L’ancien Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré, Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK pour ses inconditionnels a en vingt-six (26) ans occupé successivement tous les postes juteux pour enfin se hisser à la magistrature suprême, en 2013. L’homme que les militants de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) puis du Rassemblement Pour le Mali appelaient affectueusement «Kankélétigui» (celui qui tient parole) serait tout sauf un Kankélétigui. Venons-en aux faits.
Quand IBK a été limogé de la primature, en 2000, il s’est fait passer pour une victime du régime Alpha Oumar Konaré. Dès lors, les Maliens en général hostiles à l’injustice commencèrent à le fréquenter.
Le Miniankè de naissance à Koutiala devient alors populaire par sa générosité et politique bien ancrés auprès de sa population. Ses amis qui avaient comme lui quitté l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ), en 2000, fondent le parti politique le Rassemblement Pour le Mali (RPM), en 2001, et le nomme président.
Avec le RPM, le mot Kankélétigui pris la dimension d’une devise remplaçant son prénom. Des militants rpmistes se battent sur le terrain pour implanter le parti et convaincre les Maliens d’y adhérer. Ce travail d’implantation du parti a été entrepris et gagné par des mécènes militants.
Le RPM devient alors grand et s’impose sur une bonne partie du territoire. Aux législatives de 2002, le parti des tisserands se taille la part du lion avec une majorité parlementaire de 116 députés au départ pour ensuite la perdre avant la fin de la législature. Le Kankélétigui ne tenait plus parole à sa majorité.
‘’Espoir 2002’’ éclate, maître Mountaga Tall et Choguel Kokalla Maïga quittent le navire IBK pour rejoindre celui du héros du 26 mars (ATT). L’année 2007 sera celle de la chute du Kankélégui.IBK est élu simple député en commune IV, il perd tout son pouvoir.
Une bonne partie des militants de son Rassemblement rejoint le Mouvement Citoyen ou le Parti pour le développement économique et social (PDES) du général président Amadou Toumani Touré. Malheureux candidat à l’élection présidentielle de 2002 et 2007, IBK sera élu député. Président de l’Assemblée nationale (2002) et 2 007 député.
Pour prétendre à la magistrature suprême, il fallait le 22 mars 2012. C’est le héros du 22 mars qui a fait d’Ibrahim Boubacar Kéita président de la République. Mais avant ses hommes de main faisaient le va-et-vient entre Bamako et Kati. Plusieurs rencontres eurent lieu entre le général du 22 mars (Amadou Haya Sanogo) et le Kankélétigui dont la finalité était d’avoir la présidence. Elu président de la République, il prêta serment, le 04 aout 2013, et arrête le général Amadou Haya Sanogo, le 27 novembre 2013.
En 2013, son directeur de campagne était Abdoulaye Idrissa Maïga. Les deux campagnes présidentielles (premier et second tour) ont été concluantes. La campagne présidentielle de 2018 est dirigée par procuration par Bocary Tréta, un des fondateurs du RPM, sans sous ni caisse. Et réellement par le ministre Boubou Cissé, Karim Keïta, Boubacar Keïta.
Dans sa gestion quotidienne des affaires à Koulouba, il a trahi tout le monde. A commencer par ceux-là même avec lesquels il a créé Alternance 2000 et des fondateurs du RPM. Par la suite, il a trahi ceux qui l’on soutenu au second tour, en 2013, contre Soumaïla Cissé. Dans ce lot, on peut citer Moussa Mara, les anciens ministres Mountaga Tall, Dramané Dembélé, Mohamed Ali Bathily, Choguel K. Maïga, Moussa Sinko Coulibaly, Mamadou Igor Diarra. A cette liste, on pourrait ajouter les anciens PDG de la CMDT: Kalka Sanogo, Modibo Koné.
IBK a trahi tout ce beau monde avant de se porter en victime expiatoire auprès du peuple. Il joue cette comédie en laissant couler des larmes qui ne laissent personne indifférent.
Safounè KOUMBA