Oumar Mariko à propos de l’entrée du Parena au Gouvernement : « Les politiciens doivent éviter de paraitre comme hommes affamés »

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Deux jours après l’annonce officielle de la dissolution du groupe parlementaire Parena-Sadi, Oumar Mariko était hier face à la presse. Avec à ses côtés le président Cheick Oumar Sissoko et des députés du parti, il a déclaré que l’entrée au gouvernement du Parena ne permettait nullement de continuer à partager le même groupe parlementaire. Car en fait, il n’est plus un parti d’opposition.

C’est au cours de la conférence des présidents de l’Assemblée nationale que le secrétaire général du bureau national du parti Sadi, Dr. Oumar Mariko, a officialisé la décision de son bureau de mettre fin à sa collaboration avec le Parena à l’Assemblée nationale. Cette décision, qui était attendue par de nombreux observateurs, indique, de fait, la dissolution du groupe parlementaire Parena-Sadi.

Face à la presse hier au siège de la radio « Kayira », Oumar Mariko a expliqué que cette dissolution devait intervenir dès l’entrée du Parena au gouvernement. Cela, ajoute l’ancien président dudit groupe parlementaire, au regard des dispositions la loi N°00- 047 du 13 juillet 2000, portant statut des partis politiques d’opposition en République du Mali. « Dans un document, dit-il, le parti Sadi a clairement exprimé sa position au bureau de l’Assemblée nationale. Nous attendons sa réponse. C’est à ce dernier de prendre ses responsabilités, et de nous demander de remettre les clés ». « Nous avons formé ce groupe parlementaire avec le Parena sur des bases claires. Malgré nos divergences de vue, qui ont fait que nous ne partageons un même parti politique, en 2007 nous étions sur la même longueur d’onde sur plusieurs questions à l’Assemblée. Mieux, nous partagions des valeurs démocratiques. Mais avec la nouvelle donne, nous sommes obligés de nous séparer », a déclaré le secrétaire général du parti Sadi. Qui précise que sa formation politique a été surpris de l’entrée du Parena au gouvernement. Cependant, ajoute-t-il, nous ne regrettons pas d’avoir fait chemin ensemble au lendemain des élections législatives. Ce que nous regrettons, dira-t-il, c’est la rupture en plein chemin. A ce stade de la lutte nous avions entrepris beaucoup de choses avec les députés Parena, a-t-il ajouté.

S’agissant de l’arrivée de nouveaux députés pour la formation d’un groupe parlementaire, Oumar Mariko dira qu’aucun contact n’est entrepris à ce niveau. Nous resterons à l’Assemblée comme des députés d’opposition, et nous allons nous battre pour notre position. « Les politiciens doivent éviter de paraitre comme des hommes affamés. Nous avons un devoir vis-à-vis de nos électeurs à qui nous devons rendre des comptes », a martelé l’ancien président du groupe parlementaire Parena-Sadi.

Profitant de la tribune de cette conférence de presse, le parti Sadi a expliqué les raisons de son refus d’entrée au nouveau gouvernement. Pour lui, la feuille de route du Premier ministre sera axée sur la mise en œuvre du Programme de développement économique et social du président ATT. Or, explique-t-il, ce programme n’est pas conforme à nos orientations et à la lutte que le parti Sadi mène. Il est donc compréhensible que nous ayons refusé la main tendue du chef de l’Etat que nous saluons pour l’intérêt qu’il nous a accordé. « Notre place n’est pas dans ce gouvernement. Elle est dans l’opposition pour la défense de nos valeurs démocratiques », a assené le secrétaire général du parti Sadi.
Issa Fakaba Sissoko

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