«Notre grand Mali ira plus loin», c’est le nom du programme présidentiel du candidat de l’alliance Ensemble Pour le Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta. Ce projet de société 2018-2023, en cinq axes, pragmatique et réalisable, a été présenté à la presse, ce samedi 21 juillet 2018, à l’Hôtel Sheraton de Bamako.
La cérémonie de présentation du projet de société a réuni autour du Président-candidat IBK le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga, le Coordinateur Général du projet Youssouf Maïga et deux de ses camarades, le Conseiller du Chef de l’Etat Ibrahim, Bocar Bah de l’UM-RDA, quelques membres du Gouvernement et militants et sympathisants de l’alliance EPM.
Ledit programme qui prévoit 10.574 milliards de FCFA en 5 ans s’articule autour de cinq axes majeurs : l’AXE I porte sur la gouvernance, réformes politiques et institutionnelles ; l’AXE 2 sur la promotion d’une croissance économique inclusive ; l’AXE 3 traite du développement du capital humain et inclusion sociale ; l’AXE 4 porte sur l’environnement changement climatique et développement durable, et l’AXE 5 englobe la Diplomatie, la Coopération et le Partenariat. Il est élaboré par une cinquantaine d’Experts locaux, femmes et hommes issus de différents secteurs, sous la coordination générale de Youssouf Maïga.
Dans ses mots introductifs, le porte-étendard de l’EPM IBK a retracé les conditions chaotiques dans lesquelles il a hérité du pouvoir au Mali où « tout est compromis ».
« Les conditions d’aujourd’hui n’ont rien de commun avec celles d’hier, nous venons de très loin », a déclaré le Chef de l’Etat.
IBK a regretté les actions de certains de ses compatriotes assoiffés du pouvoir, notamment les actes de diffamation relative à l’équipement militaire pour engouffrer le pays.
« L’équipement militaire a suscité des diffamations, on a voulu empêcher l’armée nationale de se mettre à niveau. Mais le Mali a renoué avec la confiance ses partenaires, nous sommes en mission mondiale. Je ne suis pas un Chef d’Etat qui rase les murs. L’outil de décision politique d’un Président, c’est l’armée », a indiqué le candidat IBK. Avant de poursuivre : « Le Mali avance, notre devoir est de poursuivre la mission. Nous avons la légitimité et la légalité de la poursuivre. Ne pas la poursuivre est une preuve de lâcheté ».
Prenant la parole, le Coordinateur Général du projet Youssouf Maïga a expliqué que le programme prend en charge toutes les préoccupations majeures des populations et les recommandations des partenaires.
L’Axe I du programme, relatif à la gouvernance et les réformes politiques et institutionnelles, prend en compte la paix, la sécurité, la défense, la réconciliation nationale et la cohésion sociale, puis la Réforme territoriale, la gouvernance, la justice, les droits de l’Homme, l’administration territoriale et décentralisation, les affaires religieuses et le culte. Il y est prévu 446 milliards de FCFA à l’armée dans les 5 années à venir et 1800 milliards FCFA pour la situation globale militaire en 5 ans (LOPM, DDR, parachèvement de l’accord d’Alger etc..).
L’Axe 2 sur la promotion d’une croissance économique inclusive traite de l’Économie, des finances, de la micro finance et de la Planification du développement, ensuite l’Agriculture, de l’élevage, de la pêche, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, puis de l’Industrie, de la promotion des investissements et du secteur privée, le commerce, l’artisanat et le tourisme. Enfin, l’équipement, les infrastructures, le transport, l’énergie et les mines, l’Habitat et le foncier. Pour cet axe, il est prévu 339 milliards FCFA comme financement.
L’Axe 3 traite du développement du capital humain et inclusion sociale, notamment la santé, le développement social et l’action humanitaire, la famille, la femme et enfant, ensuite l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, l’emploi et la formation professionnelle, enfin la jeunesse, la citoyenneté et le sport, pour un coût total de 835,56 milliards FCFA.
L’Axe 4 relatif à l’environnement changement climatique tient compte de l’eau, l’environnement et l’assainissement, et le changement climatique et le développement durable (Reboisement de 4000 hectares) pour un coût total de 861,6 milliards FCFA.
Quant au dernier axe, le cinquième, englobant la Diplomatie, la Coopération et le partenariat, il traite des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, puis l’Intégration africaine, enfin la migration et la diaspora.
A lire entre les lignes de ce programme, rien n’est laissé au hasard, au tâtonnement. Tout est scruté à la loupe, en se référant à ce qui a été depuis les indépendances, mais surtout durant ce quinquennat finissant. C’est à l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle, a-t-on l’habitude de dire.
Ce qui rassure et fait la différence par rapport aux projets de société des autres candidats est que la coordination de la mise en œuvre du programme 2018-2023 et son suivi-évaluation feront l’objet d’un examen périodique. Ce mécanisme de Coordination et de Suivi Evaluation sera bâti à cet effet.
L’atteinte de l’objectif commun, assurer la paix, la cohésion sociale et le Bien-être des populations exige une mobilisation de tous les fils et filles du pays pour la mise en œuvre du programme présidentiel.
Pour assurer une mise en œuvre efficace et efficiente du programme, il sera procédé à la mise en place d’un dispositif de coordination et de suivi évaluation.
Ce dispositif visera à assurer un suivi continu des performances dans les différents domaines du programme, d’établir une relation de travail collaboratif entre plusieurs acteurs étatiques et non étatiques des niveaux national, régional et local. Il permettra d’analyser les progrès accomplis, de détecter les obstacles et contraintes dans la mise en œuvre et de visualiser l’impact futur du programme.
Rappelons que les détails de ce programme feront objets d’autres articles dans nos prochaines éditions.
Cyril ADOHOUN