One man show du FDR : Où sont passés les amis d’ATT?

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               Une chose est d’aider quelqu’un à rester au pouvoir (c’est le cas qui nous intéresse ici), une autre chose est de l’aide à gérer ce même pouvoir. Le silence radio des leaders de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP) depuis la formation du gouvernement le 3 octobre 2007 face aux problèmes brûlant de l’heure est incompréhensible. Au lieu d’aider le président Amadou Toumani Touré à trouver des solutions au préoccupations majeures des populations, l’ADP (mouvance présidentielle), composée de plus de 40 partis politiques est dans un sommeil profond.

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                Puisque la nature a horreur du vide, le Front pour la Démocratie et la République (FDR), composé seulement d’une dizaine de partis se réclament de l’opposition, joue en ce moment le rôle de parti au pouvoir. C’est le monde à l’envers, qui aurait cru qu’au Mali l’opposition serait dans le rôle mouvance présidentielle? Pour une première fois, l’opposition malienne a surpris plus d’un en se montrant utile.

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                 Peut-elle continuer sur cette lancée? Va-t-elle soumettre les résultats de la table ronde qu’elle a organisée les 30 novembre et 1er décembre 2007 au gouvernement ou au président de la République? L’ADP va-t-elle enfin se réveiller car, ne dit-on pas que mieux vaut tard que jamais?

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AUX PREMIERES HEURES DE L’OPPOSITION MALIENNE

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                Traditionnellement au Mali, en tout cas de 1992 à 2002, l’opposition s’est fait distinguée par la négation de tout ce qui venait du pouvoir. A chaque fois que le pouvoir était confronté à un problème de quelque nature que se soit, au lieu de critiquer et faire des propositions de sortie de crise, elle jetait au contraire de l’huile sur le feu en orientant les contestations populaires vers le pouvoir afin de récolter les dividendes de la fronde des masses populaires.

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                 Ce scénario fut expérimenté pendant cinq ans de 1992 à 1997, mais cela n’a pas marcher car, à l’époque le président Alpha Oumar Konaré, un visionnaire a su contre carré tous les plans machiavéliques de l’opposition.

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                A la faveur des élections législatives ratées de 1997, l’opposition changea de stratégie de conquête du pouvoir. Elle se radicalisa et arriva même à boycotter toutes les institutions de la République durant près de cinq ans (1997 à 2001).

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LE CHANGEMENT DE FUSIL D’EPAULE

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                Pour donner peut être un sens à leur lutte, les partis de l’opposition se sont regroupés au sein d’un regroupement appelé le Collectif des Partis Politiques de l’Oppositions (COPPO) après les élections législatives ratées du 13 Avril 1997. Ce fut le début d’une cristallisation de la situation politique, la classe politique malienne était divisée entre les partis membres du COPPO d’une part et ceux de la Convergence Nationale pour la Démocratie et le Progrès (CNDP) soutenant l’action gouvernementale contrairement à ceux du COPPO.

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                Il y avait un troisième front dénommé Front pour l’Alternance Patriotique (FAP) que l’on peut situer au centre. Les élections générales ratées de 1997 ont donc eu pour conséquence majeure l’instauration d’une crise de confiance entre les acteurs de la classe politique et la fragmentation de la vie politique. Cet état de fait a contribué plusieurs années durant à la cristallisation de la tension politique dans le pays. Cette tension fut constamment traversée par des ordres de choc découlant d’affrontements récurrents. Le point culminant de cette crise fut la mort du Sergent Chef de police Moussa Diarra lors d’un meeting du COPPO.        

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                Suite à cette mort brutale d’agent des forces de l’ordre et de sécurité, des leaders du COPPO furent bastonnés, gazés puis emprisonnés. Plus tard, ils ont recouvré leur liberté. Mais il a fallu un sursaut national pour que le processus démocratique malien soit sauvé par l’organisation d’une table ronde de la classe politique les 19, 21 et 22 janvier 2001 à l’ex-Palais des Congrès de Bamako, (actuel Centre International de Conférence) sous la présidence de feu Almamy Sylla du RDP en sa qualité de doyen d’âge de la classe politique malienne.

