Après une journée de vendredi très alimentée par les nouvelles de la mise en place du nouveau gouvernement de Modibo Keita, les masques sont finalement tombées dans la nuit à travers un Flash spécial sur la Chaine nationale, ORTM pour révéler au grand public les noms des membres du 3ème gouvernement d’IBK après ceux de d’Oumar Tatam Ly et de Moussa Mara.
Un nouveau gouvernement qui a vu la confiance renouvelée à deux hommes qui ont vaillamment séduit le prince du jour dans leurs domaines respectifs.
Ils ont tous deux avocats, et partageaient le même bâtiment n°12 jusqu’au changement de portefeuille de l’autre. Il s’agit de Me Mountaga Tall et Me Mohamed Ali Bathily.
Le premier, Me Mountaga Tall, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique est quelqu’un de très connu du grand public pour ses actions en faveur de la démocratie.
Depuis sa nomination à la tête de ce département, Me Mountaga Tall n’a cessé d’impressionner ce milieu avec ses multiples actions positives durant ces 8 mois comme l’amélioration du climat social (réduction des grèves des enseignants et des étudiants), le suivi de la mise en œuvre des engagements de l’Etat dans le cadre des protocoles d’accord du 27 janvier 2014 par la relecture des grilles annexées aux statuts des enseignants du supérieur et des chercheurs, l’organisation des concours de recrutement d’Assistants de l’Enseignement Supérieur, l’organisation de la rentrée solennelle des institutions d’enseignement supérieur, l’acquisition de moyens opérationnels pour les structures du département (moyens logistiques, groupes électrogènes…) , le traitement et l’attribution des bourses extérieures selon le mérite, la poursuite de la mise en œuvre du chantier de Kabala, l’immatriculation et l’inscription des nouveaux bacheliers , l’interconnexion des IES à l’internet à haut débit, la mise à disposition des structures des kits sanitaires contre la maladie à virus EBOLA, l’organisation des sessions de la CNELA des enseignants et celle des chercheurs. S’y ajoutent la poursuite de l’opérationnalisation du Fonds Compétitif pour la Recherche et l’Innovation Technologique (FCRIT), l’encadrement et la mise en route des candidats maliens au concours d’Agrégation du CAMES dont les résultats sont très flatteurs pour notre pays, la poursuite de l’amélioration de la gouvernance des IES par la tenue des sessions des Conseils d’Administration et la nomination des présidents de Conseil d’Administration, la mise en œuvre des actions de moralisation des heures supplémentaires des IES, la poursuite de la mise en œuvre du système LMD dans les IES avec la préparation au basculement à compter de cette année universitaire 2015 et l’apurement des arriérés d’heures supplémentaires des enseignants, l’organisation de la Concertation Nationale sur l’Avenir de notre Enseignement Supérieur en avril 2014 qui a beaucoup impressionné le public présent et en particulier le Président de la République, IBK qui est resté sans mot lors de la projection d’un documentaire sur les acquits et les immenses défis de ce secteur.
Le second, Me Mohamed Ali Bathily que certains appellent « le populiste » à cause de ses récentes offensives contre les prédateurs fonciers, était quelqu’un de très connu aussi dans son milieu à cause de sa qualité d’hommes de vérité et de rigueur.
Son passage au niveau de la justice a été largement marqué par les litiges fonciers comme celui de Baguinéda entre le PDG du groupe Klédu et les paysans du village Niegnelé (commune de Baguineda), de Lamine-Bambala, cercle de Sikasso avec la vente de tout un village par un natif du village à une agence immobilière, l’affaire de Kalabambougou soldée par la démolition de 309 concessions par l’huissier Me Moussa Keita.
Si dans les deux premières affaires, à savoir Baguineda et Lamine-Bambala, les fautifs ont juste été contraints de restituer les terres litigieuses, les premiers responsables de l’affaire de Kalabambougou par contre ont eu des sanctions exemplaires avec 3 ans de prison ferme pour l’huissier exécuteur et 1 an et demi pour le secrétaire Général du syndicat du Centre National d’Appui à la Lutte contre la Maladie (ex institut Marchoux).
Pour certains, c’est cette lutte acharnée contre les prédateurs fonciers qui lui a valu son changement de portefeuille ministérielle au profit des Affaires Foncières et de l’Urbanisme. Un domaine qui inquiète de plus en plus les populations avec surtout, l’appel du Médiateur de la République demandant à IBK de s’impliquer sérieusement et personnellement dans la gestion de la question foncière.
Selon une source bien informée, avec Bathily aux Affaires foncières et de l’Urbanisme, la panique a déjà commencé à s’installer chez les prédateurs fonciers.
Modibo Dolo