Elu Maire de la commune de Ouélessebougou sous les couleurs de L’URD, le choix de N’
Samaké de créer sa propre formation politique connu aujourd’hui sous le nom du parti pour l’action civique et patriotique (PACP) a été diversement apprécié en son temps par les analystes politiques .Certains parmi les « cassandre » lui promettaient même une belle aventure suicidaire.
« Le pouvoir du Mali en terme de capacité existe à l’intérieur et non à l’extérieur .Il appartient donc à nous, Maliens de puiser dans la décentralisation qui est une arme secrète, le potentiel de chacun de nous ». C’est du moins ce que croit savoir N’Yéah Samaké, maire de la commune rurale de Ouélessebougou, une ville située à vol d’oiseau de la capitale. L’homme s’était d’abord illustré sur d’autres chantiers humanitaires à travers notamment la construction de plusieurs écoles offertes presque gratuitement à de nombreux villages de cette localité.IL est profondément persuadé que sans la multiplication de ces infrastructures de base dans le domaine de l’éducation, la santé, l’hydraulique villageoise, tous les beaux discours politiques sur la décentralisation resteront désespérément vains.
C’est pourquoi, il ne rate pas du reste la moindre occasion pour expliciter et argumenter devant les médias, les motivations réelles profondes ayant prévalu à la création de ce nouveau parti, dont il est par ailleurs l’un des principaux inspirateurs. Depuis sa date de lancement à nos jours , il intervient avec brio et intelligence sur toutes les questions qui touchent l’avenir politique , économique et social de notre pays .Même s’il ne cachait pas ses sympathies pour certaines initiatives prises par l’ex-régime d’ATT, il est cependant l’un des rares hommes politiques à se prononcer ouvertement contre la tenue du referendum voulue coute que coute par ATT et la galaxie qui l’entourait . N’Yeah Samaké soutenait mordicus que « l’Etat étant une continuité et compte tenu du timing, elles pouvaient attendre face aux autres préoccupations du pays ». Cet enfant de Jitoumou reste également persuadé que sa commune fait aujourd’hui partie des meilleures dans notre pays, tout au moins sur le plan de la bonne gouvernance locale. Ce label de commune –phare, dont tout le monde se réjouit là bas repose en effet sur la qualité exceptionnelle du mode de gouvernance locale institué par ses élus à travers dit-on une gestion rationnelle, innovante, et combien efficiente des ressources domestiques et locales.
A Ouélessebougou, les autorités communales et les populations ont véritablement réussi, non sans un certain panache à créer un cadre de confiance ayant permis de solder positivement tous les desideratas du passé et de poser ainsi de nouveaux jalons pour le développement futur et intégral d’une commune regroupant 44 villages. Ce cadre de concertation dénommé «Blonba» se tient chaque trimestre, soit quelques jours seulement après la fin des travaux de session du conseil communal. Chaque village y est représenté par deux délégués. Les travaux durent une seule journée au cours de laquelle de nombreux thèmes font l’objet de vives et fructueuses discussions et parmi ceux-ci les comptes rendus des points débattus en session ordinaire du conseil, les points de communication par rapport au niveau de paiement des taxes dans chaque village. Les femmes ne sont pas marginalisées comme on peut le constater ailleurs. Les deux groupements des femmes sont représentés au cours de cette assemblée populaire, ainsi que celles de la Cafo .
Cette tribune qui n’a jamais existé auparavant a aussi instituée la délivrance –fait assez rare pour être signalé –de médailles du mérite et de reconnaissance aux villages les plus exemplaires dans la mobilisation des ressources destinées à la mairie. De notre arrivée à ce jour, le gouvernement malien a investi 3 milliards de f CFA de réalisation (centre de l’énergie, centre de santé de référence etc.) Ce geste si important est aussi la preuve que nous jouissons, mon équipe et moi, de la confiance totale de nos autorités et particulièrement du président de la république (il s’agit bien évidemment du président sortant). Ceci constitue à n’en pas douter une «une marque d’attention qui galvanise davantage une équipe qui prend résolument aujourd’hui l’engagement de réussir sa décentralisation et avec comme fameux slogan « Une gouvernance concertée pour une gestion transparente ».Face à la dramatique situation sécuritaire et humanitaire qui secoue le nord du pays et ayant pour conséquence un lot de réfugiés éparpillés à travers les pays voisins, le président du PACP s’est rendu dans certaines zones sinistrées, pour prêcher la bonne parole de son parti et offrir du coup un don important de cadeaux à ses populations meurtries et déplacées .De source proche du parti , N’Yéah Samaké n’entend pas se présenter aux prochaines élections présidentielles .La raison invoquée ? Accélérer le processus d’implantation et de renforcement des structures déjà existantes à travers le pays. Histoire de ne pas jouer inutilement les trouble-fêtes dans la cour des grands. Voilà au moins un réalisme politique qui a son vrai pesant d’or.
Habibatou Doumbia, correspondance particulière