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                A l’unanimité, les partis politiques ont reconnu que la crise de 1997 jusqu’en 2001 tire son origine des élections législatives ratées du 13 avril 1997. La cause principale étant dégagée, le diagnostic qui s’en est suivi est: Comment réussir les élections générales de 2002? Tous se sont appliqués dans ce sens, c’est pourquoi les élections de 2002 se sont déroulées dans la transparence et les résultats acceptés par tous.

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LA BONNE LECTURE DU PRESIDENT ATT

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                En 2002, M. Amadou Toumani Touré, alors candidat à la Magistrature Suprême du pays a eu comme souci principal la réconciliation des coeurs et des esprits des Maliens. Il a trouvé comme slogan: “Retrouvons ce qui nous unit”. Il a inscrit ses actions de campagne dans la décrispation politique prônée par la table ronde de janvier 2001.

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                Lorsqu’il est élu président de la République en 2002, il initia le consensus politique; c’est pourquoi toute la classe politique, à part le Bara du Pr. Yoro Diakité l’a soutenu. Les actions des gouvernements de large ouverture qu’il a mis en place de 2002 a 2007 ont été soutenues par tous.

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LA SURPRISE DE L’OPPOSITION MALIENNE

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                Las du consensus politique de 2002 à 2007 caractérisé par l’absence d’opposition significative, le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) fort de cinq députés et le parti Solidarité Africaine pour le Démocratie et l’Indépendance (SADI) avec quatre députés, ont rendu public une déclaration politique dans laquelle ils affirment leur appartenance à l’opposition.

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                Se prononçant sur la crise au Nord du Mali où des civils et des militaires sont encore pris en otage par des bandits armés, le groupe de l’opposition a condamné sans réserve ces actes qui s’apparentent, selon lui, au banditisme classique qu’à la rébellion. “Nous nous félicitons de ce que le gros de l’ancienne rébellion n’ait pas désavoué l’Accord d’Alger et encourageons le gouvernement à explorer toutes les voies pouvant garantir une paix juste et durable, sur la base du respect des engagements issus du pacte national et de l’Accord d’Alger”, disait Me Hamidou Diabaté, porte-parole du groupe de l’opposition ce jour-là.

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                Quelque part, ce que le FDR a fait le 30 novembre et le 1er décembre peut cadrer avec les objectifs dudit regroupement qui sont entre autres d’organiser des concertations entre parties en vue de dégager des positions communes sur toutes les grandes questions de la nation, d’effectuer un travail de formation, d’information et de sensibilisation en direction des partis politiques, des associations démocratiques et des populations en général.

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                A sa constitution le 25 février 2007, le FDR comptait 16 partis politiques qui sont: ADJ, CD, CDS-Mogotiguiya, Convergence 2007, COPP, DPM, FASO, MPDD, PARENA, PARI, PER, PRDDM, RDR, RDT, RJP et RPM. Après les élections générales de 2007, le FASO et le PARI se sont retirés du FDR.

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A QUAND LE REVEIL DE L’ADP?

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                L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP) est un regroupement électoral constitué par plus de 40 partis politiques qui ont soutenu la candidature du président Amadou Toumani Touré (ATT) dont : ADEMA, BDIA, CNID, MPR, UDD, PCR, PSP, URD, US-RDA entre autres.

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                 En chiffre, l’ADP c’est plus de 100 députés sur les 147 que compte l’Assemblée Nationale du Mali, l’ADP, c’est également 8222 conseillers communaux sur les 10 777, 428 maires sur les 703. Au Haut Conseil des Collectivités, l’une des huit institutions de la République, l’ADP a 69 conseillers nationaux sur 75 possibles, 40 présidents de conseil de cercle sur 50. Sur les 8 présidents d’assemblée régionale, l’ADP a 7.

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                Malgré cette majorité écrasante à tous les niveaux, l’ADP est en panne d’inspiration. Va-t-elle enfin se réveiller?

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Daba Balla KEITA

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