Parena – Gouvernement :Alliés hier, opposés aujourd’hui

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Après avoir affirmé, sans détour, son ancrage dans l’opposition parlementaire à l’Assemblée nationale, le Parti pour la reconnaissance nationale (Parena) de Tiébilé Dramé reprend de l’initiative. Depuis quelque temps, son comité directeur formule ses critiques mais aussi ses suggestions, sur des questions d’intérêt national. Hier, c’était un mémorandum sur les terres à l’Office du Niger.
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rnAujourd’hui, c’est le drame survenu le 21 février 2011 au Stade Omnisports Modibo Keïta, lors de la célébration du Maouloud. S’y ajoute l’incendie qui a ravagé il la semaine dernière un dépôt illégal d’hydrocarbures à Sébéninkoro. Le Parena fustige le gouvernement dirigé par l’inspecteur général de police, Modibo Sidibé. Dans le communiqué rendu public le 25 février dernier ‘’en appelle à la responsabilité du gouvernement de sa capacité d’anticipation pour épargner au pays d’autres tragédies similaires.’’  ‘’La sécurité des Maliens exige que soit mis fin au laxisme et au laisser- aller dans les lieux de rassemblement dans les quartiers et sur les routes. La sécurité des Maliens exige une politique de rigueur et une lutte permanente contre l’infraction.’’, peut-on lire dans le même communiqué qui préconise par ailleurs un train de mesures qui pourrait    éviter que de tels drames se reproduisent. Il s’agit de l’élaboration d’un plan de prévention de risques lors des manifestations de masse (meetings politiques, rencontres sportives, concerts, rassemblements religieux), la révision urgente du plan d’installation des stations-service de manière à les éloigner le plus possible des lieux d’habitation et des stades, le traque et le démantèlement de tous les dépôts non autorisés de carburant, le respect de la réglementation relative à l’entrée et à la circulation des gros porteurs dans les agglomérations. Faut-il rappeler que le Parena est l’un des rares partis politiques sur l’échiquier politique national à se distinguer par la pertinence de ses déclarations, ses initiatives sur des sujets d’intérêt national, voire international. Ce parti qui s’est inscrit depuis 2007 dans l’opposition républicaine s’est démarqué de l’action gouvernementale après avoir été un allié stratégique du gouvernement tout au long du 1er mandat du président Amadou Toumani Touré.

Dans l’hebdomadaire parisien, Jeune Afrique N° 2414 du 15 au 21 Avril 2007, le président ATT, candidat à sa propre succession, se disait être surpris par certaines déclarations. En réponse à la question de notre confrère ‘’Les quelles ?’’, ATT répond sans ambages.  ‘’ Celles de Tiébilé, par exemple, qui affirme être victime d’une cabale orchestrée par mon Premier ministre et moi même. A l’issue du Sommet Afrique- France, qui s’est tenu à Bamako, en décembre 2005, et dont l’organisation avait été confiée à Tiébilé Dramé, le gouvernement croulait sous les impayés. Le Vérificateur de la République a demandé à entendre le principal responsable. Sans me consulter.

Et, c’est normal, car cela relève de ses attributions. Jusqu’à preuve du contraire, Tiébilé Dramé n’a été accusé de rien. Il est venu me voir pour savoir qui avait donné l’ordre de le convoquer. Ce n’était pas moi, mais je ne vais tout de même pas me défausser sur un subalterne. J’en ai donc assumé la responsabilité. Il en a, semble- t-il, pris ombrage, et je le déplore. En plus d’être un ami, un partenaire de longue date (il a été son ministre des Affaires étrangères entre 1991 et 1992, NDLR), Tiébilé Dramé est le gendre de mon prédécesseur, le professeur Alpha Oumar Konaré, auquel je voue un profond respect. Je n’avais donc aucune raison de lui faire du tort. D’ailleurs, en quoi Tiébilé serait-il une menace pour ma réélection (en 2002, il a réalisé un peu plus de 4% de suffrages au premier tour, NDLR) ? De toute évidence, il a perdu son sang-froid. Soumeylou Boubèye Maïga, qui a présidé l’Organisation du sommet de la Cen- Sad (Communauté des Etats Sahélo – Sahariens) en mai 2004, a été soumis au même processus. Il avait été entendu par le Vérificateur de la République. Il n’a pas crié, pour autant, à la cabale judiciaire’’
rnDans un Etat qui se veut démocratique comme le nôtre, la démarche du parti du bélier blanc a le mérite d’enrichir le débat démocratique en faisant des propositions qui paraissent indispensables aux yeux de ses responsables dans la construction d’un Mali stable et prospère. Mais dans un pays où toute critique n’est pas la bienvenue, le Parena a du chemin à faire. Comme le dit un adage populaire, le temps est le meilleur juge.
rnChiaka Doumbia
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