des nations émergentes ", martèle un de ses admirateurs visiblement séduit par l’esprit de paix , de tolérance et le " sens de l’Etat " de celui qui permit en 2002-alors à la tête de la fameuse coalition Espoir 2002-au processus électoral d’arriver à son terme.

Nombreux sont encore les Maliens qui pensent encore en leur " intime conviction " qu’il fut le grand gagnant du premier tour, mais que cette victoire lui a été inexplicablement volée. Mais çà c’est désormais de l’histoire ancienne. Il est privé aujourd’hui de l’importante manne financière qu’il possédait en 2002, plus la " fuite des âmes sèches du parti ".

Battre le candidat d’ATT et d’Alpha !

 IBK a-t-il réellement les chances de battre le candidat d’ATT ? Si les trois partis-phares (Adema, Urd, Rpm) décidaient de soutenir sa candidature (tout au moins au second tour) il est clair que sa victoire serait " imparable ". Mais voilà un scénario qui relève plus davantage de la science-fiction à cause de légendaires inimitiés et rivalités personnelles qui minent la solidité de ces formations. Devant l’état si " pathétique " de sa formation, certains démocrates parmi les plus avisés, c’est -à dire tous ceux qui pensent réellement qu’un " autre Mali est possible " ne se font guère d’illusions sur l’extrême difficulté de son combat devant cette redoutable machine qui se mettra en marche pour pulvériser la puissance de frappe du RPM, une formation qui, en plus des avatars déjà existants, doit encore compter —et c’est cela le pire—avec les désertions, les doubles jeux, les ventes de soi et la grande braderie des convictions.

La solution, aux yeux de ses partisans, est de se remettre en cause et de repenser plus sérieusement à de nouvelles stratégies de conquête pour une victoire incontournable en 2012. Cela passera inéluctablement par une alliance avec l’Adema. C’est tout au moins la seule possibilité qui pourrait s’offrir à lui. A la lumière donc des vieux antécédents, une fusion – piège avec l’Adema n’est probablement pas à l’ordre du jour au sein des tisserands. Cela est d’autant moins inopportun que certains de ses amis redoutent de facto, les dures et inévitables querelles de leadership qui seront fatales à la cohésion de ce groupe.

IBK : le destin d’un sauveur !

La naissance du PDES va-t-elle bouleverser la carte politique de notre pays ? Une chose est sûre, même si on rééditait le terrible coup de 2002—-comme il semble se dessiner déjà sous nos yeux— les électeurs, dans leur majorité, sauront toujours faire la " différence " entre les élections de proximité qui restent éminemment locales et le choix d’un candidat à la magistrature suprême. Dans ce registre, les critères mis en avant par les électeurs dépassent largement les simples calculs égoïstes et partisans.

Ce leader politique de premier ordre incarne cependant de nombreuses contradictions. En 2002 il était à la tête d’une puissante coalition qui assura au second tour une victoire électorale à ATT contre le candidat " officiel " de son ancienne formation (un parti qu’il quitta d’ailleurs avec fracas et panache). Ces  trois principales formations du pays reposant sur un même socle idéologique ont, depuis le 17 juillet dernier, un adversaire de taille ( la grosse nébuleuse  transformée en parti politique). Sa seule et unique Stratégie : le débauchage systématique de leurs militants contre espèces sonnantes et trébuchantes, cela se traduit concrètement à Ségou par " un sac de riz et 50000 FCFA " selon un confrère de la place. Une union Adema -PDES éliminerait imparablement IBK de la course. Un scénario très inquiétant car dans un paysage politique et social caractérisé par un chômage endémique des jeunes et pour lesquels tout ce qui brille est de l’or, il y’a vraiment de quoi pavoiser …..

Bacary Camara

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