Entre une lecture volontairement biaisée de la loi constitutionnelle dans un dessein putschiste, une haine viscérale envers la personne du Président IBK, l’Opposition œuvre et manœuvre pour rendre le pays ingouvernable ? A qui profitera le crime ?
Nonobstant la pertinence démontrée à satiété et même à rebuter, la mobilisation du samedi 17 juin dernier a été à la hauteur du dessein de putsch politique de l’Opposition rebondissant sur une révision constitutionnelle en cours.
Grisée par ce triomphe, elle sort de son répertoire de communistes à peine reconvertis des expressions qui ont fait leur temps.
Les redondances
En faisant une synopsis desdites expressions, l’on est amené à mettre en parallèle ‘’démonstration de force’’ et ‘’épreuve de force’’. En se gargarisant de la marée humaine qui a battu le pavé samedi 17 juin dernier, pour l’Opposition, c’est l’élément qui fera pencher la balance de son côté dans le rapport de force qu’il a engagé avec Koulouba. Mais, est-ce d’un rapport de force dont on a besoin ? Est-ce que c’est dans la rue qu’on obtient ce qu’on n’a pas pu obtenir démocratiquement dans la Chambre des élus de la Nation ?
Dans certains milieux, on privilégie la force de l’argument à l’argument de la force. C’est cela la démocratie.
Dans la même veine synoptique, il y a ‘’le peuple a parlé’’ et le vide apparent en face. Incontestablement qu’il y a de la propagande dans l’air. 10 000 marcheurs à Bamako est une paille pour les presque 3 millions de Bamakois et quand bien même tous les Bamakois sortiraient, ils représenteraient une goutte d’eau dans l’océan des 16 millions de Maliens. Bamako n’est pas le Mali.
De même, l’Opposition devrait-elle avoir le triomphe modeste, parce qu’outre les chiffres qui ne sont finalement qu’un cheval de Troie, nul n’ignore que la mobilisation à laquelle nous avons assisté est à mettre, en grande partie, à l’actif des jeunes et de la société civile comme ‘’An tè, a bana’’ ; ‘’Trop c’est trop’’ ; les fans de Ras Bath, de Master Soumi ; les fidèles de Chouala Bayaya HAIDARA, ce prédicateur qui veut que sa sécurité soit assurée par la Police nationale sans aucune menace sérieuse avérée contre sa personne…
L’enjeu
Mais cette coalition syncrétique mise au service du combat du ‘’NON’’ au Référendum constitutionnel n’est qu’un moyen pour atteindre un objectif précis. Les moyens, on le sait, peuvent être licites ou illicites, moraux ou immoraux. Ce n’est certainement pas à l’Opposition qu’on demandera de rendre des comptes là-dessus.
Le véritable enjeu est à peine dissimulé : rendre la gouvernance impossible à IBK. Pour cela, l’Opposition s’est frappée elle-même d’ostracisme lorsqu’il s’est agi du processus d’Alger, boycottant les concertations préliminaires auxquelles ont pris part la classe politique, la société civile, les organisations de femmes et de jeunes.
La plus anecdotique des concertations est celle qui a eu lieu au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Le 12 août 2014 s’y est tenu un atelier sur la contribution des partis politiques au processus de paix, organisé par le ministère de la Réconciliation nationale. L’Opposition a brillé par son absence.
En février 2015, le Gouvernement conviait toutes les forces vives de la Nation à une table-ronde en vue de définir une position nationale consensuelle et renforcer l’argumentaire de la délégation gouvernementale. C’était en prélude à la phase décisive des pourparlers inter-maliens à Alger.
L’Opposition a décliné l’invitation au motif (sous le prétexte peut-on dire) que la date n’a pas été reportée d’une semaine comme elle le souhaitait.
