Parenthèse : Echiquier politique malien Une alliance C.n.i.d – P.d.e.s en 2012 ?

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A quelques mois d’une élection aussi cruciale que celle de 2012, la sévère rivalité existant entre l’Adema et l’U.r.d pourrait bien profiter à des formations  périphériques comme le C.n.i.d, dont l’une des premières priorités -selon une source proche du parti est de renforcer par tous les moyens l’unité de ses  structures sur l’ensemble du territoire national.

Les thuriféraires du P.d.e.s ne sont jamais à court de ,,, pour vanter les mérites du président ATT, dont le mandat prendra fin dans deux ans, tout au moins en théorie. Alors, pour perpétuer le bilan de celui que tout le monde considère là-bas comme le mentor idéal, le visionnaire ou le bâtisseur (c’est selon …..), ses "fidèles" ou tous ceux qui appartiennent à la galaxie ATT, se démènent partout comme de beaux diables pour gagner cette violente, terrible bataille de la succession.

Comme vous le savez, la politique étant bien évidemment "l’art du massacre", Ahmed Diane Séméga et ses hommes ne reculeront devant rien pour pouvoir accomplir cette ambition. Quand on sait qu’ils n’ont pas beaucoup de choix, la stratégie mise en place est assez claire. Il s’agit d’affaiblir, de diviser, ou de créer la confusion, la zizanie dans les esprits -sur fond de manipulation rondement menée—-en vue d’affaiblir les principaux partis du pays. Cette politique de division des partis a bien commencé sous le régime d’Alpha dont  l’exemple le plus emblématique reste celui du P.d.p.

Le C.n.i.d, arrivé troisième lors des élections présidentielles de 92, ne sera guerre épargné par cette saignée de militants partis vers d’autres chapelles. Mais, en dépit de toutes ces vicissitudes, cette formation dirigée depuis sa création par Me Mountaga Tall, est bien devenue au fil des ans comme un roseau, c’est-à-dire qu’elle se plie sans jamais se casser.

Absent de la scène politique pendant au moins cinq ans, elle réussit, lors des élections municipales de 2002,  à obtenir le même nombre de conseillers que son rival éternel, l’Adema. Il faut noter cependant que certains acteurs-clés de ses succès électoraux du parti ont bien longtemps tourné casaque à cause, disent-ils, des divergences fondamentales avec le fondateur du parti du soleil levant, un soleil qui devient pourtant "spectral"  à cause de nombreux avatars liés surtout au développement et à la promotion de la démocratie malienne.

 

N’Diaye Ba et quelques uns de ses obligés !

Du coup, de nombreux Maliens s’intéressent à l’avenir politique de Me Tall, dont le parti n’a été nullement affecté par le départ de N’Diaye Ba et quelques uns de ses obligés vers le parti "présidentiel" car, c’est en réalité l’aile la plus "intellectualiste" du parti qui est partie sans coup férir. Le ver était depuis longtemps dans le fruit et le ministre N’Diaye Ba, qui se cherchait un avenir, a sans doute pris les devants.

 Pour éviter une humiliation certaine qui se profilait à l’horizon car, contrairement à certaines rumeurs, Me Tall contrôle parfaitement bien toutes les structures de sa formation, dont l’un des talons d’Achille, il faut le reconnaître, reste sa faiblesse de communication, parce que se limitant spécifiquement à la multiplication de conférences de presse sporadiques sur tel ou tel événement politique majeur.

 Savez- vous que cette formation est la première à aller sur la toile mondiale, mais ne demandez pas aux internautes ce qu’il pense d’un tel site car, faute d’alimentation, il a tout simplement disparu. Aucun document n’existe sur le parti dans lequel le militant lambda peut bien connaître sa particularité par rapport à l’A.de.ma, à l’U.r.d ou au R.p.m (ces trois formations n’ont, en réalité, aucune différence idéologique et possèdent les mêmes "trésors de guerre" amassés pendant le  court "règne" des Konaré).

Comme l’Adema, le principal danger qui guette aussi Me Tall demeure indiscutablement cette grosse nébuleuse du P.d.e.s, dont l’unique raison d’être est et sera, jusqu’au sprint final, le débauchage systématique des militants des autres partis. Pourquoi Ahmed Diane et ses "camarades" n’ont pas lancé leur formation avant les élections municipales ? Ce qui aurait pu au moins donner une bonne visibilité sur les forces et faiblesses d’un parti qui, quoi qu’on dise,  ne sera pas exempt de "secousses telluriques " au lendemain d’un remaniement ministériel  longtemps annoncé et toujours repoussé.

 

Les chances de Me Tall  de succéder à ATT !

Pour de nombreux observateurs politiques, il va sans dire que Me Tall n’a aucune chance de succéder à ATT, à cause notamment de la faiblesse intrinsèque de son parti, mais aussi des alliances de circonstance qui pourront se mettre subrepticement en place, en vue de l’écarter définitivement du peloton de tête. Une certaine opinion garde encore des souvenirs amers d’une blessure non encore cicatrisée lors de sa confrontation avec Dioncounda Traoré, porté par une confortable majorité (A.de.ma- U.r.d) pour la succession d’IBK au perchoir, Place de la République.

A-t-on vraiment pardonné au sein du parti cette "incartade" au leader historique du C.n.i.d, quand on sait que ces formations ont jeté ensemble les bases de l’A.d.p, la puissante alliance qui a porté le président ATT au pouvoir, avec cependant un taux de participation parmi les plus faibles du Continent ? A quelques mois d’une élection aussi cruciale que celle de 2012, la sévère rivalité existant entre l’Adema et l’U.r.d pourrait bien profiter à des formations  périphériques comme le C.n.i.d, dont l’une des premières priorités -selon une source proche du parti – est de renforcer, par tous les moyens, l’unité de ses  structures sur l’ensemble du territoire national.

Si l’Adema et l’U.r.d réussissent à " survivre " de la terrible bataille des primaires qui s’annonce, ils auront forcément besoin de quelques " forces d’appoint " pour pouvoir conserver leur suprématie au sein de l’électorat politique traditionnellement volatile et capricieux.

 Mais quand on sait également que malgré la dégringolade électorale de son parti, I.b.k reste toujours en embuscade et que de plus en plus de Maliens semblent bien se moquer du "fait partisan", alors, du coup, toutes les spéculations sont permises. Comme d’ailleurs une possible alliance C.n.i.d – P.d.e.s, pour battre le candidat de l’une des deux formations arrivées encore en  tête du peloton, pendant les dernières municipales, autrement dit le seul et meilleur baromètre pour juger de la force d’implantation ou de vitalité d’un parti sur l’échiquier national.

 

Bacary Camara, Journaliste !

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