Les présidents de l’Alliance pour la république (APR) et la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), respectivement Oumar Ibrahim TOURE et Housseini Amion GUINDO ont fait une déclaration commune à la presse sur leur fusion. Pour les deux partis politiques, ce n’est qu’une question de temps.
Le point de presse a eu lieu au siège de l’APR, le samedi dernier. Outre les deux présidents, des membres du directoire des deux formations politiques étaient également présents. À cette occasion, le président Oumar Ibrahim TOURE a déclaré que la fusion APR et CODEM est « réelle et sans équivoque ».
Justifiant cette cohabitation politique, M. TOURE pense qu’il ne peut y avoir autant de partis politiques que de projets de société. Donc, les partis ayant donc une même vision, les mêmes intérêts comme la CODEM et l’APR doivent donc cheminer ensemble, a suggéré le président de l’APR. Pour lui, il n’y aucune nécessité que le Mali se retrouve avec 207 partis politiques, selon les statistiques du ministère de l’Administration territoriale.
En attendant la fusion proprement dite, une alliance électorale et politique entre les deux partis s’est dégagée pour une première étape, a affirmé M. TOURE, tout en laissant la porte ouverture aux partis qui souhaitent se rejoindre à leur mouvance. Mais pas à tout venant. Donc, ne seront acceptés dans l’alliance que les partis partageant leurs visions. En claire, l’alliance électorale et politique n’est qu’une étape avant la fusion.
L’ARP tout comme la CODEM est convaincue que les alliances électorales et politiques restent fragiles aussi bien au choix de candidats au nom de l’alliance qu’au partage du pouvoir après une victoire. Et le fonctionnement et la gestion au sein des alliances ont posé souvent des problèmes et ont même abouti dans certains cas à l’éclatement de beaucoup d’alliances, a fait remarquer le conférencier.
« Les alliances, qui ont pu échapper à cette étape du choix pour la plupart, n’ont eu le succès attendu quant au partage et à la gestion du pouvoir. Les frustrations naissent donc, s’accroissent, et entrainent un manque de confiance entre les différents acteurs et inéluctablement avec le temps la dislocation de l’alliance », a indiqué le leader politique de l’APR.
ainsi, ces constats imposent de poser les jalons d’une vraie alliance électorale et politique entre les deux partis dont le but final, à moyen terme conduira à une fusion par la création d’un nouveau parti politique prenant en compte les aspirations de leurs compatriotes, a expliqué Oumar Ibrahim TOURE.
Comme avantage, la fusion au terme du processus, pour lui, permettra d’avoir une seule formation avec une vision commune et la poursuite des mêmes objectifs, le développement du Mali. Mieux, a-t-il ajouté, elle aura également l’avantage mettre fin aux velléités de dissensions dans le cadre de la constitution des listes et le choix des hommes (ce qui est impossible), mais de l’en atténuer considérablement.
« Le choix consensuel des hommes au sein et au nom d’une formation unique est sans nul doute gage de l’obtention de meilleurs résultats pour les différents scrutins et de gestion concertée et réussie du pouvoir », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, pour conduire le processus de fusion, les deux partis ont convenu de la mise en place d’une commission. À ce stade, cette commission a formulé des recommandations aux deux formations politiques. Il s’agit, entre autres, de la participation de l’un des partis à toute activité importante de l’autre à partir de la conférence de presse ; l’organisation de réunions communes et fréquentes entre les deux directions ainsi que des missions communes sur le terrain ; la mise en place d’un plan de communication commun ; la sensibilisation des structures de base sur le projet de fusion en mettant en avant ses avantages ; la poursuite de la réflexion au sein de la commission paritaire.
Et enfin, selon le président TOURE, les dispositions de la Charte des partis politiques en vigueur en République du Mali concernant la dissolution et la fusion des partis politiques détermineront au moment opportun la conduite à tenir pour chacun des partis concernés.
Par Sikou BAH