Après les élections générales de 2007, les acteurs politiques sont à présent préoccupés par la formation du bureau de l’Assemblée Nationale et celle du futur gouvernement. Au même moment, les réflexions vont bon train sur les perspectives politiques.
Depuis la veille des élections, la classe politique est scindée en deux grands groupes ; l’opposition, constituée par les partis membres du Front pour la Démocratie et la République (FDR) dont le chef de file est le président du RPM, Ibrahim Boubacar Kéïta et la mouvance présidentielle comprenant les partis politiques de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP). Au sortir des législatives, l’ADP est majoritaire en terme de nombre de députés. Mais, en son sein, la bataille fait rage au sujet de la présidence de l’Assemblée Nationale. Les acteurs politiques de l’Alliance sont à un stade où il y a une sérieuse menace qui pèse sur la cohésion du groupe.
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Que va-t-il arriver au cas où ils ne venaient pas à accorder leurs violons?
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Face aux mésententes au sein de l’ADP, l’opinion publique a le regard braqué sur IBK ; celui-là même qui vient de finir son mandat à la tête de l’Assemblée Nationale. En raison du fait que son parti n’a pas fait une bonne moisson lors des élections législatives des 1er et 22 juillet derniers, certains observateurs pensent que ses chances sont maigres pour devenir président de l’Assemblée Nationale pendant la législature en cours. Mais en politique, on ne peut d’emblée jurer de rien. Tout compte fait, le président de l’Assemblée nationale sortante a ses atouts.
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On se rappelle que c’est sous IBK que les conditions des députés se sont considérablement améliorées. D’ailleurs, la Cour constitutionnelle vient de rejeter une loi portant amélioration des avantages pécuniaires des députés ; des avantages pour lesquels IBK n’a ménagé aucun effort.
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Par ailleurs, le président Amadou T. Touré, après sa réélection, a fait cas d’un statut particulier à l’opposition. Selon plusieurs observateurs de la scène politique nationale, cette volonté de rehausser l’image de l’opposition politique malienne tourne autour de la personne du leader du FDR. IBK est sans aucun doute considéré comme le chef de file de l’opposition. D’ailleurs le score (pas du tout ridicule) de plus de 19% des voix, recueilli par cette sommité de la politique malienne à la présidentielle du 29 avril 2007, n’en fait-il pas la deuxième personnalité politique du Mali ? Mais IBK peut-il efficacement jouer ce rôle ? Il faut dire que IBK aura bien de difficultés à se sentir dans la peau de chef de file de l’opposition. Pour qui le connaît bien, après avoir assumé plusieurs hautes fonctions, il ne serait pas à l’aise d’inciter les populations à la contestation de la gestion partagée du pouvoir à laquelle il avait déjà apporté sa caution.
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En outre le légalisme très prononcé du président du RPM ne lui permettra pas de lancer des flèches en direction de Koulouba, préoccupé qu’il pourrait être à vouloir se rapprocher davantage du chef de l’Etat, dans la perspective de 2012. Dès lors, il est probable que les Maliens et la démocratie malienne elle-même gagneraient mieux à ce que IBK soit plutôt reconduit au perchoir pour poursuivre son œuvre qui a beaucoup contribuer au rayonnement du parlement et du débat politique dans notre pays. Il appartient donc aux acteurs politiques de faire face à la réalité courageusement à cette réalité, en acceptant de se battre pour dominer leurs passions, leurs esprits partisans, en n’ayant que l’intérêt supérieur de la nation comme seul leitmotiv pour l’atteinte de nos objectifs.
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Tiémoko Traoré
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