C’est à la faveur d’un point de presse, tenu dans la matinée du jeudi, à son siège, que l’Union pour la République et la Démocratie (URD) a dit son indignation face à la situation qui prévaut entre manifestants et forces de l’ordre à la suite de l’occupation de la Mairie de Konsiga cercle de Yelimané, demander au gouvernement de faire respecter les lois de la République et prendre sa responsabilité. Ce point de presse a été animé par le vice-président de l’URD, Pr Salikou Sanogo en présence des membres de la direction de ce parti.
« Dans la matinée du vendredi 15 décembre 2017, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser un groupe de manifestants de la commune rurale de Konsiga dans le cercle de Yélimané. Ce groupe occupait illégalement, depuis plusieurs jours, la mairie de ladite Commune pour empêcher le maire URD Tamassa Kébé et les autres usagers d’y accéder, ai a lu le Pr Sanogo. Selon lui, les faits remontent aux élections communales du 20 novembre 2016 qui ont consacré la victoire de la liste URD-ADEMA-FARE. Lors de ce scrutin, cette liste était en compétition contre celle de CODEM-YELEMA. Cette dernière, à la suite d’une plainte de la liste concurrente a été invalidée par la Cour d’appel de Kayes, au motif qu’elle avait en son sein une candidate de 19 ans, dira le conférencier avant de rappeler que selon l’article 191 de la loi électorale, l’âge minimum pour être éligible est de 21 ans.
Depuis lors, affirme le vice président de l’URD, les militants des partis de la liste perdante ont multiplié des réactions. D’abord par voie légale, lorsque au nom de l‘alliance CODEM-YELEMA, Abdoulaye Konaré porte l’affaire au tribunal administratif de Kayes pour non seulement annuler les résultats de l’élection mais aussi d’ordonner le sursis de l’installation du nouveau maire Tamassa Kébé. Devant cette juridiction, le sieur Konaré aura gain de cause. « Mais le désormais patron de la mairie de Konsiga et ses conseillers contestent la décision du juge administratif et mettent l’affaire au jugement de la Cour Suprême du Mali » a rappelé le Pr Salikou Sanogo, avant de préciser que cette haute juridiction donna raison au maire élu, M. Kébé et à ses conseillers. De ce fait, dira le Pr Sanogo, ceux-ci sont confirmés à leur poste. C’était sans compter sur les agissements de M. Konaré et de ses hommes qui emprunteront cette fois-ci, la voie illégale. Et ce, en incitant des manifestants à prendre d’assaut la mairie . C’est à la suite de cette action, selon le conférencier que le maire a répliqué en faisant appel au préfet pour prendre des dispositions afin de disperser les manifestants. « Ces derniers déterminés, affrontent les forces de l’ordre déployés par le préfet. Ce qui se soldera par la mort d’une personne et de 8 blessés du côté des manifestants et aussi des blessés dans les rangs des forces de l’ordre. De plus, auparavant, l’association des chefs de village, sur demande du maire, est intervenu en vain » a déploré le vice-président de l’URD. Le Pr Salikou Salikou a rappelé que pour calmer les ardeurs et amener l’apaisement, le ministre de l’Administration Territoriale s’est rendu sur place afin de présenter les condoléances du gouvernement et appelé au calme. Sans succès. Car, selon Pr Sanogo, les manifestants exigent la démission du conseil municipal et la traduction du maire devant la justice, la levée de l’immunité du député URD, Mahamadou Hawa Gassama, le départ du Gouverneur de Kayes, du préfet et du sous préfet. « Pour motif que ceux-ci ne défendent pas l’intérêt de la population de Konsiga. Pire, ils décident de surseoir au payement de la Taxe de Développement Locale et Régionale à la mairie pour la verser à un représentant du chef de village de Korsignané » a-t-il affirmé, avant de regretter le fait que le maire soit menacé de mort sur les réseaux sociaux et obligé de vivre dans son village natal, Korsignané. Ce n’est pas tout, car Pr Salikou dira que sous l’ampleur de la menace des conseillers (trois) ont jeté l’éponge. C’est pourquoi le parti URD s’indigne de cette situation et appelle à la détermination du gouvernement pour mettre fin à cette situation.
Par Fatoumata COULIBALY