La coïncidence voudrait que la plus forte opposition politique au Mali soit née alors qu’IBK était respectivement premier Ministre de son Etat et président de la République du Mali.
Hier Dimanche 07 septembre, les partis politiques de l’opposition ont organisé un grand meeting au palais de la culture dans la salle de Bazoumana Sissoko. Un meeting au cours duquel des milliers de personnes ont répondu à l’invitation. La salle Bazoumana Sissoko a effectivement refusé de monde. C’était en présence de plusieurs personnalités des partis politiques et des militants de l’opposition à savoir l’honorable Soumaila Cissé, IBA N’Daye, l’ex-ministre Andara Touré, Fatoumata Siré Diakité, Djiguiba Keita secrétaire général du parti PARENA, Djibril Tangara président FCD, l’ancien ministre Amadou Abdoulaye Diallo, Seydou Clissé, président des jeunes des partis politiques de l’opposition etc.
Le thème à l’ordre du jour: «UN AN d’IBK, sans aucune réalisation dans le pays». Les travaux ont commencé par une projection de film rappelant la démarche de Soumaïla Cissé pour féliciter IBK à domicile à l’issue du deuxième tour du scrutin présidentiel.
Les animateurs du meeting ont également rappelé les slogans du président IBK lors de sa campagne présidentielle, à savoir, entre autres « l’honneur et le bonheur des maliens», «le Mali d’abord» ; sa promesse de s’occuper de la crise du Nord a été également évoquée.
Selon la présidente des femmes de l’opposition, «si nous le savions, les femmes du Mali n’allaient pas contribuer à son élection. » «Les femmes sont les plus défavorisées aujourd’hui à cause de la mauvaise gouvernance. Le Président se bâtait pour sa famille et non pour le pays tandis que le Mali se trouve toujours dans une situation d’impasse » a-t-elle souligné.
Le secrétaire général du parti PARENA, Mr Djiguiba Keita , dira que Moussa Mara aujourd’hui premier ministre a affirmé lors de la motion de censure qu’il ne démissionnera pas. «Tout le monde sait ce que son père Joseph Mara a fait dans ce Pays… Si la jeunesse savait, si la vieillesse pouvait… L’investiture d’IBK est survenue au moment où le Nord Mali était sur la voie de l’apaisement». Mais aujourd’hui, a-t-il laissé entendre, la situation n’est plus sous contrôle. Pour sa part, l’ancien ministre Amadou Abdoulaye, ajoutera les slogans d’IBK ont poussé 80% des malien à voter pour lui. «Il nomma le ministre Tatam Ly. Mais dès que ce jeune a vu le dysfonctionnement du gouvernement, il a vite rendu sa démission pour ne pas trahir ce pays».
Les différents intervenants ont vivement critiqué l’AN I du président IBK, émaillé, selon eux, «de délinquances financières, d’attributions de marchés publics sans appel d’offres, de dépenses futiles, de la présence imposante des membres de sa famille, de l’achat d’un avion, des crimes perpétrés à Kidal du 17 au 21 mais 2014, de la fuite des sujets lors des examens (DEF, BAC), de la rénovation de son domicile à Sebenikoro», etc.
Les partis présents ont promis de poursuivre la lutte jusqu’à ce que les gouvernants changent de comportement.
Ballo
Encadré
Le COPPO renaît de ses cendres
Le COPPO, c’est le Collectif des Partis Politiques de l’Opposition, une entité qui a fait fureur sur l’échiquier politique national vers la fin des années 90 et début 2000 sous le régime Alpha Oumar Konaré. Même s’il ne s’agit nullement des mêmes acteurs, on perçoit la même détermination chez les animateurs des deux mouvements.
L’histoire retiendra que c’est alors qu’IBK était premier Ministre que cette entité (le COPPO) a pris forme en 1997 soit seulement trois ans après sa nomination comme chef de gouvernement (1994). Aujourd’hui 2014, l’histoire a tendance à se répéter 16 ans plus tard : un autre collectif de l’Opposition est en voie de se constituer une année seulement après son élection à la tête de la magistrature suprême. Et il ne s’agit nullement des mêmes acteurs, mais d’une toute autre génération et des griefs différents.
IBK se doit de tirer une leçon de cette troublante coïncidence.
B.S. Diarra