Opportunisme ou calcul politicien inavoué ? La Convention des Bâtisseurs n’est ni de la Majorité ni de l’Opposition

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Convention des Bâtisseurs

La scène politique malienne est en perpétuelle recomposition, tant les regroupements se font et se défont au gré des intérêts des uns et des autres. De ce fait, il est à craindre que le peuple ne soit encore une fois induit dans l’erreur. Cette cadence continuera jusqu’à la fin du processus électoral. Le nouveau regroupement politique, dénommé Convention des Bâtisseurs, qui a vu le jour il y a un mois, se veut un pôle politique n’appartenant ni à la Majorité, ni à l’opposition. Cette position de ni gauche ni droite ne trahit-elle pas l’idéal de combat pour l’alternance dans lequel beaucoup de leaders de la CB se sont inscrits pendant les cinq dernières années ? Ne  prête-t-elle pas  confusion ?

Ils ont décidé de se donner la main pour bâtir un Mali de paix, de prospérité, de justice et de solidarité : Modibo Sidibé, Président des FARE et candidat du NPP, Maître Mountaga Tall, président du CNID-Faso Yiriwa-Ton et candidat de l’UMA, Housseyni Amion Guindo, président de la CODEM et candidat des PUR, Moussa Mara président de YELEMA, Moussa Sinko Coulibaly de la Plateforme pour le Changement, Clément Mahamadou Dembélé, du CPC- MaliKô et Hamadoun Touré d’Alliance Kayira. Ces leaders politiques de parcours et d’idéologie politiques différents ont décidé de mutualiser tous les efforts humains, matériels et logistiques pour parvenir à leur objectif qui est la conquête et l’exercice du pouvoir. Ambition légitime, surtout quand on sait que la raison d’être d’un parti politique est la conquête et l’exercice du pouvoir, mais qui suscite également beaucoup d’interrogations quant aux scénarii proposés par les signataires de la Convention des Bâtisseurs.

Le Premier scénario : Les candidats s’efforcent à obtenir une candidature unique ou à défaut un nombre restreint de candidats pour l’élection présidentielle. Ce premier cas de figure n’est plus d’actualité parce qu’il y aurait  au moins quatre  candidats. S’ils ne parvenaient pas à réaliser ce projet de candidature unique, ils se seraient engagés à soutenir de toutes leurs forces  le candidat parmi eux qui arriverait au second tour et en cas de victoire de ce dernier il prendrait en compte  certaines lignes saillantes des programmes des autres membres de la Coalition.

Le Deuxième scénario semble tout aussi clair que le premier, car il impose à tous les membres signataires du protocole d’accord politique le libre choix de voter pour un candidat parmi les deux de la CB qui se seraient qualifiés pour le second tour afin de préserver l’unité et la cohésion au sein du groupement.

Le troisième scénario a trait au cas où aucun candidat de la Convention des Bâtisseurs n’accéderait pas au second tour. Dans ce cas de figure, les signataires se sont engagés à prendre une décision consensuelle ou à la majorité en faveur d’un candidat qui accepterait leurs conditions. Le troisième scénario est sans nul doute celui qui prête à confusion et risquerait de faire voler en éclat le regroupement qui n’est d’ailleurs que  circonstanciel. Le troisième scénario est aux antipodes de l’idéal politique pour lequel  certains leaders de la CB se sont battus pendant le quinquennat d’IBK. Ce schéma ressemble beaucoup plus à un pur calcul politicien, surtout pour des leaders politiques qui se sont inscrits dans la dynamique pour l’alternance. La CB, pour être en accord avec son ADN, devra voter pour celui qui sera en face du président IBK, peu importe le challenger. Telle devrait être la position de la Convention, tranchée et claire. Et cela, apporterait plus de crédit à leur coalition, et aussi à Modibo Sidibé, poids lourd de la classe politique malienne.

Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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4 COMMENTAIRES

  1. je dirais que c’est la convention de la reculade et de l’égocentrisme ;les calculs politiciennes ne serviront en rien comme en 2013
    cette fois-ci soit on est a l’opposition c’est à dire tout sauf ibk et sa famille ou on est avec la majorité des moutons et faire plonger le Mali encore

  2. « Opportunisme ou calcul politicien inavoué ?» 😀😀 On voit bien que c’est les deux a la fois. Nous n’oublions pas que nous sommes au pays de l’opportunisme-vertu et que la démonstration faite par SOUMI CHAMPION (champion de je ne sais quoi) continue d’émeuter le microcosme politique de part et d’autre. Le pouvoir ayant compris qu’il ne peut mobiliser autant que SOUMI ne va plus organiser le moindre rassemblement qui pourrait mettre en évidence son impopularité par rapport à l’opposition. Les bâtisseurs qui depuis le départ se sont désolidarisés des marches et des rassemblements de l’opposition ont été pris de court par leur succès. Maintenant qu’ils ont compris ne pas être un contrepoids aussi solide que SOUMI et sa vague, ils essayent de garder deux fers au feu en jetant le doute sur leur opposition au régime. La politique est synonyme d’opportunisme mais ne pas enlever toutes ambiguïtés sur leur rejet du système en place va les coûter très cher car le peuple cette fois-ci, ne vote pas pour tel ou tel, il vote contre IBK et sa famille. Laisser apparaître la possibilité de le soutenir serait une erreur fatale à ne pas faire. 💡💡💡💡💡

    • yugo moi je pensais qu’ils ont retire un fer du feu c’est Moussa Joseph qui veut mettre les batisseurs sous la coupe de CMD, l’opportuniste le meilleur c’est bel et bien Moussa Joseph et qui critique eme l’opposition en disant que Tiblen et Soumi n’ont d’autre objectifs que de remplacer IBK, voici Mussa Joseph un garconnet de Lafiabougou vide de sens. Aux batisseurs je dis qu’il ne faut pas aller au lit avec n’importe qui, il faut savoir choisir ses partenaires.

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