PANAFRIK : Un court métrage

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La vie de cette formation politique, créée il y a juste un an, par un groupes de jeunes, n’aura duré que le temps d’une élection présidentielle. Il vient en effet de se fondre dans les Fare celles de Modibo Sidibé.

 

 

C’aurait été dans le domaine cinématographique, la vie de ce parti, conduit par le jeune Alhousseini Abba Maïga, serait un court métrage, tant elle aura été éphémère. Créé de manière, peut-on dire, circonstancielle à la veille de la présidentielle de juillet-août 2013, le Panafrik vient de se faire absorber par les Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare) de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé. D’ailleurs, à la faveur du 1er congrès ordinaire qui a aussi consacré la matérialisation de cette fusion, Alhousseini Abba Maïga, président du Panafrik, s’est vu promouvoir au poste de 4ème vice-président des Fare. «Désormais, Panafrik et Fare ne font plus qu’un seul», a en substance lancé  M. Maïga lors du congrès des Bleus, le week-end dernier.

 

 

Le désormais ex-président de l’ex-parti panafricain dit avoir à présent pris conscience de ses limites, mais reste déterminé à relever le défi. D’où cette volonté de se fondre dans les Fare avec qui lui et les siens entendent donner ce qu’il appelle une nouvelle identité à la démocratie malienne. «Avec un positionnement politique qui ne souffre d’aucune ambiguïté, nous dénoncerons les abus et les dérives», promet-il, comme pour donner le ton de son appartenance à l’opposition que sa nouvelle trouvaille a décidé d’animer avec d’autres. Seulement, de l’avis de beaucoup d’observateurs de la scène politique de notre pays, ce nouveau positionnement de M. Maïga bénéficie de peu de crédit.

 

 

 

D’aucuns estiment du reste qu’il ressemble beaucoup plus à une expression de sa frustration pour n’avoir pas eu sa part du «gâteau» lors du partage. Les Maliens se souviennent en effet que, candidat malheureux à la dernière élection du président de la République, Alhousseini Abba Maïga, était de ceux-là qui ont décidé de soutenir le candidat Ibrahim Boubacar Keïta qui l’a emporté au second tour face à Soumaïla Cissé de l’URD. «C’est un jeune qui n’a pas de conviction», confie un observateur. Que doit-on reprocher à ce désormais responsable des Fare de M. Sidibé si le président IBK a vite fait de fausser les calculs des uns et des autres en fixant le cap dès les premières heures de son élection ?

 

 

Le Mali, disait-il, ne saurait être un gâteau à partager. Même s’il s’est révélé plus tard que «Le gâteau Mali» a été bel et bien partagé, mais entre quelques uns de l’entourage immédiat du prince du jour. A quoi bon alors rester  dans une mouvance présidentielle si on n’a rien à y gagner ? Là où il y a lieu de saluer l’opportunité de telle fusion absorption,  c’est qu’elle contribue à rendre beaucoup plus lisible la scène politique nationale, car notre pays a aujourd’hui tout intérêt à aller vers des grands ensembles politiques. Malheureusement, aucune conviction politique ne sous-tend le plus souvent ces regroupements qui éclatent ainsi au gré des intérêts de leurs leaders. Pour ainsi dire, la prostitution politique a encore de beaux jours devant elle dans notre pays.

 

 

Bakary SOGODOGO

 

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