Le processus électoral en cours au Mali inquiète l’Opposition. Dans un mémorandum , en date du lundi 12 mars dernier, elle a soulevé plusieurs points (l’introduction de tablettes informatiques, la forte implication de l’Administration, l’introduction de cartes biométriques et de tablettes informatique, le refus du ministre chargé des élections d’engager des discussions sur l’indispensable réforme des procédures de la cour constitutionnelle pour prendre en charge les pertinentes recommandations de la Mission d’observation électorale de l’UE….) susceptibles d’entacher le bon déroulement de l’élection présidentielle dont le premier est prévu le 29 juillet prochain. Pour remédier aux possibles manquements de la présidentielle à venir, l’Opposition malienne demande une plus grande implication de la Minusma allant jusqu’à la certification des résultats comme en Côte d’Ivoire en 2011.
Quatre mois nous séparent des élections présidentielles au Mali dont le premier tour est prévu le 29 juillet prochain. Les états major politiques, à cet effet, sont déjà en ébullition. Les partis politiques de l’Opposition malienne, qui se battent pour l’alternance en 2018, doutent fortement de la volonté du gouvernement malien à organiser des élections crédibles et transparentes. Le lundi 12 mars dernier, dans un mémorandum, ils ont demandé « au Conseil de Sécurité d’ajouter au mandat de la MINUSMA qui sera renouvelé prochainement, une plus grande implication dans l’organisation de l’élection présidentielle allant jusqu’à la certification des résultats comme en Côte d’Ivoire en 2011. » Une telle décision, de l’avis de l’opposition malienne, contribuera fortement à la stabilisation du Mali et à la sortie de crise. En outre, elle sera une réponse appropriée aux inquiétudes et aux dernières déclarations du Premier ministre. En plus de cette recommandation phare, l’opposition recommande : de maintenir le principe « de la supervision par la CENI » dans l’article 83 de la loi électorale; de réformer les procédures de cette institution pour plus de transparence, de publier le chronogramme des opérations préalables à la tenue du scrutin présidentiel; de convenir, le plus tôt, avec tous les acteurs du processus électoral, des modèles de : procès-verbaux; carte d’électeur; bulletin de vote; procuration. Par ailleurs l’’opposition invite le Gouvernement à se concentrer sur l’essentiel et à éviter toute mesure pouvant entraîner des retards conduisant à un glissement du calendrier électoral. « L’opposition estime que si le Gouvernement signe, dans des délais aussi courts, le marché des tablettes informatiques, il sera seul responsable des conséquences imprévisibles qui seraient de nature à remettre en cause les délais constitutionnels. », lit-on dans ce mémorandum de l’opposition.
Les inquiétudes de l’Opposition
Selon l’opposition malienne, les récentes déclarations du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga sur le processus électoral sont « surprenantes » et « intrigantes ». Elles traduisent sans aucun doute, d’après l’opposition, le subconscient d’un Premier ministre qui ne veut pas d’élection dans les délais constitutionnels et qui a besoin de six à douze mois pour, espère-t-il, consolider son emprise sur le pays. « Le Premier ministre est-il entrain de préparer les esprits à la tenue d’élections bâclées dont le président sortant serait le seul candidat ? A-t-il conscience que son gouvernement est dans l’incapacité de respecter les délais? », s’interroge, dans son mémorandum, l’opposition malienne. Selon l’Opposition, il n’y a jamais eu de plan B, il faut tenir l’élection présidentielle dans les délais prescrits par la constitution de 1992. L’opposition, dans son mémorandum, a aussi déploré « le refus du ministre chargé des élections d’engager des discussions sur l’indispensable réforme des procédures de la cour constitutionnelle pour prendre en charge les pertinentes recommandations de la Mission d’observation électorale de l’Union Européenne. » « Centralisant et proclamant les résultats, juge en dernier ressort (et sans possibilité d’appel) du contentieux de la présidentielle et des législatives, la Cour constitutionnelle ne saurait continuer à user de critères et de procédures opaques, souvent « à la tête du client ». », selon l’opposition qui s’inquiète de l’introduction, dans le processus électoral, de cartes biométriques et de tablettes informatiques. « Aucune innovation susceptible de compromettre la tenue de la présidentielle dans les délais ne doit être prise. »
M.K. Diakité