La tenue des élections du 25 Octobre prochain n’en finit pas d’alimenter les débats au sommet de l’Etat, malgré le recul du ministre de l’administration territoriale suite à sa mise en minorité par la classe politique et la société civile.
Jamais deux sans trois. Après deux reports, les communales l’ont finalement été pour la troisième fois et la date du 25 Octobre n’est plus de saison en dépit du dépôt massif de listes de candidatures. Et pourtant le ministre de tutelle, Abdoulaye Idrissa Maiga, est demeuré longtemps accroché à son principe de ne jamais lâcher du lest en faisant machine-arrière après deux reports.
Ce faisant, il aura visiblement ignoré certaines dispositions de l’Accord de paix et de la réconciliation qui prévoient une conférence nationale sur l’appellation ” AZAWAD” par exemple et conditionnent la tenue des élections au retour des réfugiés ainsi qu’aux réaménagements et adaptations des textes au nouveau schéma institutionnel du Mali post-crise.
Abdoulaye Idrissa a ainsi préféré contraindre les partis politiques au dépôt de listes sur le fil, au risque d’être frappé d’exclusion de la compétition électorale et du jeu politique. Mais les échanges avec le partis (mouvance et opposition) n’ont pas tardé à faire leurs effets car le leitmotiv était partout le même : report !
Déjà en froid avec certains maires suspendus qui jugent leur sanction «arbitraire», le ministre de l’Administration Territoriale ne s’est pas passé de ramer à contre-courant des mouvements armés du Nord, également protagonistes de la crise malienne.
Pour calmer ses ardeurs, ceux-ci avaient pour leur part prévenu qu’aucune zone sous leur contrôle ne sera concernée par les élections locales. Une posture partagée par IBK, selon toute vraisemblance, à en juger par une récente visite en Algérie où il promettait de surseoir aux élections tant qu’une seule commune aura des difficultés pour y prendre part. Message qui a le mérite d’être clair et qui devait logiquement conduire Abdoulaye Idrissa Maiga à mettre de l’eau dans son vin surtout que son opiniâtreté était peut-être porteuse de malaises dans les rapports de sa famille politique avec les partenaires politiques majoritairement hostiles à l’organisation des élections à l’échéance annoncée.
En voulant donc trop s’assumer, Abdoulaye Idrissa MAIGA a ainsi été un point de blocage dans son propre camp en quête de rachat après les critiques de Sikasso et le camouflet des places vides au CICB lors de la célébration de l’An II d’IBK.
A KEITA