Deuxième sortie du président français sur le continent africain, la visite que François Hollande vient d’effectuer au pas de charge au Mali était aussi destinée à galvaniser les troupes françaises qui enregistrent, de concert avec les forces maliennes et africaines, des succès remarquables dans la guerre de libération du Nord-Mali, où régnaient naguère en maîtres absolus les narco-jihadistes. Le nouveau locataire de l’Elysée en a également profité pour préparer le passage de témoin entre les forces françaises, qui totalisent 3 500 hommes, et les contingents de la MISMA et prôner la réconciliation entre Maliens, dans la perspective de l’après-guerre.
Cette visite-éclair du numéro un français avait aussi pour but de dissiper d’éventuels malentendus entre la France et la partie malienne. Notamment ceux nés à l’occasion de la prise de l’aéroport de Kidal où, contrairement au scénario qui avait toujours prévalu lors de la reconquête des autres villes du Nord – Gao et Tombouctou – et même celles du Sud, à l’image de Konna, Douentza et Hombori, les militaires français ont opéré en solo, pour ne pas dire en catimini, en ne prenant même pas le soin d’en informer leurs homologues maliens.
Une attitude d’autant plus déroutante que la veille, le MNLA et une soi-disant branche dissidente du groupe terroriste et jihadiste d’Ançar Dine, le MIA, avait proclamé qu’ils avaient occupé la capitale de l’Adrar des Iforas. Et déclaré qu’ils ne voulaient pas de soldats maliens et africains dans leur fief de Kidal. Cette attitude du partenaire français n’a pas manqué de jeter le trouble dans l’esprit de plus d’un Malien, même si elle n’a pas encore entamé la symphonie de la francophilie subite qui a accueilli l’opération Serval au Mali. Lire autres articles sur maliweb.net.
On peut tenter d’expliquer l’attitude de la partie française par le souci de Paris de ne pas se laisser éventuellement déborder par les événements, en l’occurrence la crainte de gestes spontanés de vengeance de soldats de l’armée régulière sur les éléments du MNLA, qui ont participé activement au massacre à Aguel Hock d’environ 120 éléments de l’armée régulière. C’est le même MNLA qui s’est allié aux narco-jihadistes d’AQMI et d’Ançar Dine, à qui il a servi de cheval de Troie pour conquérir Tessalit, Kidal, Gao et Tombouctou.
Dans la foulée, Paris invitait le gouvernement malien à engager le dialogue avec les populations du Nord et, en écho, Dioncounda déclarait que le MNLA était le seul groupe pouvant être l’interlocuteur du gouvernement malien. En vérité, accepter de négocier avec le MNLA, c’est le crédibiliser et accepter de faire passer par pertes et profits les crimes de guerre commis de sang froid à Aguel Hock et d’autres atteintes aux droits de l’homme, comme les viols collectifs de femmes et de jeunes filles, la destruction d’établissements sanitaires et hospitaliers, le pillage d’établissements bancaires et des banques de céréales…
Thierry Rebinsky, le pseudo-analyste à la tête glabre de France 24
On peut faire bénéficier le Président Hollande d’un préjugé favorable, en voyant en lui un homme animé de bonne volonté ayant à cœur de marquer la rupture avec son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. C’est un homme qui essaie d’imprimer les valeurs de justice et d’éthique dans les relations internationales. Mais c’est aussi un homme dont on dit qu’il connaît très peu les réalités africaines. Et qui peut, dès lors, être facilement pris en otage par les lobbies en tous genres gravitant autour de sa personne.
De fait, avec la crise malienne, l’on assiste à une véritable inflation de vrais-faux spécialistes du Sahel, d’escrocs de haut vol qui se livrent à des démonstrations en total déphasage avec la réalité. Faisant croire aux profanes que le Nord-Mali appartient aux seuls Touaregs, qui seraient martyrisés sur leurs terres par la minorité de Sonrhaïs, Peuls et autres Bozos. Alors que les Touaregs représentent à peine 5% de la population du Nord-Mali. Des thèses développées par certains «spécialistes» à l’image de Thierry Rebinsky, le pseudo analyste à la tête glabre de France 24, qui, pour faire ses élucubrations, entre littéralement en transe, comme s’il était habité par le diable, à moins qu’il ne le soit tout simplement par l’argent.
Le Président Hollande devrait se garder d’écouter les chants de sirène des Touaregs du MNLA, qui ne peuvent légitimement représenter la communauté Touareg, car il ne faut jamais oublier que l’écrasante majorité des Touaregs, qui ne cherchent qu’à vivre en bonne intelligence avec les autres composantes de la société malienne, a payé un lourd tribut à l’aventurisme des bandits armés du MNLA, lesquels ont, par ailleurs, largement donné la preuve de leur inefficacité dans la lutte contre le terrorisme dans le Nord-Mali, comme l’attestent éloquemment les événements de Gao et de Menaka.
N’oublions pas qu’une bonne partie des centaines de milliers de réfugiés maliens qui ont été jetés sur les chemins de l’exil est constituée par des Touaregs fuyant les exactions des narco-jihadistes. Certes, après la libération totale du Nord-Mali, un dialogue inclusif entre toutes les communautés du Nord, et même du Sud, en vue d’une réconciliation nationale et une paix pérenne est indispensable. C’est une opération dont on ne saurait faire l’économie.
