Organisation de la présidentielle 2013 : Des incertitudes réelles malgré les assurances des autorités

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Au sujet de l’organisation de l’élection présidentielle, nous sommes toujours sur des déclarations d’intention : elle se tiendra le 7 juillet, mais pas sans que toutes les conditions soient remplies, en particulier un fichier biométrique, des cartes d’électeurs, des électeurs en place… Or toutes ces conditions ne sont pas remplies à un mois et demi de la campagne électorale. C’est pourquoi le suspense demeure. Aussi, qui va mettre le holà en cas d’impréparation qui nous conduit à la rançon de la disqualification ?

 

                La présidentielle de 2013 est prévue pour le 7 juillet selon les autorités. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que  le temps et la réalité du terrain jouent contre la tenue de ces élections. A la date d’aujourd’hui aucune information officielle n’est fournie sur l’existence du fichier électoral. Habituellement, la presse nationale et internationale est conviée plusieurs mois avant les élections à la Direction Générale des Elections pour lui présenter le fichier qui, auparavant, a fait l’objet d’accord entre les partis politiques. Mais cette année, c’est le silence radio sur le fichier électoral. On s’en tient à dire que les élections se feront avec le fichier biométrique. Mais où est-il ?

 

Au-delà du fichier qui n’est pas une fin en soi, il faut bien des cartes d’électeurs pour aller voter. Pourrait-on, en si peu de temps, imprimer ces cartes à partir d’un fichier non encore validé par la classe politique, les distribuer et s’assurer que chaque électeur ait reçu sa carte en bonne et due forme ? Pourquoi attendrons-nous de précipiter les choses et alors d’ouvrir la voie à toutes les bévues ?

 

Dans un pays où trouver une carte d’identité relève du parcours du combattant pour le citoyen depuis trois ans, comment nous faire accepter que les cartes d’électeurs soient disponibles d’ici un mois et distribuées d’ici deux mois. Car sans ces instruments – fichier électoral, carte d’électeur et bulletin de vote – comment les candidats pourraient-il battre campagne ? Les élections, c’est avant tout un contenu, l’on ne saurait s’arrêter sur la forme et occulter le fond. Le candidat doit pouvoir donner toutes les informations aux électeurs, leur présenter au moins le spécimen de son bulletin de vote. Et d’ailleurs, les autorités en charge de l’organisation des élections doivent donner toutes les informations sur les cartes et les bulletins de vote ?

 

Enfin, que dire de la problématique liée aux déplacés ? A-t-on la certitude que tous auront leurs cartes et pourraient voter en toute sécurité ? Quel est le dispositif sécuritaire prévu pour la circonstance ?

 

Aussi, qui a autorité à statuer non pas sur les résultats, mais sur l’échéance des élections : le Président, le Premier ministre, le Ministre de l’Administration Territoriale, la DGE, la CENI, la Cour constitutionnelle… ? Autrement dit, qui contrôle la fiabilité des instruments de l’organisation matérielle du vote pour juger de la possibilité ou non de tenir des élections crédibles?

 

En tout cas la Cour constitutionnelle est fondée à se prononcer sur les résultats. Mais ce serait le médecin après la mort. Aujourd’hui, nous ne savons pas ce que la Délégation Générale des Elections et le Ministère de l’Administration Territoriale attendent pour  présenter le fichier et mettre les cartes d’électeurs à disposition des déplacés. C’est en avril qu’il nous faut le fichier et tous les autres instruments du vote en mai au plus tard. Alors nous attendons l’invitation des partis politiques et de la presse par qui de droit autour du fichier électoral. Cela apaisera tout un peuple et créera davantage de confiance entre les citoyens et les autorités de la transition.

                A bon entendeur salut!

 

Mamadou DABO

 

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