Le projet : « Promouvoir le rôle des femmes dans le processus de réconciliation au niveau local et national » est une initiative du NDI visant à promouvoir le rôle de la femme dans le processus de réconciliation aussi bien au niveau local que national pour contribuer au retour définitif de la paix et de la stabilité nationale. C’est ainsi que le programme a porté son choix sur trois femmes leaders dans chacune des Régions du Mali et Bamako, à l’exception de Kidal, encore sous occupation. Qui étaient appuyées par un comité de plaidoyer basé à Bamako, composé de femmes reconnues pour leur expérience, sagesse et dévouement à la paix.
A cet effet, suite à l’exécution des activités du projet, la première retombée positive a été, l’avènement d’expertises féminines au sein de réseau, capables de soutenir les initiatives des femmes au niveau local afin d’augmenter leur participation dans le processus de réconciliation, de gouvernance et de leadership à travers les personnes des femmes leaders et des points focaux. Dans la foulée, il fut possible pour ces femmes leaders au sein des communautés d’entreprendre des activités de réconciliation entre les communautés. Du coup, elles ont été sollicitées par les autorités locales dans toutes les actions allant dans ce sens.
Toute évidence qui fera à Dr Badiè Hima, directeur résident du NDI au Mali que leur expérience et expertise au niveau local est désormais une réalité. Et de poursuivre en ces termes : « vous pouvez désormais être les partenaires efficaces au niveau local, à même d’interagir avec l’ensemble des institutions concernées par la consolidation de la paix». Dr Hima, a ainsi remercié le ministère de la Réconciliation Nationale pour son engagement et sa disponibilité et l’Ambassade de Grande Bretagne au Mali pour son appui qui a permis au NDI pendant 6 mois de guider les femmes leaders de l’ensemble des régions dans leurs initiatives locales.
Me Saran Kéita, présidente du REPSFECO, avant d’exprimer les attentes de son réseau aux résultats de cet atelier, a tenu à faire la genèse des conséquences fâcheuses de la crise profonde et multidimensionnelle qui a effrité la cohésion sociale au Mali. A l’en croire, cette crise s’est caractérisée par la déchirure du tissu social, l’effondrement de l’économie du pays et le déplacement de près de 400 000 personnes, obligées de se constituer comme refugiées/déplacées, et dont les ¾ sont des femmes et des enfants. S’y ajoutent, les nombreux sévices physiques et psychologiques subis par les populations restées sur place durant l’occupation. Il s’agit notamment : des viols collectifs, des lapidations-flagellations, des mariages forcés et multiples, des amputations de membres, de la restriction des libertés individuelles et collectives, et aussi de la destruction de biens publics et individuels, et du patrimoine culturel.
« Les femmes, principales victimes de cette crise, sont à l’avant-garde de la conduite du processus du dialogue et de la réconciliation entamé… » dira-t-elle. Avant d’ajouter que pour être effectif et durable, ce processus doit être inclusif et participatif, impliquant toutes les composantes de la nation. C’est donc pour contribuer à cela que le NDI et le REPSFECO ont initié ce projet. Qui se réjouissent d’accueillir pendant deux jours ces femmes leaders communautaires afin d’examiner respectivement leur parcours dans le leadership communautaire, les actions concrètes réalisées au niveau de l’ensemble des régions, l’interaction avec les structures locales et les points focaux du Réseau Paix et Sécurité, afin de formuler les messages qui serviront à la sensibilisation des populations.
A signaler que le Ministère de la Réconciliation Nationale était représenté à l’ouverture de cet atelier par son conseiller technique Mamadou Sogoba et d’autres experts.
Fatoumata Fofana