A en croire l’analyse faite par le PARENA dans son document intitulé ” IBK, sept mois après : Le Mali dans l’impasse “, la situation au Nord du Mali se détériore dangereusement. Plusieurs dizaines de Maliens y sont morts entre février et mars dernier. Une dizaine de personnes ont été enlevées pendant la même période. Le retour des jihadistes, la recrudescence des attaques à la roquette, l’explosion de mines anti-personnel dans plusieurs secteurs, la découverte de grenades et de près de 6 (six) tonnes de produits chimiques entrant dans la composition d’explosifs et les vives tensions intercommunautaires démontrent à suffisance que la situation au septentrion doit demeurer la priorité des priorités.
Pour les responsables du parti du bélier blanc, comme si les nouvelles autorités n’étaient pas conscientes du tableau décrit ci-dessus, le processus politique de dialogue et de réconciliation est dans une impasse incompréhensible.
Les ” éléments de la feuille de route” remis par le Gouvernement à la délégation du Conseil de Sécurité, en février dernier, souligne Tiébilé Dramé, prévoient l’ouverture du dialogue inclusif au plus tôt en octobre 2014! Au vu de la gravité de la situation, les “ activités préparatoires” programmées par le ministère de la Réconciliation et des régions du Nord apparaissent comme des manœuvres dilatoires aux conséquences imprévisibles.
Absence de vision et de stratégie
“Avons-nous besoin que la communauté internationale nous dise ce qu’il faut faire s’agissant de l’intérêt de notre pays? Pourquoi prêtons-nous le flanc à cette humiliation supplémentaire? Pourquoi le président n’a-t-il pas engagé le dialogue au terme des 60 jours qui ont suivi la formation du gouvernement, conformément à l’Accord de Ouagadougou qui réaffirme l’intégrité du territoire, l’unité nationale et la forme laïque et républicaine de l’Etat? Un accord qui prévoit le cantonnement et le désarmement des groupes armés. Pourquoi n’engage t-il pas le dialogue pour récupérer Kidal, redéployer l’Administration et l’Armée, et stabiliser le Nord ? “, s’interrogent les cadres du PARENA
Avant d’ajouter que l’absence de vision et de stratégie sur la question principale du pays est patente. De déclarations contradictoires en propos ambigus, soulignent les premiers responsables du parti du bélier blanc, les autorités maliennes manquent de ligne directrice dans la gestion du Nord : un jour ” on nous oblige à négocier… “, le lendemain, ” nous sommes prêts à négocier “, tantôt par l’entremise de l’Algérie, tantôt avec les bons offices du Maroc, le tout en remettant en cause la médiation de la CEDEAO!
Atermoiements et tergiversations
Pendant sept mois, le président, le gouvernement et le ministre de la Réconciliation et des régions du Nord ont agi comme si la question du Nord n’était pas une urgente priorité. Leur action a été marquée par trop d’indécisions là où une direction claire et ferme était indispensable dès les débuts du quinquennat. “Les atermoiements et les tergiversations ont conduit au pourrissement de la situation et ouvrent la voie à une radicalisation préjudiciable à la cohésion nationale “. Et le PARENA de condamner les propos qui sous-tendent la création du FORES (Forum des ressortissants du sud). Il s’étonne que ni la présidence de la République, ni le gouvernement, ni l’Assemblée Nationale, ni le RPM ne se soient démarqués/désolidarisés des propos aussi dangereux pour l’unité nationale tenus par un député du parti majoritaire.
Le Mali bloqué
Le PARENA constate que, sept mois après l’investiture d’IBK, le pays est bloqué : le dialogue politique avec les groupes du Nord en vue de récupérer Kidal est dans l’impasse, un marasme économique et financier s’est installé, les ménages souffrent, la famille du président s’est emparée de l’appareil d’Etat, les affaires d’argent, les excès et les dépenses de prestige se multiplient.
Desserrer l’étau de la famille
Le PARENA recommande : l’instauration d’une gouvernance moderne et prévisible, le desserrement de l’étau de la famille sur l’Etat, la relance du processus politique de récupération de Kidal, l’adoption de mesures pour soulager les ménages, la relance de l’économie nationale, l’annulation de l’achat du nouvel avion présidentiel, le respect de l’obligation constitutionnelle faite au Premier ministre et aux ministres de déclarer leurs biens, le respect de l’obligation de transparence faite au président de la République de s’expliquer devant le peuple sur ses relations avec les hommes d’affaires étrangers et sur les dépenses de prestige.
Remettre le Mali sur les rails
Le parti du bélier blanc appelle les forces politiques, économiques, sociales et culturelles du pays, la société civile et les leaders d’opinion conjuguer leurs efforts pour «stopper la dérive actuelle et remettre le Mali sur les rails».
Bruno D SEGBEDJI