Dans cette dynamique, le MNLA peut-il être le représentant légitime de la communauté Touareg? Il est permis d’en douter. En effet, que penser d’un groupe qui a donné à suffisance la preuve de son incapacité sur le terrain à lutter contre les jihadistes et les narcotrafiquants, qui n’affiche que haine et mépris à l’égard des autres communautés, qui continue de réclamer à cor et à cris une fantomatique République de l’Azawad, qui n’existe que dans la tête de ses membres?
François Hollande doit comprendre que faire de ce groupe de bandits sans foi ni loi un interlocuteur crédible équivaudrait à donner une prime à l’impunité et à l’injustice. A la limite, si l’on veut être indulgent envers les éléments du MNLA, on peut invoquer que leur situation est assimilable, en partie, à un problème de démobilisation, après la chute du régime de Kadhafi, à la solde duquel certains d’entre eux se trouvaient, et qui les envoyait sur différents théâtres, au gré de son humeur, combattre pour les causes les plus fumeuses. Leur parrain-employeur disparu, ils n’ont trouvé rien de mieux que de se reconvertir dans le grand banditisme.
L’ancien Président Sarkozy voulait les utiliser pour lutter contre les narco-jihadistes, libérer les otages français et, peut-être même, les aider à l’avènement de leur République de l’Azawad, pour ensuite faire main basse sur les ressources pétrolières, gazières et minières potentielles du Septentrion malien. On sait ce qu’il en est advenu.
Hollande, connu pour sa clairvoyance et sa lucidité, doit éviter de tomber dans les mêmes erreurs. On a beaucoup glosé sur le manque de développement du Nord Mali. Mais, quand des projets de développement y ont été lancés, l’expérience a prouvé que ce sont les mêmes bandits armés, qui n’ont pas encore compris que notre ère moderne ne s’accommode guère de razzias, qui sont allé voler – on utilise l’euphémisme enlever – véhicules et équipements de ces projets pour aller les revendre.
Où? En Mauritanie ou en Algérie, pardi! Dans ces conditions, par quelle opération du Saint Esprit peut-on développer une telle région? Heureusement qu’ils ne représentent qu’une infime minorité de la communauté Touareg du Mali, à qui ils portent d’ailleurs le plus grand tort.
Il y a belle lurette que nombre de cadres touaregs ont même poussé le sens de l’intégration jusqu’à s’insérer dans les hautes sphères politico-administratives du pays. Il est aussi vrai que certains, à l’image de Algabass Ag Intallah et Hama Ag Bibi, ont abandonné leurs postes de députés à l’Assemblée Nationale pour une aventure suicidaire.
Mais beaucoup, comme Assarid Ag Imbarcawane (2e Vice-président de l’Assemblée Nationale), Oumarou Ag Mohamed Ibrahim (Président du Haut Conseil des Collectivités), Mohamed Ag Erlaf (Directeur de l’Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales, plusieurs fois ministre) ou Mohamed Ag Sidalamine (Conseiller à la présidence de la République), n’ont jamais laissé leur esprit républicain se faire surprendre, ne serait-ce qu’une seule fois.
Yaya Sidibé
Le Mali se bat pour l’integrite de son territoire national.Tout doit etre fait en sorte que l’integrite du territoire Malien soit preservee.A cet effet,une unanimite totale doit exister entre les Maliens.Quand il est question d’integrite territoriale,pas d’independance,pas d’autonomie politique et pas d’autodetermination .Celui qui sort de ce cadre,devient un traite, un rebelle et un ennemi du pays.Nous devons nous battre pour la liberte, la democratie faite de justice sociale ,d’egalite quant aux responsabilites politiques et sociales;c’est pourquoi nous sommes pour l’egalite des citoyens en droits et en devoirs.Nous sommes laics .La religion ne doit pas etre utilisee comme un outil de discrimination,ni l’appartenance ethnique,ni les relations avec des associations illegitimes.Le MNLA doit renoncer a toute reclamation territoriale et deposer les armes.Sinon il sera combattu comme les autres criminels, en son temps car le temps approprie est d’importance dans cette guerre d’usure.
Un bambara n’as jamais peur, il respecte, mais on a oublié que c’est pas le respect qui fait marché un âne, qu’on se le rappelle maintenant. sale et pitoyable Ady.
Soyons un jour comme ces Français et Américains qui ont juré de ne jamais laisser mourir un des leurs sur aucun territoire du monde et quel que soit leur rang social: riche ou pauvre, religieux ou pas. JE RESTE ADMIRATIF QUE DE LA DIGNITE QUE DU RESPECT POUR L’HOMME .Vivement la fin du calvaire pour ces otages et quel que soit le langage tenu par la France. Qui par la voix de son président le 334 saints de Tombouctou ira jusqu’au bout du chemin tracé.
Mr le journaliste s’il te plait quand tu connais pas le nom de quelqu’un n’écrit pas n’importe quoi ?? c’est Gauthier Rybinski et non Thierry
Pourquoi les Bambaras ont une peur bleu des arabes au point de demander l’intervention de la France coloniale?
des propos à ne pas tenir
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