Organisation d’élections transparentes et crédibles : L’USAID et ses partenaires échangent avec les acteurs

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Les projets «Réagir à l’alerte et réaction précoce (USAID REWARD) de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID)» et le Programme de consolidation de la paix de l’USAID (PSR) ont organisé une table ronde sur les enseignements à tirer des efforts de la prévention de la violence électorale au Mali. C’était le mardi 18 décembre dans un hôtel de la place.

Pour une bonne marche de la démocratie, l’organisation d’élections libres, équitables et crédibles, dans un environnement pacifique, a constitué un défi pour la plupart des pays d’Afrique de l’ouest et du monde. Selon des études, les conflits électoraux comportant des expressions violentes sont devenus une caractéristique commune des transitions démocratiques dans de nombreux pays.

Dans les démocraties naissantes, où le risque de conflit violent et d’instabilité est élevé, il est impératif de mettre en place des mécanismes permettant d’anticiper les risques de violence électorale et d’utiliser des facteurs de résilience au sein du système de gestion électorale et des communautés en général pour promouvoir des élections pacifiques.

C’est pourquoi, dans la période qui a précédé l’élection présidentielle au Mali en 2018, les acteurs de la société civile, internationaux, régionaux, étatiques et locaux, ont été mobilisés pour prévenir et atténuer la violence électorale lors des premier et deuxième tours de cette élection. En utilisant ces efforts de mobilisation et d’atténuation à plusieurs niveaux comme une étude de cas, cette table ronde a été conçue pour servir d’espace d’échanges sur les activités électorales des acteurs gouvernementaux concernés et des organisations de la société civile au Mali, en particulier, celles qui ont bénéficié des subventions du projet USAID REWARD, et d’autres acteurs tels que le WANEP, et les organisations internationales.

«Le partage d’expériences de ces acteurs sur leurs interventions tout au long du processus électoral a permis de tirer les leçons apprises en matière d’alerte précoce et de réponse rapide visant à prévenir et atténuer la violence électorale. Cela inclut un examen de la communication et de la coordination entre les acteurs locaux, nationaux et régionaux de l’alerte précoce, et la saisie des leçons apprises, des défis et des occasions manquées en vue de formuler des recommandations pour améliorer les futures élections», estime Raphael Sindaye, directeur du Programme de consolidation de la paix de l’USAID.

Selon lui, les objectifs de la table ronde étaient de fournir un espace de réflexion et de partage d’expériences sur les succès et les difficultés rencontrés dans la prévention/atténuation de la violence électorale. Et d’ajouter : «Cette table ronde est une initiative des projets de REWARD et PSR de l’USAID visant à soutenir les acteurs électoraux maliens dans le renforcement de leurs systèmes d’alerte précoce et de réponse rapide, et à améliorer la capacité des acteurs nationaux et locaux à prévenir les violences électorales. Nous avons examiné le rôle de la communication, de la coordination, de la sensibilisation, du plaidoyer, du monitoring d’indicateurs de violence électorale, et de la prise de décision pour combler l’écart entre l’alerte précoce et la réponse à tous les niveaux et identifier et disséminer les leçons apprises et les meilleures stratégies afin de renforcer les initiatives de prévention/atténuation de la violence électorale lors des prochaines élections. Le public cible était basé sur la reconnaissance de leur rôle et contribution à l’organisation d’une élection démocratique apaisée au Mali…»

À en croire M. Sindaye, les groupes de discussion fondés sur des domaines thématiques liés aux élections ont été utilisés pour apprécier les réalisations, identifier les limitations et analyser les résultats des différentes interventions des parties prenantes.

Bréhima Sogoba, journaliste, a décrit la situation du secteur des médias. «La question de l’égal accès aux médias, le temps d’antenne et d’espace constituent aujourd’hui un  problème fondamental. Ce, malgré la création d’organes, notamment la HAC, de régulation du secteur. Bien avant le secteur était régulé par le Conseil supérieur de la communication et d’autres. Pour preuve, lors des élections générales de 2013, des disparités de temps ont été constatées à l’égard de certains candidats. Ainsi durant tout le processus électoral, le candidat de l’Union pour la République et la démocratie (URD) n’a pas eu un temps d’antenne sur le réseau de communication Kayira. De même que Oumar Mariko, porte-étendard du parti Solidarité Africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) n’a pas bénéficié d’un espace dans le quotidien «Le Républicain». Le journal L’Aube aussi n’a pas trop ouvert ses colonnes à Ibrahim Boubacar Keita. Ce constat a été presque le même pour les législatives en ce qui concerne certaines formations politiques. Les études ont été réalisées par une ONG accompagnée par Oxfam à travers un Programme de monitoring. Alors que l’opinion pensait que les organes de médias avaient tiré les enseignements…» a-t-il fait remarquer.

«En 2018, des candidats notamment Ibrahim Boubacar Keita, Soumaïla Cissé, Oumar Mariko n’ont pas eu les mêmes traitements dans les organes suivants : Groupe Renouveau, Réseau de communication Kayira, Ika FM, Républicain, L’Aube. Selon une étude réalisée par l’Union européenne, les disparités se font de plus belle constatées, ajoute Bréhima Sogoba». Pour lui, les organes indiqués sont souvent plus ou moins tendancieux et les acteurs politiques se réservent.

«Il est donc nécessaire, selon lui, que les journalistes comprennent le mécanisme électoral. Car le journaliste est à la fois médiateur, observateur et défenseur du processus électoral. Ces mécanismes permettent aux hommes de media de couvrir les élections dans un climat apaisé pour plus de transparence et de crédibilité. Mais en réalité, les enjeux du processus sont toujours ignorés par les journalistes. Il convient donc de travailler sur ces aspects…»

Le directeur national de l’administration du territoire, Souleymane Sangaré, a dit apprécier l’initiative à sa juste valeur. Et d’opiner : «Ces ONG ont fait des efforts d’éducation. La table ronde va consolider la société civile pour prévenir les violences. En tenant compte des expertises avérées et variées dans cette salle, je suis convaincu que l’opinion sera édifiée sur les réalités qui ont prévalu lors de l’élection présidentielle du Mali de cette année.»

Zan Diarra

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