L’opposition politique, un élément fondamental de la démocratie pluraliste
Le mercredi 23 juillet courant, le Gouvernorat du District de Bamako abritera une séance de travail qui rassemblera les partis politiques autour du projet de loi portant statut de l’opposition politique au Mali. Ledit projet de loi sera débattu par les partis politiques, et une fois amendé par la réunion desdits partis, il devra retourner au cabinet du Ministre en charge du dossier qui se chargera de porter les rectificatifs qui s’imposent, compte tenu des observations et suggestions faites par les partis politiques.
Après ce “toilettage”, le projet sera ensuite acheminé à Koulouba pour adoption en Conseil des Ministres. Au finish, le projet de loi sera soumis au vote de l’Assemblée Nationale. Dans l’esprit de ce projet, qui sera certainement soumis à l’appréciation des députés durant la session en cours, on entend par “opposition politique” tout parti politique ou groupement de partis politiques, représenté ou non à l’Assemblée Nationale, qui ne participe pas à la formation du gouvernement ou ne soutient pas à l’action gouvernementale.
L’opposition politique peut être “parlementaire” ou “extraparlementaire”. Elle est parlementaire lorsqu’elle est représentée à l’Assemblée Nationale ; elle est extraparlementaire lorsqu’elle n’est pas représentée à l’hémicycle. Selon le projet de loi qui fera l’objet d’échanges entre les partis politiques et l’administration, “l’opposition parlementaire fonctionne conformément aux dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale”. Bien sûr que l’opposition politique, qu’elle soit parlementaire ou extraparlementaire, s’affiche comme un élément fondamental de la démocratie pluraliste.
En fait de droits et de devoirs, le projet de loi note qu’il est reconnu à tout parti politique ou groupement de partis politiques le droit à l’opposition politique. Par ailleurs, il reconnait à tout parti politique appartenant à l’opposition politique le droit de soutenir l’action gouvernementale ou de participer à la formation du Gouvernement.
Dans ce cas, ledit parti perd d’office sa qualité de parti de l’opposition politique. Toujours dans les chapitres du projet de loi, il est dit clairement que “l’opposition a le devoir de suivre l’action gouvernementale, de la critiquer de façon objective et constructive dans le sens du renforcement de l’idéal démocratique et du progrès. Elle est représentée par un porte-parole qui prend le titre de chef de l’opposition politique”.
Le chef de l’opposition est désigné par consensus parmi les députés appartenant à l’opposition politique. Après sa désignation par ses pairs, le chef de l’opposition politique est investi de cette charge au cours d’une séance solennelle de l’Assemblée Nationale. Du point de vue des avantages liés à la fonction, le chef de l’opposition politique est sur le même pied d’égalité que le premier vice-président de l’Assemblée Nationale.
Le chef de l’opposition politique peut faire partie des missions du président de la République lors des déplacements celui-ci à l’étranger et être associé à l’accueil des hôtes de marque de la République. De façon annuelle, le chef de l’opposition politique adresse au Premier ministre un rapport sur l’application du statut de l’opposition politique.
Vivement que ce projet de loi puisse avoir un aboutissement heureux et que naisse une opposition politique constructive.
Mamadou KABA