Nouveau découpage administratif du Mali / -Plusieurs localités rejettent le projet / -Une manifestation fait des blessés à Markala

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Au Mali, le nouveau découpage administratif continue de faire grincer des dents. Plusieurs localités contestent, en effet, le projet. Dans toutes les régions du pays, on conteste les résultats des travaux de la Commission chargée de la réorganisation du territoire. Après Goundam, Gourma-rharous, les populations de Markala ont aussi protesté pour exiger l’érection de leur localité en cercle.

Pour manifester leur mécontentement contre le nouveau découpage administratif, la population de Markala a coupé les deux ponts d’accès à la ville, hier, lundi 03 mai 2021. Elle réclame l’érection de Markala en cercle suivant les conclusions des travaux de concertations qui ont eu lieu sur la question en 2018 à Ségou et à Markala. Des pneus et des barricades ont été utilisés par les manifestants à cet effet pour barrer la route aux véhicules. Il n’en fallait pas plus pour que la police envoyée de Ségou entre dans la danse en faisant usage de gaz lacrymogènes et des tirs à balles blanches sur les manifestants ayant fait deux blessés. C’est aux environs de 14 heures passées qu’une médiation a pu permettre la levée des barricades. Toutefois, la population menace de reprendre la lutte si leur doléance d’ériger Markala en cercle n’est pas prise en compte dans les 72 heures qui suivent.

Très remontée contre l’Etat, la population de Markala a bloqué les deux principaux ponts qui traversent la ville pour relier les villes du Sud et celles du Nord du Mali. Cette manifestation fait suite aux conclusions des travaux de l’atelier de restitution de la commission de réorganisation territoriale. Il est utile de rappeler que lors des concertations locales et régionales qui ont eu lieu sur cette question de découpage administratif en 2018, l’ensemble des participants avait validé la proposition d’ériger la ville de Markala et de Farako en cercle. A la surprise générale, le nouveau découpage administratif vient de valider la ville de Dioro comme cercle, en remplacement à Markala alors que la ville de Dioro avait été recalée. Sur les banderoles que tenaient les manifestants, on pouvait lire « Markala ne se substitue pas à l’Etat, mais réclame son droit » ; « Le développement de Markala passe par son érection en cercle » ; « Oui pour les conclusions des concertations locales, non aux résultats des travaux des experts » ; « Markala avec 4 arrondissements et 11 communes »

La population de Markala dénonce une trahison de la part du Gouverneur de Ségou qui n’aurait associé aucune autorité de Markala à la rencontre de restitution tenue les 29 et 30 avril passés. D’après des sources bien introduites, cette rencontre qui s’est déroulée au Gouvernorat de Ségou a finalement décidé de l’érection de Farako et de Dioro en cercles. Les manifestants qui ont été réprimés par la police sont décidés à faire échec à cette décision de faire remplacer Markala par Dioro. Ils ont donc mis en exécution leur décision de bloquer le passage aux véhicules depuis lundi à 00h.

Contacté par nos soins, Moussa Coulibaly, manifestant et enseignant à Markala, nous a livré son commentaire. « C’est aux environs de 07 heures qu’un pick-up rempli de policiers en provenance de Ségou est venu pour disperser la foule. Ils ont fait deux blessés parmi la foule et l’un de leurs éléments a aussi été blessé. Face à la résistance de la population, ils se sont repliés », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Un émissaire envoyé de Ségou par le Gouverneur a mené une médiation avec les autorités de Markala. C’est ce qui a conduit à la levée des barricades à 14 heures, mais nous donnons trois jours (72 heures) aux autorités compétentes pour revoir cette décision à ce que Markala soit un cercle », a-t-il averti. La levée du blocus a permis à plus d’une centaine de véhicules de pouvoir rallier Bamako et d’autres grandes villes à travers le pays.

Selon des sources dignes de foi, la population de Markala est soutenue dans ce combat par les arrondissements de Sansanding et Doura, mais aussi par les communes de Dougabougou, Boussin, Baguindadougou, Koumandougou, Sibila et Togou. Ceux-ci prévoient d’entrer en action pour que Markala soit un cercle.

Sur le plan démographique, la population de Markala était estimée à plus de 50 000 habitants depuis le recensement de 2009. Cette ville bénéficie des acquis existants en matière d’infrastructure et de statut administratif. A ce niveau, considérant son statut administratif de commissariat de police depuis 1952, de poste administratif de Markala en 1959, sa première demande d’érection en cercle remonte en 1957. Il y a eu des accords de principes donnés par les présidents de la République successifs de 1964 à nos jours, des conclusions de la rencontre d’échange sur le découpage administratif organisé à Markala le 12 novembre 2018. Au regard de tous ses atouts, la population croit dur comme fer que cette cité légendaire mérite naturellement d’être érigée en cercle pour participer activement au développement du pays.

