Oumar Ibrahima Touré, non moins président de l’APR, a été désigné par ses pairs comme président de l’Alliance citoyenne pour la République et la démocratie (Acrd). Cette information a été livrée à la presse lors d’un point-presse tenu mardi 5 octobre à la Maison de presse. Cette nouvelle alliance apportera son soutien à la transition.
Durant son intervention, le président Oumar Ibrahima Touré a évoqué les raisons qui les ont conduits à créer l’Acrd, ses objectifs et ceux qui sont les membres. Pour lui, cette nouvelle alliance sera un acteur majeur de la scène politique du Mali.
A en croire Touré, conscient de la gravité de la crise multidimensionnelle qui secoue le pays depuis 2012 et de la ferme détermination de la transition à œuvrer pour le renouveau du Mali, cela doit permettre aux Maliens de se retrouver au chevet de leur pays. C’est pourquoi, dit-il, des partis politiques, associations, mouvements et organisations diverses de la scène politique et de la société civile ont, après de riches concertations, décidé de mettre en place une plateforme dénommée Alliance citoyen pour la République et la démocratie (Acrd).
«Nous constatons que depuis l’installation de la transition, il y a une volonté ferme d’aller au renouveau, ainsi que la nécessité de rassembler l’assemble des forces politiques et sociales au tour du Mali. Ce sont là ces quelques raisons qui nous ont conduit à nous mettre ensemble en mettant en place cette alliance politique pour contribuer au renouveau de notre pays», a-t-il expliqué.
Comme objectifs, il a indiqué qu’ils ont la volonté ferme de participer à la refondation du Mali avec les autres forces vives de la nation, bâtir ensemble un programme commun de gouvernance politique, socio-économique, culturelle et environnementale pour le bien être des Maliens. Aussi, il s’agira d’unir leurs forces pour participer de façon active aux prochaines échéances électorales.
«L’Acrd est composée de 5 partis politiques, 10 mouvements politiques, 225 associations et organisations et un syndicat à la date de son lancement officiel. À cela s’ajoute une plateforme partenaire dénommé Fusi-Mali, Front uni pour la sauvegarde et l’intégrité du Mali. L’Acrd va être un acteur majeur de la scène politique du Mali», a-t-il précisé.
Selon lui, son alliance a décidé de répondre à l’appel du gouvernement de la transition pour apporter sa contribution aux chantiers majeurs dont les assises nationales de la refondation, la mise en place de l’Organe unique de gestion des élections.
Par ailleurs, l’Acrd, à travers sa voix, a félicité le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga pour sa brillante intervention à la tribune des Nations Unies. Pour lui, il n’a fait qu’exprimer l’évidence, le ressenti de tous les Maliens.
«C’est une vérité crue qui dérange et qui a agacé la France, un pays partenaire. Il y a eu plusieurs réactions après dont celui de Macron, mais toutes ses réactions ne démentent pas les propos du Premier ministre parce qu’ils n’ont pas d’arguments. Par contre, nous avons constaté avec regret des réactions teintées d’insultes, de menaces, de manque de respect, de condescendance et de paternalisme. Nous pensons que ceci n’est pas normal», a-t-il regretté.
D’après lui, c’est Macron lui-même qui a dit publiquement que la France va retirer Barkhane du Mali. Et cela, sans concertation avec les autorités de la transition. Or, les deux pays sont liés par un accord de coopération sur le plan sécuritaire.
«Au moment où vous décidez d’abandonner un partenaire sans l’informer, il est tout à fait indiqué en tant que pays souverain de prendre toutes les dispositions pour notre sécurité. De voir les partenaires qui sont capables de nous aider pour assurer la sécurité de notre pays. C’est ce que le gouvernement a fait parce que c’est un gouvernement responsable. Nous soutenons le gouvernement dans cette démarche», a-t-il dit.
Cependant, il demande aux deux pays de tirer les enseignements de ce qui s’est passé. Que les autorités françaises comprennent que le Mali est un pays souverain, et il a le droit de choisir ses partenaires. « La sécurité du pays c’est d’abord les Maliens ; les autres ne viennent qu’en appoint. Entre partenaires, il peut avoir des difficultés, mais il ne s’agit pas de continuer à jeter de l’huile sur le feu. Nous devons mettre balle à terre, aller au dialogue, parler dans la courtoisie, voir les difficultés et chercher comment les appréhender», a-t-il conseillé.
Parlant de la prolongation de la durée de la transition, il dira qu’on ne peut pas aller aux élections en ignorant les problèmes du Mali. Il demande de mettre en adéquation les problèmes du Mali et les élections. À ses dires, il faut aller à des réformes, mettre en place l’organe unique des élections, tenir les assises nationales pour la refondation qui décidera s’il faut prolonger ou pas la transition. «Si les Maliens se sont mis d’accord pour un délai, la communauté internationale n’a d’autre choix que de nous accompagner. Nous avons choisi notre voie et nous allons nous assumer», a-t-il laissé entendre.
Moussa Sékou Diaby