C’est donc logiquement que les Opposants, dont la marque de fabrique exclusive est de se mettre en marge de la marche de la République, ont diabolisé l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Leur rengaine étant qu’il ‘’contient les germes de la partition du pays’’. L’opposition aux réformes réglementaires, législatives, institutionnelles et constitutionnelles est une question de fidélité à un fil conducteur. Il est impossible de se démarquer de l’Accord et d’applaudir une nouvelle Constitution élaborée dans le souci principal de sa mise en œuvre du point de vue d’une simple cohérence ; quand bien même les motivations profondes sont ailleurs.
Le dessein putschiste
Les manœuvres de blocage de la révision constitutionnelle de l’Opposition participent en réalité d’un putsch politique. Les paltoquets qui sont à la baguette ont des appréhensions fondées de ne pas accéder à Koulouba en 2018. Ainsi l’échec dans l’Accord consacrerait un échec de la gouvernance d’IBK qui n’aurait aucun bilan flatteur à présenter à la fin de son mandat. Ce qui ouvrirait un boulevard à l’Opposition.
Cependant l’Opposition se trompe de personne. Et pour cause, contrairement à ce qu’a soutenu Tiébilé DRAME, président du PARENA, qui dit connaître IBK et qu’il reculera, par rapport à son projet de révision constitutionnelle, nos sources rapportent qu’un tel scénario n’est pas à l’ordre du jour chez lui. Tiébilé connaît donc très mal l’homme.
C’est le même Tiébilé, à l’occasion de la conférence-débat sur le thème : ‘’le Nord, le processus de paix, la dégradation de la situation sécuritaire, six mois après la signature de l’Accord d’Alger’’, qui proposait : « (…) aller au plus vite à une période intérimaire pour la mise en œuvre des conclusions de la CEN, pour le passage à la quatrième République, pour moderniser, rationaliser nos institutions et notre dispositif électoral». Ainsi, il suggère d’abréger le mandat présidentiel en cours.
Entre s’opposer à un régime et appeler à une abréviation de son mandat, Tiébilé DRAME jette le masque et dévoile sa vraie nature, celle d’un démocrate de circonstance et d’intérêt alimentaire et celle d’un «républicain sélectif» qui ne reconnaît une légitimité que lorsqu’il y a intérêt et pour qui la souveraineté nationale est ajustable suivant les postures et les intérêts du moment.
Le faucon DRAME et ses alliés de circonstances devraient pourtant savoir :
-«La souveraineté nationale appartient au peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice » (articles 26 de la Constitution du 25 Février 1992).
-«Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct et au scrutin majoritaire à deux tours. Il n’est rééligible qu’une seule fois » (article 30 de la Constitution du 25 Février 1992).
La défiance haineuse
Les intempestives critiques et dénonciations calomnieuses relèvent indubitablement d’une défiance haineuse à l’égard du Président de la République. L’histoire est récente : au sein de cette Opposition, il y a ceux qui ont remué ciel et terre pour qu’IBK ne soit pas le candidat naturel du Parti ADEMA/PASJ. N’ayant pu l’empêcher d’accéder à la magistrature suprême du pays, en 2013, des associations moribondes ont repris du service pour prêcher les vertus de la démocratie et dénoncer les dérives du pouvoir. Pas étonnant que la présidente de l’ADEMA Association, Mme SY Kadiatou SOW, se retrouve à la tête du bureau du front anti-constitution.
Comme elle, un autre baron de l’ADEMA, super-ministre en son temps, victime à son tour de la trahison des siens, Soumaïla CISSE, s’affiche comme un acteur majeur de la contestation.
Pour eux, comme pour bien d’autres qui jouent à l’arlésienne, il s’agit de poursuivre le combat perdu d’hier, en ayant en ligne de mire Koulouba en 2018 ; quitte à ce que le pays aille droit dans le mur. Cela pose la question de la responsabilité de ces leaders de l’Opposition.
Ainsi IBK était et reste l’homme à abattre, moins en raison de sa gestion du pays qui n’est qu’un alibi que pour une légendaire haine et des agendas personnels.