Sidiki Dembélé

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8 COMMENTAIRES

  1. La transition doit se concentrer à ramener plus de sécurité dans le pays et a organiser les élections sur l’existant, c es t a dire avec le fichier existant et là où c’est possible , toute autre tentative fera perdre inutile ment du temps et embrasera le pays, a bon entendeur salut!

  2. Quand on travaille en amateur nde telles situations arrivent forcément!
    Le code des collectivités est un bon outil pour prendre des décisions de découpage mais là, l’absence d’un recensement depuis 2009 complique un peu les choses.
    Le nombre de la population est très important, ensuite l’accessibilité, les infrastructures sociales de base concourent à faire un choix quand a l’érection d’une zone en cercle, arrondissement ou régions.
    Dans le cas de Mariama, ça crève l’oeil que Mariama répond aux critères mieux que Dioro l’inaccessible!

  3. Qui est réellement à l’origine de la publication d’un tel document sur internet ?

    Ce qui est sûr et certain beaucoup en veulent à la Transition. Surtout ceux qui n’ont pas été invités au banquet.

    L’objectif est très clairement un sabotage du processus.

    À mon avis, le gouvernement est sincère sinon il n’aurait pas créer un ” comité d’orientation stratégique”.

    Il faut très clairement renforcer la sécurité de nos documents administratifs.

  4. Le Gouvernement ne communique pas officiellement sur la question du Redécoupage en cours, pour éclairer l’Opinion nationale. Et c’est bien dommage.
    Ils savent très bien qu’il y a beaucoup de cas d’injustices. Dans les Zones rurales, encore une fois les décisions du Gouvernement sont dictées par les Chefferies traditionnelles qui ne sont ni neutres ni désintéressées. Au contraire, une bonne occasion de régler leurs comptes avec certains qui n’en peuvent plus de leur despotisme.
    Le Gouvernement laisse circuler l’Info sous le manteau. Histoire de voir la réaction des POPULATIONS qui seraient lésées par les décisions en cours… ???
    Pourtant à un moment ou à un autre, ils seront bien obligés ” de sortir du bois “.

    Vivement le Mali pour nous tous.

  5. l’administration est une continuité. on ne peut pas jeter les résultats des travaux qui ont fait l’objet d’une concertation. Un consensus avait été trouvé. On doit respecter son engagement, sinon on ne doit pas s’étonner de la réaction qui va s’en suivre. C’est cette irresponsabilité de reconnaitre l’effort des autres et de minimiser les gens qui rend difficile le vivre ensemble chez nous maintenant.

  6. Je comprend la situation de markala qui mérite d être un cercle cependant nous invitons les populations a plus de retenue et de patience. Le découpage en 20 régions est acceptable même si j ai un peu de réserve sur le statut de Bamako qui devait être en région en englobant le mandé (cercle kangaba ,kati , arrondissement de sanankoroba et welesebougou) Il faut aussi saluer la compréhension de certains localités du pays qui pouvait bien être ériger en régions avec toutes leurs potentialités économiques ( kenieba ,niono) mais qui ont accepté d être des cerclés. Il y a une localité aussi a l ouest du pays qui plus centrale et plus accessible que sa capitale régionale mais n ont fait aucun protestation. Merci a vous pour votre soucis pour la stabilité du pays.Une remarque si on détache le cercle de BL a de la région de San et du cercle de goundam ,de niafounke il ne restera plus rien des régions a qui ils relèvent ( San et Tombouctou ) et ces régions ne seront plus viables pour ceux qui connaissant la géographie agro écologique et demographique deTombouctou .,pour la région de sans la superficie régionale se réduira drastiquement et deviendra peut être la plus petite région du mali. Vraiment que certaines acceptent les décisions et patientes encore car si le pays évolue et dispose assez de ressources,il n est pas exclu de faire d autres découpages a l avenir inchalla .Mais pour le moment acceptons le minimum et travaillons pour le retour a la paix et a la stabilité du pays Vive le mali ,vive la paix ,vive a l union vive a la solidarité

  7. Communiqué du gouvernement

    ” Les autorités veulent rassurer

    Du côté des autorités, on se veut rassurant. Le ministère de l’Administration territoriale affirme que ce document date en réalité de 2008 et ne constitue pas sa base de travail.« Il s’agit d’un vieux document, explique une source proche du gouvernement. Rien ne peut être validé sans des discussions préalables au Comité d’orientation stratégique. »

    Composé d’une cinquantaine de personnalités issues des partis politiques, de la société civile et du monde universitaire, ce comité a été créé le 31 mars pour appuyer le Premier ministre dans ses réformes.”

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