Nouhoum Togo : « Nous n’allons pas rentrer dans ce gouvernement s’il n’y a pas d’accord politique»

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Juste après la nomination du nouveau Premier ministre du Mali, Dr Boubou Cissé, le chargé à la communication du cabinet du chef de file l’opposition, Nouhoum Togo ne s’est pas retenu. Selon lui, la rentrée de l’opposition dans un gouvernement d’union nationale est conditionnée à la signature d’un accord politique entre le président IBK et l’opposition comprenant plusieurs points. Aussi, il estime que Dr Boubou Cissé n’incarne pas la cohésion nationale. Entretien.

Le Soft : Quelle appréciation faites-vous sur la nomination de Dr Boubou Cissé ?

Nouhoum Togo : « Aujourd’hui, si on fait une analyse  approfondie de la situation, le peuple malien a besoin d’un homme ou d’une femme capable de prendre la situation en main. L’arrivée de cet homme devrait susciter beaucoup d’espoir en se disant qu’avec lui la situation va évoluer. Mais aujourd’hui il y a aussi l’expertise et l’expérience de la gestion du pays. A ce stade de la chose il y a certains secteurs ou certains postes de responsabilité où il faut forcément des Hommes qui ont une certaines expertises et expériences. Pour que tu puises en toi-même pour gérer des exceptions.

Voyant cette situation, Dr Boubou Cissé est très jeune. Il est considéré comme quelqu’un de la famille du président de la République. Il n’incarne pas aujourd’hui  la cohésion nationale, par exemple ce qui se passe au nord et au centre du pays. La gestion du dossier des enseignants a posé beaucoup de problèmes, surtout son interpellation à l’Assemblée Nationale du Mali.

Aussi, il y a des réformes à faire : la révision constitutionnelle et d’autres secteurs. Dr Boubou Cissé n’a jamais travaillé avec la classe politique malienne. Comment il fera pour qu’ensemble on puisse aller à une réforme acceptable par le peuple malien ? Voici des éléments qui me talonnent un peu, auxquels je n’arrive pas à trouver de réponses.

Donc, pour moi la nomination du Dr Boubou Cissé n’amène pas beaucoup d’espoir. Nous pensons qu’il a nommé son fils. Pour moi, un fils ne peut pas discuter de façon approfondie, dans notre culture, avec son père. Voici des handicapes  qui peuvent empêcher Dr Boubou Cissé de relever le défi que tout le peuple malien attend pour un espoir qui devrait naitre. C’est mon sentiment personnel.

Est-ce à dire que la volonté de l’opposition n’a pas été prise en compte ?

Le président de la République du Mali, IBK, a appelé Soumaïla Cissé en tant que chef de file de l’opposition. Et la rencontre n’a pas posé le problème du Premier ministre. En aucun cas dans le débat le mot Premier ministre n’a été posé. Il n’a pas été concerté pour le cas du Premier ministre. C’est lui qui détermine le sujet à débattre. Il a parlé du problème du gouvernement, des CV à amener, de l’entrée de l’opposition dans le gouvernement.

Nous avons posé au niveau de l’opposition nos conditions. Le président IBK veut qu’on envoie des CV. Mais,  nous avons dit qu’il faut signer des grandes lignes d’abord. C’est la première des choses pour qu’on puisse rentrer dans un gouvernement de mission.   Il s’agit d’un accord politique. Nous n’allons pas rentrer dans ce gouvernement s’il n’y a pas d’accord politique. L’accord politique va déterminer les grandes lignes, de ce que nous allons faire une fois notre entrée. Il s’agit  de la révision constitutionnelle, du problème de la sécurité, du problème centre, du problème de bien être des Maliens. Il s’agit de la Gouvernance.

Donc, il faut qu’on soit d’accord sur ce document qui prenne en compte notre aspiration. Il s’agit de la concertation nationale inclusive que nous allons organiser et les TDR des grandes lignes. On n’envoie pas de CV, mais nous allons proposer. Si on est d’accord sur les principes de nos hommes. Nous n’allons pas partir dans un gouvernement pour le plaisir d’aller ».

Entretien réalisé par Aminata Sissoko

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5 COMMENTAIRES

  1. Togo alliés des Gigoloccidentaux Comploccidentaux qui ne font que du BluFFak€uroccidentaux !
    La vengeance est un plat qui se mange froid, et nous aurons notre revanche!

  2. M. SANGARE mangeur de haricot devant l’éternel !
    Si la tenue immédiate du dialogue national ou concertation, l’appellation importe peu est une priorité, on est d’accord. Merci

  3. Fati
    La révision constitutionnelle est prioritaire dans le cadre d’une conférence nationale souveraine convoquée pour débattre de tous les problèmes de la nation.
    Ce qu’ on reproche à IBK,c’est de faire de cette révision constitutionnelle la seule priorité du moment et sans une consultation populaire,se limitant à prendre l’avis de certaines personnalités dans le cadre d’une commission formée par des experts.
    Il s’agit pour lui d’accélérer l’application de l’ accord d’Alger alors qu’ on veut moderniser notre démocratie tout en examinant l’accord d’Alger car c’est un accord signé sans l’aval de la représentation nationale .
    IBK doit savoir qu’ on dirige un ÉTAT par des idées,pas par des comportements arrogants comme si le pouvoir sert à jouir des deniers publics.
    Au lieu de s’opposer aux recommandations de l’opposition par des idées tout aussi favorables à l’ épanouissement de la population,il demande les CV comme si l’opposition est venue pour partager le gâteau en ce moment difficile de notre pays.
    La preuve qu’ IBK ne mesure pas la gravité de la site.
    La mobilisation doit s’intensifier pour libérer ce pays des mains des criminels.
    OSER LUTTER ,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

  4. c’est celui qui est au pouvoir qui determine les grandes lignes. IBK n’a pas besoin de consulter l’opposition pour former son gouvernement.

  5. Très mauvaise communication de Nouhou TOGO. La réforme constitutionnelle n’est pas une priorité du moment pour le peuple malien. Il ne faut même pas en parler. Les priorités du Mali d’aujourd’hui sont:
    1. De recouvrer l’intégralité du territoire et la souveraineté nationale ;
    2. Arrêter l’effusion de sang ;
    3. De restaurer la cohésion nationale ;
    4. De reconstruire son Ecole et son Armée ;
    5. Améliorer fortement la qualité de ses ressources humaines ;
    La révision constitutionnelle n’est pas une priorité du moment pour le peuple malien. Merci !

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