La CENI a procédé à la mise en place de son bureau. Aux quinze membres composant la structure de supervision des élections prochaines, un poste a été attribué à chacun. Toutefois, cette année, si l’esprit premier de neutralité du président de la CENI a été respecté, le bureau comporte quelques particularités.
En milieu de semaine dernière, les quinze membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), cuvée 2011, se sont réunis pour mettre en place un bureau. Hormis les trois premiers responsables, le président et les premier et deuxième vice-présidents pour lesquels on a procédé au vote, tous les autres membres du bureau ont été élus par consensus, selon un de ses membres.
Ainsi, au terme de cette première séance de travail, la nouvelle CENI renoue avec une vieille tradition. En effet, en 2009, cette structure, très importante en ce qu’elle permet de donner une certaine crédibilité aux résultats des élections, était présidée par un responsable de parti politique, en l’occurrence Seydou Traoré, Secrétaire politique de l’Adema, contrairement aux années précédentes où elle a été chapeautée par un membre des organisations de la société civile. Le tollé a été si grand que l’on est revenu à l’objectivité.
Cette année donc, la CENI s’est dotée à la présidence de Mamadou Diamoutani, désigné par les confessions religieuses. Toutefois, il sera encadré directement par des responsables de partis politiques, notamment le premier vice-président, Issaga Kampo (MPR), le deuxième vice-président, Cheick Amadou Tidiane Cissé (RPM) et le troisième vice-président, Ibrahim Sissoko (CODEM).
Ce dernier est également le Coordinateur de la CENI pour la région de Tombouctou. Et c’est là la deuxième particularité de cette année : les postes de vices présidences ont été multipliés pour permettre à leurs titulaires de coordonner les activités de la CENI dans les régions et le district de Bamako. C’est ainsi que le quatrième vice-président, Moctar Mariko (Association de défense des droits de l’homme), est nommé coordinateur de la région de Gao ; le cinquième vice-président, Abdoulaye Koïta (URD) celui de la région de Koulikoro, le sixième vice-président, Oumou Touré (CAFO) coordonne le District de Bamako. Elle sera secondée par Moussa Amion Guindo. Quant au septième vice-président, Nantié Bougoudogo de l’UDD, il hérite de la région de Mopti, Moussa Konaté (PSD, seul parti politique supposé de l’opposition) de celle de Kayes, et Dioncounda Samabaly (PIDS) de celle de Ségou.
Le premier rapporteur est Me Elias Touré (Conseil de l’ordre des avocats). Il est secondé par Moussa Kenneye Kodio (Syndicat autonome de la magistrature) également coordinateur de la région de Sikasso. A la questure, Ousmane Théra du CNID occupe le poste de premier questeur, Ibrahim Maliki du PDES cumule le poste de deuxième questeur avec celui de coordinateur de la région de Kidal. Outre la mise en place de ce bureau, la première séance de travail a permis à la nouvelle équipe de procéder à la relecture de leur règlement intérieur.
Selon notre interlocuteur, aucune autre considération n’a prévalu dans le vote de leur président. Le choix porté sur Mamadou Diamoutani est intervenu à l’issue d’un scrutin au cours duquel il a gagné huit voix pour, et sept contre. C’est quand même la première fois au Mali qu’un représentant des confessions religieuses est appelé à jouer les premiers rôles dans la structure de supervision d’élections.
Cheick TANDINA