L’opposition politique malienne, entendez le FDR, fait en ce moment preuve d’un amateurisme maladif. Le défunt COPPO doit en ce moment se remuer dans sa tombe tant l’entité censée l’avoir succédé accumule les maladresses. Rien de surprenant: le président de ce regroupement, Aristocrate de son Etat n’a nullement les traits d’un opposant.a question touarègue, le «Manifeste pour la démocratie» la visite controversée de Sarkozy, «ATT-cratie, la promotion d’un homme et de son clan», les crises au niveau de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, de la Maison de la Presse… Autant de polémiques qui auraient normalement dû entamer le moral et la sérénité du régime en place et contribuer, un tant soit peu, à son effondrement. Mais le constat indique toute autre chose. Le régime ATT semble avoir les reins bien solides et le dos très large eut égard au soutien et à l’enthousiasme qu’il suscite encore et toujours chez le peuple. Contenir de pareilles infortunes et échouer à la porte d’une élection s’avère donc peu probable. Tout comme le COPPO au moment des faits n’a su « chasser Alpha du pouvoir », aucun des candidats en lice ne semble avoir l’étoffe nécessaire pour compromettre les chances de Amadou Toumani Touré.
De l’avis de ce grand homme de lettre, «si dans l’intérieur d’un Etat vous n’entendez le bruit d’aucun conflit, vous pouvez être sûr que la liberté n’y est pas» (Montesquieu). C’est dire alors que la liberté dans un pays censé démocratique se mesure à l’aune des débats contradictoires, des controverses et des objections qu’on y recense, quand bien même souvent, certaines de ces contestations soient délibérément provocatrices, avec des relents fantaisistes, désobligeants et même agressifs. Mais un régime véritablement démocratique est censé contenir ces assauts. Les brouilles et conflits savamment entretenus au Mali avaient initialement pour objectif de fragiliser les Institutions en place. C’est plutôt l’effet contraire qui s’est produit. Le régime semble s’être consolidé. La force crée la résistance. La résistance aussi crée la force, c’est connu.
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Nul gouvernement, dit-on, ne peut être longtemps solide sans une redoutable opposition. Allusion est naturellement faite à un regime démocratique. Certains opposants maliens confondent malheureusement la lutte clandestine à une opposition sous un tel régime. Le premier, la lutte clandestine produit des héros et des martyrs. Le second, des agitateurs et des contestataires souvent stériles. En tout état de cause, au lieu de fragiliser le régime, leurs actions peuvent contribuer à le renforcer. Celui de ATT a su bien résister à des attaques et est demeuré imperturbable et ne s’est, un seul instant départi de ses missions essentielles, à savoir, la mise en œuvre des grands chantiers de développement, dont le peuple a réellement besoin. C’est certainement ce qui irrite aujourd’hui ses détracteurs. Leur propre sentiment d’impuissance les agace. Certains en viennent même à entretenir désormais de la haine.
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Certains protagonistes ne semblent pas avoir retenu grand-chose de l’exercice démocratique dans notre pays. Ce n’est ni avec la rancœur, ni avec l’agressivité ou le ressentiment qu’on parvient ici à mettre un régime en péril. L’on sait que les opposants politiques de Amadou Toumani Touré aujourd’hui, ne sont que des enfants de chœur face à ceux de l’ancien Président Alpha Oumar Konaré. Ces derniers n’ont, pour autant pas réussi à « chasser » M Konaré du pouvoir lequel a tranquillement exercé son second mandat et, comme ATT aujourd’hui, s’est résolument tourné vers le développement de son pays. « L’opposition malienne n’est pas sérieuse » a-t-il clamé, comme pour dire que les récriminations et autres jérémiades de ses détracteurs n’étaient pas dignes d’intérêts.
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N’est pas le COPPO qui le veut !
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Le Collectif des Partis Politiques de l’Opposition (COPPO) est né suite aux élections législatives ratées de 1996 et organisées par le gouvernement de Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) alors Premier Ministre de son Etat. L’entité s’illustra ensuite par le boycott pur et simple de la présidentielle de 1997 toujours, à cause de la mauvaise préparation du scrutin, en l’occurrence, de la non fiabilité des documents de vote. L’histoire ne retiendra surtout que ce passage sombre dans la vie de ce regroupement de partis politiques. Les observateurs du moment eux, retiendront que les membres de cette entité n’étaient pas des enfants de chœur. Des battants invétérés qui ne faisaient pas de la fixation sur la personne physique de leur adversaire. Mais parvenaient, avec des arguments garantis sur facture, à mettre souvent en mal le pouvoir en place. Une conférence de presse du COPPO, en ces âges farouches, était un véritable délice pour la presse. Secteur par secteur, domaine par domaine et département par département, les actes et autres démarches du gouvernement étaient analysés, disséqués et, à l’aide de chiffres et de déclarations contradictoires émanant des sources officielles, les tares et échecs du pouvoir apparaissaient finalement au grand jour. Ca c’était le COPPO !
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Le Front pour la Démocratie et la République (FDR) qui, par la force des choses représente l’opposition politique du moment, a plutôt cette tendance fâcheuse et improductive à se focaliser sur la personne physique de son compétiteur du jour. «ATT doit partir… ATT n’est pas un démocrate… Avec ATT, c’est patati patata… » ; Des slogans creux dénoués d’arguments satisfaisants. Certainement que le bilan très positif des réalisations du gouvernement lui donne peu de marge de manœuvre. Peut-être qu’«ATT partir», mais avant, le peuple souverain du Mali veut savoir pourquoi ! Et malheureusement, les solliciteurs ne sont pas en mesure de justifier leurs exigences.
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En somme, le FDR est aujourd’hui à l’image de son président Ibrahim Boubacar Keïta lequel se perd très souvent dans la précipitation et par conséquent, dans les contradictions. Hier, après avoir préconisé par exemple la manière forte pour la gestion du problème touareg, il finit par s’arranger humblement derrière la solution ATT et renforcer politiquement ce dernier. Il voulut ensuite tourner son rival en dérision en le traitant de «Chef de chantier». L’invective profita au contraire à « l’offensé » puisque dans l’esprit de ses compatriotes, «un chef de chantier» est un «Bâtisseur». Il trouva que la route de Kangaba n’a pas été construite tout simplement parce qu’il serait ressortissant de cette localité. Passons sous silence le caractère régionaliste de cette remarque. Elle atteste indique tacitement qu’avec ATT, de nombreuses routes ont été construites…, sauf la « sienne ». Le COPPO ne se serait pas ainsi précipité. Lui n’était pas autant rébarbatif et impulsif. En définitive, on ne s’improvise pas opposant. IBK, heureusement ou malheureusement pour lui, est un Aristocrate, un Bourgeois, pas un opposant.
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B.S. Diarra
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