Au-delà de la personne du Président de la République, les principaux ténors de l’Opposition peuvent-ils relever le challenge ?
L’élément fédérateur
Quoi qu’on dise et pense, IBK s’impose comme la personnalité la plus fédératrice sur la scène politique nationale.
Au-delà de ses emportements, il est l’homme qui a su mettre en berne son ego pour négocier avec des groupes armés et se faire un point d’honneur à mettre en œuvre l’Accord ayant résulté des négociations. Cela, au nom de la paix et de la stabilité de notre pays. En cela, il est fidèle à l’une de ses propositions faites dans son discours d’ouverture de campagne : ‘’le Mali d’abord ! Le Mali avant tout !’’ ; ‘’Le Mali comme seul objectif, comme seule urgence, comme seule priorité !’’ ; ‘’Le Mali d’abord tel que nous l’aimons, tel que nous le rêvons : un pays en paix et en sécurité, un pays rassemblé, réconcilié !’’
En face, il y a une Opposition où personne n’émerge du lot. Soumaïla CISSE ? En tant que chef de file de l’Opposition, il devrait être la personnalité fédératrice. Mais son exercice fédérateur a été perçu comme une velléité hégémonique dans son camp oppositionnel. Il est isolé et réduit à son statut de chef de file de l’Opposition. Son obsession pour le pouvoir n’en est pour autant pas entamée.
Dans ce contexte de contestation feutrée, l’on a ainsi assisté à la naissance du Nouveau pôle politique de la gauche républicaine et démocratique (NPP) autour de l’ancien Premier ministre, Modibo SIDIBE, président du Parti les FARE An Ka Wuli. Ce ‘’Front de gauche’’, à sa création comptait six formations politiques : les FARE An Ka wuli, le PIDS, le PSR, le PRDM, l’UDP et le FIAC. Le super flic qui a gravi tous les échelons (record de durée comme ministre, Premier ministre) n’aspire désormais qu’à être Président de la République. Pour cela, il ne peut pas jouer les seconds rôles.
De son côté, cet autre ancien Premier ministre, Soumana SAKO, est à la tête d’un regroupement politique dénommé Alliance des Démocrates Pour la Sortie de Crise (ADPS), dont on cerne mal le nombre des membres.
Tiébilé DRAME qui n’est ni d’un camp, ni de l’autre guerroie sur toutes les terres. Lui dont la dernière élection remonte à des lustres n’entend pas s’en laisser compter, puisqu’il aspire, comme les autres responsables de l’Opposition, à diriger le pays. Sauf que la gestion d’un pays n’est pas un coup de dés, on ne s’y essaye pas. Il faut en avoir les aptitudes requises. Ce qu’il n’a pas.
Voici le vrai visage d’une Opposition écartelée où tout le monde est une forte tête. Naturellement, personne n’y fait l’unanimité.
En conséquence, tout le monde a à perdre dans la manœuvre déstabilisatrice du régime et du pays. On le sait, les pays qui sont nos plus gros contributeurs financiers ne dialoguent qu’avec des régimes démocratiquement élus, mais pas véritablement avec des pouvoirs de transition.
Pour ceux qui ne sont pas amnésiques, la France a donné de la voix, sinon exigé la tenue des élections en 2013 dans notre pays, parce qu’il fallait un pouvoir qui pouvait prendre des décisions engageant le pays sur la durée. Et dire qu’aujourd’hui Tiébilé, celui-là même qui a négocié l’Accord de Ouaga pour la tenue de l’élection présidentielle propose une transition. C’est l’abomination de la désolation.
De façon objective, IBK, face à des adversaires rongés par la haine et qui se tirent dans les pattes, apparaît comme celui qui émerge, capable de maintenir un minimum de stabilité.
Par Bertin DAKOUO
La faute à qui ?
info matin c’est la caisse de résonance de la présidence!
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