Oumar Hammadoun Dicko lors du Conseil national du PSP: Restituez-nous les sépultures de Fily Dabo Sissoko, d'Hammadoun Dicko et de Kassim Touré

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Cette phrase a résonné dans les locaux de la Bibliothèque nationale, les samedi 24 et dimanche 25 juillet, comme le cri du cœur d’un fils éploré par la disparition tragique et prématurée d’un père, en 1964. Ce dernier, fervent compagnon de Fily Dabo Sissoko, avec Kassim Touré, n’est  autre qu’Hammadoun Dicko, le géniteur du Président du Parti pour la Solidarité et le Progrès (PSP), Oumar Hammadoun Dicko. Est-ce à dire que le temps nous donne raison, puisque nous titrions récemment: "US/RDA-PSP, la vraie fausse réconciliation?"

 

Lors de la signature de la déclaration commune de réconciliation US/RDA-PSP, le 30 mars dernier, nous étions l’un des rares organes de presse à penser à une vraie fausse réconciliation. Quatre mois après, le temps est en train de nous donner raison, surtout après la tenue du Conseil national du PSP, à la Bibliothèque nationale, les 24 et 25 juillet 2010. Le temps nous a donné raison parce que, sans le vouloir et malgré les vicissitudes de l’histoire, le Président du plus vieux parti politique du Mali, Oumar Hammadoun Dicko a mis les pieds dans le plat en ces termes: "Restituez-nous les sépultures de Fily Dabo Sissoko, d’Hammadoun Dicko et de Kassim Touré. Nos familles ont besoin de leurs restes pour leur rendre un hommage et organiser les funérailles qui siéent à leur rang".

A travers cette déclaration, c’est l’US-RDA qui est visée. En clair, il ne peut y avoir de réconciliation sans vérité. Le pardon, maintes fois réaffirmé du PSP, n’est que du bout des lèvres. Dans les cœurs et les esprits des descendants du trio, lâchement assassiné dans le grand désert du Nord-Mali, tant que la lumière n’est pas faite sur ces disparitions, cela n’ira pas. Malgré tout, le discours officiel du PSP donne l’impression d’une véritable réconciliation. Jugez-en par vous-mêmes: "C’est l’année 2010, année du Cinquantenaire de notre indépendance, dont nous sommes acteurs au premier chef. Le Cinquantenaire doit être chacun pour nous un moment de commémoration, de réflexion, de partage, de communion, de réconciliation et de projection dans l’avenir. C’est cela le Cinquantenaire. Un devoir de génération, un devoir de mémoire", dixit Dicko.

Le rassemblement initié par les héritiers de Fily Dabo Sissoko n’a laissé personne indifférent durant deux jours. Le premier, samedi, était une journée de réflexion sur les enjeux de 2012, date retenue pour les prochaines élections générales. Les héritiers de Fily Dabo s’étaient réunis pour affronter ces nouveaux défis, en vue de consolider l’ancrage du parti et trouver le chemin d’une grande victoire. "Ces élections, a affirmé M. Dicko, vont constituer, sans nul doute, un véritable test grandeur nature pour le PSP. Nous devons les envisager avec détermination, courage, réalisme et méthode".

La journée de dimanche marquera à jamais les esprits. Ceux-ci ont été édifiés sur les circonstances exactes  de la mort, dans des conditions inhumaines, effroyables et atroces, de Fily Dabo Sissoko, d’Hammadoun Dicko et de Kassim Touré. Du profane jusqu’au plus endurci dans les idéaux légués par le trio martyr, en passant par le nouvel adhérent, tous ont partagé des moments d’émotion et de consternation, lors du déroulement de ce film d’horreur, relaté par le Président du parti. Les plus heureux parmi l’assistance se trouvaient être les plus assoiffés de vérité.

Comme dans un mauvais rêve, Oumar Hammadoun Dicko sursautait et écarquillait les yeux sans cesse. Hélas, ce n’était pas un cauchemar, mais bien la réalité sur l’assassinat de Fily Dabo, Hamadoun et Kassim. L’épisode le plus spectaculaire d’un long martyre dont le dossier exhaustif reste à rétablir. Le seul péché du trio du PSP, d’après le Président Dicko, était que ces hommes ne manquaient ni d’imagination, ni de générosité, ni d’audace pour imaginer une autre société, plus humaine et plus juste que celle dans laquelle ils avaient vécu eux-mêmes. "Ils nous ont donné le meilleur d’eux-mêmes dans les principes démocratiques et républicains qu’ils proclamaient", a-t-il renchéri fièrement, pour conclure: "l’histoire nous a donné raison aujourd’hui".

Freddy Matar SYLLA

 

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