Peu à peu, la crise se dénoue au Mali. Elle cède, de plus en plus, le pas à une volonté bien affichée d’organiser des élections générales, dès la première semaine du mois de juillet 2013. Cela est une certitude pour le ministre en charge de l’administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire, le Colonel Moussa Sinko Coulibaly. Une information donnée par lui-même, lors d’une conférence de presse le 14 février dernier, qui pourrait apporter de l’eau au moulin des hommes politiques longtemps sevrés de compétition.
C’était le jeudi dernier au Gouvernorat du District de Bamako. Le Ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, le Colonel Moussa S.Coulibaly était face aux journalistes pour leur annoncer les dates retenues pour l’organisation des élections présidentielles et législatives au Mali. Elles se tiendront à partir du premier dimanche du mois de juillet 2013.Un coup d’œil furtif sur le calendrier de l’année en cours et l’on notera : dimanche 7 juillet pour le 1er tour des élections présidentielles. Deux semaines plus tard (21 juillet) pour le deuxième tour, s’il ya lieu.
Confiant comme un Tiger Woods
Les hommes politiques longtemps sevrés de joutes électorales, ne peuvent pas rester indifférents à l’annonce des dates retenues pour doter notre pays d’institutions issues de l’expression de la volonté populaire. Au contraire, la plupart d’entre eux se trouvaient aux anges. En effet, le ministre Coulibaly se veut plus que jamais sûr. Confiant même à l’image d’un Tiger Woods qui toujours entre au jeu de Golf pour gagner. Cette confiance que veut incarner Monsieur le ministre pourrait-elle servir au peuple malien comme les premières clefs du succès après la génuflexion imposée au Mali de longs mois durant ? Nous oserons bien le croire.
Un bon signe caractérisé par une conviction sans nom qui ne tiendrait pas des contraintes ou encore d’autres paramètres naturels et pourraient empêcher la tenue des élections aux dates annoncées par le Ministre en charge de les organiser. Encore, un autre bon signe pour le ministre Coulibaly qui prend le peuple malien à témoin, embouchant cette fois ci la même trompette que le Président de la République par intérim (Dioncounda TRAORE) lorsque ce dernier affirmait, il ya quelques mois que le délai de la fin du mois de juillet 2013, était bien tenable.
Les élections se dérouleront au mois de juillet. « Ce délai peut-être respecté », a-t-il souligné. Il également fixer les hommes politiques sur un calendrier qui convoquera le collège électoral pour le mois de mai. Au cours de ladite conférence, il s’est réjoui du « cadre de concertation avec les partis politiques, la société civile, les partenaires techniques et financiers qui nous a permis de tracer une ligne de conduite qui nous conduira aux élections », a-t-il précisé. Pour lui, à ce jour toutes les conditions sont réunies pour la tenue des élections crédibles, libres et transparentes.
Question du fichier électoral
Les échanges ont porté 1heure durant sur le fichier électoral, la carte Nina, le retour de l’administration dans les régions du nord du Mali. Une occasion pour le Ministre Coulibaly de réaffirmer la possibilité de tenir les élections présidentielles et législatives avant la fin du mois de juillet 2013 sur ‘’toute l’étendue’’ du territoire malien.
« La question relative au fichier est définitivement réglée, le gouvernement a approuvé l’innovation majeure d’une Carte Nationale d’Identification dont le socle sera l’attribution à chacun des Maliens une carte NINA » (Numéro d’Identification Nationale), a-t-il indiqué. Ces cartes sont établies à partir du dernier recensement RAVEC qui se poursuit, aujourd’hui encore. Le coût maximal est estimé à 1500 FCFA. Il va encore plus loin en précisant exactement les dates envisagées pour les scrutins qui pointent à l’horizon
Participation de la région de Kidal
Pour plusieurs observateurs, la tenue des élections incontestables est le seul et unique moyen pour le retour effectif à l’ordre constitutionnel, de recoudre le tissu social et de mettre définitivement fin à cette crise sociopolitique au Mali. De ce fait, la question qui taraude toutes les consciences demeure la participation de la région de Kidal. A l’heure actuelle, elle est inaccessible aux militaires maliens.
Mais aussi de Tombouctou et Gao en raison de la situation sécuritaire préoccupante. Sur ce point, le ministre Moussa Sinko Coulibaly dira que les élections se tiendront sur toute l’entendue du territoire sans exception. « Avec l’appui des forces maliennes et étrangères, nous allons organiser les élections sur l’ensemble du territoire pour permettre de ressouder les esprits, de ressouder les cœurs, de permettre au Mali de rester un et indivisible », a-t-il affirmé.
Le mutisme du ministre
Ce qui n’a pas été dit, c’est que la situation sécuritaire n’est pas encore propices dans plusieurs villes du Nord .Et les dates choisies par le gouvernement coïncident avec la saison hivernale dans notre pays .Il s’agit là, d’une période de l’année au cours de laquelle les populations rurales vont plus aux champs pour retourner la terre qui ne ment pas que d’aller voter pour un homme politique toujours à retourner sa veste une fois au perchoir.
Le ministre Coulibaly ne mesure-t-il pas cette dimension ? Quant on sait que dans les grandes villes du Mali, il ya plus de crieurs et d’arrivistes que de vrais électeurs. Tout compte fait, les Maliens doivent se sacrifier pour que les 60 milliards que vont nécessiter la tenue des élections ne soient pas jetés par les fenêtres.
Moussa Welé DIALLO