Par acquit de conscience :Le réveil tardif d’ATT

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Le réveil tardif de mon cousin haut perché est révoltant. Après deux mandats successifs, c’est seulement à quelques mois d’une fin de partie qu’il estime devoir dire aux membres du nouveau gouvernement : «Je serai très exigeant envers vous dans le cadre de l’accomplissement de vos missions». Preuve qu’il ne l’a jamais été.

Les propos tenus par ATT samedi 9 avril au cours de ce qu’il a lui-même appelé une causerie, c’était pourtant la rentrée gouvernementale ou le premier conseil pour le nouveau gouvernement, étaient révoltants. Parce que le cousin ne se prenait pas au sérieux. Et ce n’est que maintenant qu’il se rend compte que le Mali ne tourne pas rond. Franchement, comme le disent nos voisins, ATT a tiré à terre. Tout ce qu’il a pu dire est d’un cynisme qui ne dit pas son nom.

Revisitons les propos du cousin haut perché. « Beaucoup de Maliens ne savent pas qu’en prenant un litre d’essence ordinaire ou super à x prix, il y a un manque à gagner parce ce que c’est l’Etat qui prend le reste ». On peut comprendre la haine viscérale du cousin envers celui qu’il a lui-même choisi comme vérificateur général de la république, en toute conscience, mais c’est aberrant de faire croire au Malien que son argent n’est pas son argent. Il y a là une confusion des genres, cher cousin. L’Etat ce n’est pas toi, mais bien ceux que tu appelles les Maliens.

Cette première aberration levée, intéressons-nous à la lenteur congénitale à l’administration malienne. ATT a reconnu qu’il n’a rien pu faire pour la bannir de nos services publics. Mais il estime devoir le faire maintenant et se dédit aussitôt en affirmant que le temps est compté. C’est un aveu d’impuissance. Il y a également une certaine complicité coupable. En effet, le cousin haut perché reconnaît que la lenteur administrative est à l’origine des récents incidents à Koulikoro, consécutivement au démarrage des travaux de voirie de cette ville ; il ne dit pas si des sanctions ont été prises à l’encontre des responsables de cet état de fait. N’en doutez pas, il n’y a pas eu de sanctions.

Pour mémoire, je vous disais dans ces mêmes colonnes, qu’en dehors du ciment et du bitume, le cousin n’a rien apporté au Malien sur un plan civique et moral. Il l’a corroboré samedi dernier quand il a soutenu que certains directeurs administratifs et financiers ne font pas correctement leur travail. Traduisez : ils sont passés maîtres dans l’art de la corruption. Lui le sait mais n’a rien pu contre, messieurs les ministres faîtes quelque chose. D’autant dire que la guerre est d’avance perdue car lui-même s’évertue à reconnaître une certaine dignité aux prédateurs de nos deniers publics, au nom de la justice qu’il sait malade et téléguidée.

Le comble de l’ironie est dans ces propos : je vous demande de ne pas céder au trafic d’influence qui est le sport favori de certaines personnes à la recherche de leurs intérêts personnels. Mais qui sont ces imposteurs ? En tout cas, s’ils ne sont pas des protégés des plus hautes autorités, ils se prévalent de leur protection. Dans l’un comme l’autre cas, cette race d’escrocs côtoie mon cousin tous les jours. Qui est dupe ?

En définitive, mon cousin haut perché sait tout mais n’a rien pu faire. Et le reconnaître en cette fin de mandat est d’autant plus révoltant que ça met à nu toute la légèreté d’un règne.

Issiaka Sissoko

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